La scène se passe en gare routière de Nîmes, dimanche. La conductrice d’un car SNCF de substitution à destination d’Alès refuse, assez sèchement, l’accès à un usager en fauteuil roulant, muni d’un billet de TER. Une passagère qui a filmé l’échange verbal poste la vidéo sur twitter qui devient virale.
A l’origine de cette affaire, une grève à la SNCF en Occitanie et le remplacement d’un train TER par un car affrété par la SNCF pour assurer une liaison entre Nîmes et Alès.
Nous sommes à Nîmes, dimanche vers midi.
Une personne à mobilité réduite se présente à la porte du car pour embarquer, munie d’un billet, avec un accompagnateur. Mais la conductrice de l’autocar refuse la prise en charge et l’accès à bord. Une discussion, peu amène, s’engage par la porte du car pendant que les autres passagers prennent place.
Vous avez un billet de train, il faut voir avec les billets de train, moi c’est un car… Moi, c’est 36 heures à l’avance et c’est mon entreprise qu’il faut appeler… Je veux bien faire des efforts mais installez vous. Vous voulez que je fasse quoi ? Que je vous porte ?
La conductrice du car 34002 Nîmes-Alès.
Il est vrai que ce genre de car n’est pas adapté pour le transport de personne à mobilité réduite. Contrairement à certains autres cars ou au TER que devait prendre l’usager, si le train n’avait pas été supprimé pour cause de grève.
Mais un peu de politesse et de bienveillance n’auraient nui en rien à l’échange, d’autant que l’usager en question, semble d’après ce que l’on peut entendre, être resté poli et courtois, lui.
Un homme déjà à bord propose son aide pour faire monter la personne handicapée dans le car et mettre son fauteuil dans la soute à bagages. Là encore, la conductrice n’est pas d’accord.
« Faudra l’aider pour l’aller et retour, c’est pas moi qui va le porter… j’arrive même pas à fermer la porte de la soute. Et puis quand on veut se transporter dans cet état, on appelle un GIF ou un truc adéquat, on vient pas sur un car où il y a 3 ou 4 marches ! » renchérit la conductrice.
Et de conclure : « On y va ! ».
Le car démarre… laissant la personne en fauteuil sur le quai. Pendant la manoeuvre, la conductrice en rajoute une couche « Il y a des transports autonomes pour ça… Lui aussi il abuse, il connait son handicap… faut toujours faire pleurer dans les chaumières ».
Selon la SNCF, l’usager s’est alors rendu à un guichet de la gare où un agent lui a proposé un taxi adapté à son handicap. Ce dernier aurait préféré prendre le TER suivant qui lui circulait normalement.
Enfin, un service spécial existe pour la prise en charge des personnes à mobilité réduite.