Depuis plus de 20 ans, Anne-Laure et Sébastien Borras ont pris les rênes du domaine qui appartient à la famille depuis trois générations.
« J’aime être dans ma cave, mettre les mains dans le raisin et faire le vin », lance Anne-Laure Borras avec passion. Cela « coule dans ses veines », la viticultrice a grandi sur le domaine du Nouveau Monde, à Vendres, possédé par sa famille depuis trois générations. Depuis plus de vingt ans, suite au décès de sa mère, elle a repris le flambeau.
Racheté par ses grands-parents dans les années 50, le domaine a été repris par ses parents en 1975, et par Anne-Laure une vingtaine d’années plus tard, en 2003. « J’ai repris d’abord seule, puis avec mon époux, Sébastien, en 2004, indique la vigneronne. J’ai eu mon diplôme d’œnologue puis j’ai pris les rênes juste après. Depuis, nous travaillons tous les deux sur une vingtaine d’hectares, et nous avons un employé, qui est déjà viticulteur et a lui même des vignes. »
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« Le bio, une démarche en adéquation avec notre philosophie de vie »
« Nous avons 18 hectares en production, divisés en deux terroirs, avance Anne-Laure Borras. Le premier IGP est situé juste à côté de la propriété, à 600 m de la mer, à vol d’oiseau. Nous y faisons du blanc, du rosé et un rouge sur 8 ha. Les 12 ha restants sont situés à 6 km d’ici environ sur le plateau de Vendres, par contre, ils sont en AOP Languedoc. Pour le moment, on y élabore essentiellement du rouge et du rosé, et on a un peu délocalisé les blancs qu’on produisait essentiellement dans la partie IGP : on a planté des cépages qui rentrent dans l’appellation AOP Languedoc. »
Depuis 2016, les Borras se sont lancés en agriculture biologique, plus en adéquation avec leurs valeurs. En 2020, ils ont officiellement été labellisés bio. « C’était notre volonté depuis que nous avions repris avec mon mari, explique la propriétaire du domaine. La démarche bio, nous l’avons au quotidien, dès notre assiette, et ce n’était pas logique qu’elle ne soit pas appliquée à nos vignes. C’est une démarche en adéquation avec notre philosophie de vie. Cela implique juste une surveillance un peu plus marquée sur l’observation des vignes, plus de rigueur. Mais c’est bénéfique pour la vigne, elle se porte mieux et est plus résistante aux maladies. »
« Nos vins sont plus frais malgré la chaleur »
Comme la plupart des domaines viticoles, les Borras sont touchés par la sécheresse. « La mer est à 600 m de la vigne. Avec la sécheresse, la nappe phréatique qui est en dessous baisse et l’eau de mer passe dessus, regrette Anne-Laure Borras. Le sel remonte et les racines de la vigne plongent dans l’eau salée, ça les fait mourir. Rien n’aime le sel… À court terme, nous ne pourrons plus rien cultiver sur cette parcelle, chaque année, nous avons de la mortalité. Nous allons devoir tout délocaliser sur le plateau, où elles ne souffrent pas du sel. »
Mais la chaleur ne les empêche pas de faire un vin de qualité. Et même, paradoxalement, plus frais. « Depuis que nous sommes passés au bio, nos vins sont plus frais malgré la chaleur, sourit la viticultrice. C’est l’une des caractéristiques principales de notre production, avec la salinité et ce petit côté salé en fin de bouche qui est dû à la mer. Nos vins rouges ont aussi un côté fumé qui leur est propre. Mais, avant tout, notre objectif est qu’ils soient légers, qu’on ait envie d’en reprendre. »
En chiffres
2004 : cela fait 21 ans qu’Anne-Laure et Sébastien Borras sont à la tête du domaine.
1994 : depuis une trentaine d’années, les vins du Nouveau Monde sont primés au guide Hachette.
2022 : comme l’année où Anne-Laure et Sébastien ont été élus vignerons de l’année en Languedoc.
2023 : l’un des vins du domaine a reçu la meilleure note (100 sur 100) au salon mondial des vins biologiques de Montpellier.
20 hectares : comme la surface totale du domaine.
800 hl : comme la production moyenne de vin à l’année.
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