“On aurait dit un peu un diable, elle faisait peur” raconte le retraité jugé pour avoir tué sa femme bipolaire

“Je ne l’avais jamais vue comme ça” se rappelle Patrice qui s’est occupé de sa femme pendant une trentaine d’années. Invité à revenir sur le jour où il l’a tuée, l’homme qui se présente à la barre est de taille moyenne, mince, veste et pantalon en jean. L’agent EDF à la retraite est volubile et parle en faisant de grands gestes.

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Elle a été violente, mais plus que d’habitude, “des coups de pied, des coups de poing. Elle m’a harcelé toute l’après-midi” Il raconte qu’elle lui cherchait des noises, pour un oui, pour un non et le soir venu, après avoir diné, elle venait sans cesse le provoquer jusque dans sa chambre où il s’était réfugié pour lire.

Cette fois encore, il a essayé de la calmer, de la raisonner. Impossible. Elle criait et même sa voix avait changé dit-il. “On aurait dit un peu un diable, elle faisait peur”. N’en pouvant plus, il est allé dans le garage, chercher du scotch “pour la faire taire”. Il ne trouve pas mais revient avec une corde à sauter. “Je voulais l’attacher et après, appeler les secours”.

“Je n’en pouvais, je n’en pouvais plus”- Patrice, le jour du crime

Ana-Paola ne se laisse pas faire, “elle me frappait”. Il lui assène trois coups de poing. Elle continue de se  débattre et là, “j’ai pété les plombs”. Alors qu’elle est au sol, il a appuyé la corde sur la gorge de sa femme, puis il a fini de l’étouffer avec un coussin pour qu’elle arrête de “crier”, qu’elle arrête de “bouger”.

Après, il a voulu se pendre mais au dernier moment, il s’est ravisé. Il a avalé des cachets et “c’est le trou noir”. Les gendarmes l’ont découvert trois jours plus tard, prostré dans le garage, à côté d’une corde à nœud coulant. Le corps de son épouse gisait sur le lit de sa chambre.

Interrogé par son avocate, Me Iris Christol, Patrice reconnait qu’il aurait dû appeler les secours “beaucoup plus tôt” ce jour-là pour éviter d’en arriver à de telles extrémités. Et que, d’une manière générale, il aurait également dû appeler à l’aide, pour lui, au lieu d’assumer seul, pendant toutes ces années, la maladie d’Ana-Paola.

Les trois enfants dans une position délicate

Dans la salle, les trois enfants du couple écoutent attentivement le récit de ce jour tragique. Ils se sont constitués parties civiles à la mémoire de leur mère qu’ils ont perdue et, dans le même temps, soutiennent leur père “parce que eux, ont vécu la maladie de leur maman, ils ont grandi avec les troubles bipolaires, présents au quotidien. Ils savent la difficulté de vivre avec quelqu’un de malade” confie leur avocat, Me Rémi Bertrand.

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