Martin Johnson : « Être champion, ce ne sont pas que des bons souvenirs »

Il est le seul capitaine européen à avoir soulevé le trophée William Webb-Ellis, et cela durera encore un an, a minima. Le soleil d’une vie ? Martin Johnson parle pourtant ici de pression, d’usure, de souffrance pour en arriver là. Et d’un trophée que les Anglais ont finalement oublié dans le vestiaire de Sydney. « Un trophée, ce n’est pas pour les joueurs. C’est du show pour les télévisions. »

Dépannage à domicile, tous travaux

Pour avoir le droit de toucher la Coupe du monde, il faut l’avoir gagnée. Vous faites partie d’un cercle très fermé, le saviez-vous ?

Je ne l’ai appris que cette semaine, lorsque nous avons fait le shooting photo pour les Oscars Midi Olympique avec les autres capitaines. C’est un truc un peu bizarre, non ?

C’est du domaine du sacré, qui ajoute à la valeur de cet objet mythique et de ce que vous avez accompli en 2003, avec l’Angleterre…

Je crois au contraire qu’il faudrait désacraliser tout ça. Ce n’est qu’un trophée. Superbe, certes. Mais remettons les choses à leur place : c’est un peu de métal sculpté, voilà tout.

Sans valeur ?

La valeur, elle est dans nos têtes, dans nos souvenirs et ce qu’il en reste. C’est le chemin, l’aventure que nous avons vécue jusqu’à devenir champion du monde. Le reste ? Un trophée, ce n’est pas pour les joueurs. C’est du show pour les télévisions et les gens dans le stade. Et encore, ceux dans le stade ne le voient que de loin, et pas très bien. A la télé, par contre, avec des gros plans et des supers ralentis, ça fait de superbes images… Voilà, quoi… Soulever le trophée, cela fait partie du protocole du vainqueur. On le fait mais c’est assez impersonnel. C’est un moment qui n’appartient pas aux joueurs, plutôt aux télévisions. Personnellement, je n’y ai jamais été très attaché.

Même quand il s’agit d’une Coupe du monde, le Graal de ce sport ?

Je vais vous dire : ce trophée, nous l’avons gagné un soir de novembre 2003 à l’autre bout du monde, en Australie. Même pas deux heures après, nous quittions les vestiaires du stade et le trophée est resté là, seul, quand un membre du staff nous a appelés : « Oh, les mecs ! Qui est-ce qui prend le trophée ? » Tout le monde l’avait oublié et personne n’était vraiment motivé pour en prendre la responsabilité. Voilà, c’est un symbole, rien de plus. Et ce symbole ne vous appartient pas vraiment.

Photo officielle des champions du monde 2003 avec la Reine Elizabeth au Palais de Buckingham. <span class="article-full__media-author">PA Images / Icon Sport &#8211; PA Images / Icon Sport</span>

Pas besoin de trophée, alors ?

Je n’ai pas dit ça. Juste qu’il n’appartient pas aux joueurs. Quand j’étais gamin, je regardais le foot anglais et je voyais ces mecs soulever la FA Cup (Coupe d’Angleterre) à Wembley. Devant ma télé, j’étais en admiration. Voilà à quoi sert un trophée, à sacraliser les rêves des foules et des gamins. Qu’ils se disent : « moi aussi, je veux être ça. Je veux accomplir ça ! » C’est important et j’ai fait partie de ces gamins. Mais quand vous le vivez, vous voulez juste passer du temps avec vos coéquipiers, qui sont devenus vos amis. En tant qu’objet, le trophée importe peu.

Alors, quel moment appartient aux joueurs tout juste champions du monde ?

J’en parlais avec Nick Farr-Jones (capitaine de l’Australie championne du monde en 1991) : vous avez soulevé le trophée, c’est fait ; vous rentrez aux vestiaires. Et là, vous vous dites : « OK, et maintenant, il se passe quoi ? » La satisfaction met du temps à vous envahir. Dans les vestiaires, vous allez prendre votre douche, vous rigolez avec les copains, vous enfilez votre chemise, vous buvez une bière, vous allez au protocole média puis à la réception d’après-match. Toutes ces choses sont encore là, celles que vous avez faites toute votre vie de joueur. Rien de spécial. Il faut arrêter de penser que la vie change du tout au tout, dès lors que vous êtes champion du monde. Le soleil se lèvera toujours le lendemain. Vous vous lèverez aussi, vous préparerez le petit déjeuner de la famille, vous changerez la couche de votre bébé. Être champion du monde ne change rien aux choses importantes de la vie.

Dans l’après-match, il n’y a pas eu de grandes célébrations entre vous, les joueurs ?

Mais comment rendre cela si spécial ? Comment célèbre-t-on comme il se doit un titre de champion du monde ? En buvant deux fois plus de bières que d’habitude, c’est ça ? (il baisse le regard et secoue la tête) La journée est déjà exceptionnelle, il n’y a pas à en rajouter. En 2003, nous ne pensions qu’au match et rien n’avait été organisé pour la suite, dans la nuit de Sydney. Nous sommes sortis, bien sûr. Mais des fêtes d’après-matchs, j’en ai fait des dizaines et celle-là ressemblait aux autres. Les mecs ont bien bu, ont chanté, se sont enlacés. Les mêmes choses qu’on avait faites tant de fois.

Cela paraît très banal, presque morose quand vous le racontez…

Je vais vous raconter le plus beau moment de ma soirée après le titre : j’avais bu quelques verres mais rien d’excessif. Vers quatre heures du matin, j’ai dit à ma femme et mon père : « OK, rentrons. » Ma fille de neuf mois dormait dans la poussette. Nous sommes partis tous les quatre et dehors, des centaines de fans anglais faisaient la fête. Il y avait une queue infinie de gens qui attendaient les taxis. Nous avons donc décidé de rentrer à pied, sous une pluie fine. C’est ce moment-là qui fut merveilleux. J’étais avec les gens que j’aime le plus au monde, j’étais champion, le temps était comme suspendu et cette petite pluie ajoutait au superbe. à ce moment-là, j’ai ressenti une profonde paix en moi. Tout était aligné. La fête, j’avais le temps de la faire. Je n’échangerais ce moment contre rien au monde.

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Parlez-nous du retour en Angleterre.

C’est là que j’ai certainement un peu mieux réalisé. Nous sommes arrivés à l’aéroport d’Heathrow à 5h30 du matin. Heathrow, c’est le genre d’endroit où vous ne voulez pas aller, à moins d’avoir une bonne raison. Il faisait froid, il pleuvait. Pourtant, une foule incroyable nous attendait. Idem, tout le long de l’autoroute. Les gens avaient garé leur voiture sur les bas-côtés pour nous laisser passer et nous applaudir. Pendant deux mois en Australie, on a vécu dans une bulle. Là, à notre retour, j’ai compris qu’on avait touché le cœur des gens.

Vous ne l’aviez pas envisagé ?

Pendant la compétition, vous faites tout pour ne pas y penser, pour ne pas ajouter de pression supplémentaire. Si vous vous mettez en tête que vous représentez tout un peuple, que vous jouez pour eux, vous intégrez aussi que vous prenez le risque de les décevoir. C’est une pression énorme, néfaste.

En 2003, Internet était déjà très présent. Peut-on vraiment se couper du monde et se mettre dans sa bulle ?
Déjà, il n’y avait pas de réseaux sociaux. Ensuite, cela s’apprend avec l’expérience. Avec le temps, vous savez comment vous couper de tout ce qui pourrait vous polluer. Vous avez une sorte de bouton « ON/OFF ». Pour être dans un pic de tension au moment du match, il faut aussi un pic négatif, où vous ne pensez plus du tout au match. Cela s’apprend.

Par exemple ?
Nos familles étaient en Australie, nous avions le droit de les voir. Quand on jouait le samedi, le jeudi était laissé libre aux joueurs. Je partais avec ma femme, ma petite fille. Nous allions marcher sur la plage puis manger au restaurant. Dans ces moments, le match disparaissait complètement. Le rugby n’existait plus. Une journée normale. Si vous n’avez pas ça, vous ne pouvez pas tenir sous la pression. Ensuite, le vendredi, le décompte reprenait. « Tic, tac, tic, tac ». Mais nos têtes étaient apaisées. On pouvait ne plus penser qu’au match.

Ces moments de décompression étaient possibles car vous étiez en Australie. Auriez-vous été champions du monde si la compétition s’était déroulée en Angleterre ?
Je ne sais pas. Probablement que non, ou cela aurait été encore plus dur. Beaucoup plus dur… C’était très bien d’être à l’autre bout du monde. Dans nos têtes, la Coupe du monde a débuté dès que nous sommes arrivés en Australie, quelques semaines avant. En Angleterre, il n’y aurait pas eu cette frontière d’espace et de temps. C’est un piège extrêmement puissant. Les Anglais l’ont durement expérimenté en 2015. La France aussi, en 2007. Je m’en souviens très bien. La compétition avait-elle débuté un jeudi ou un vendredi ?

Un vendredi soir, contre l’Argentine.
Voilà. Ce vendredi-là, j’étais à la télé anglaise. En plateau, le présentateur ne connaissait pas trop les subtilités du rugby. Il me disait : « pour ce soir, victoire facile pour la France, non ? » J’avais prévenu tout le monde : la pression était énorme sur les épaules des Français et presque nulle sur celles des Argentins. Il ne faut pas sous-estimer ce contexte. J’avais annoncé une victoire de l’Argentine, on m’avait pris pour un fou. Mais je savais.

Que saviez-vous ?
Que cette Argentine-là était très forte, déjà. Surtout, pendant la semaine, je m’étais promené dans Paris. Il y avait partout des affiches des joueurs français. On parlait d’eux tout le temps, à la télévision. Vous ne pouvez pas être imperméable à ce contexte et vous ne pouvez pas vous soustraire à l’obligation que cela fait grandir en vous, ce devoir de satisfaire tout un peuple.

Imparable ?
En 2007, les Français ont joué leur grand match en quart de finale face aux All Blacks. C’était à Cardiff. Étrange ? Au contraire. Ils avaient enfin pu s’extraire de toute la pression qui pesait sur eux. Ensuite, en demi-finale à Paris, j’avais croisé Thomas Castaignède avant le match. Il avait ce petit sourire incroyable qu’il arbore tout le temps. « Thomas, vous pensez que vous allez gagner, n’est-ce pas ? » – « Oui, je crois, et c’est aussi ce qui me pose un peu problème. » Thomas connaît tellement bien le rugby… « Tu as raison, Thomas. C’est exactement pour cela que vous pourriez perdre. Si l’Angleterre prend le score, la pression va grandir sur vous quand le match va avancer. Jusqu’à devenir insupportable. » C’est ce qu’il s’est passé. Un gros pack anglais, Jonny Wilkinson qui prenait les points au pied. La pression sur les Français a fait le reste.

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Thierry Dusautoir racontait que c’était exactement le plan des Français en finale, en 2011 : rester collés au score et attendre que la pression ronge les All Blacks…
Le ver du doute entre dans votre tête. (il mime avec son doigt) L’horloge tourne, le score n’enfle pas, tout cela devient très dur à supporter. Et vous pouvez craquer.

En 2003, vous aviez affronté l’Australie en finale, qui jouait chez elle et qui avait effectivement fini par craquer…
Le président de la Fédération australienne John O’Neill avait aussi commis une grave erreur : pendant la semaine, il avait déclaré que l’Australie allait gagner cette finale et possiblement, ce serait sur un score large. Erreur ! Un joueur de rugby international est forcément un grand compétiteur. Quand on a entendu ça… (il se redresse brutalement et bombe le torse) « Qu’est-ce qu’il vient de dire ? OK, John. C’est noté. On va voir. » L’Australie venait sûrement de perdre.

Est-ce aussi simple ?
Un match de phase finale de Coupe du monde, c’est surtout une histoire d’émotions. Dans ce cas précis, elles sont hyper puissantes. Si on vous répète toute la semaine : « quelle grande équipe vous faites, vous jouez super bien. Cette année le titre est pour vous », attention danger ! En revanche, si on vous répète que vous n’êtes pas au niveau : « Ah oui ? Tu le penses ? Tu le penses vraiment ? OK, je vais te montrer. » Tout est question d’émotions.

On a souvent l’impression que ces leviers émotionnels sont réservés aux Latins…

Erreur. C’est dans la nature humaine. Repensez à 2019 : l’Angleterre a joué le plus grand match de son histoire pour surclasser la Nouvelle-Zélande, en demi-finale. Fabuleux, incroyable ! Toute la semaine suivante, les Springboks se sont entendus dire qu’ils n’auraient aucune chance en finale. Dès lors, il était sûr qu’ils allaient venir pour détruire l’Angleterre. Question d’ego. C’est une aventure émotionnelle.

Est-ce néfaste d’être prêt trop tôt, comme la France ou l’Irlande actuellement ?

Je n’ai pas dit ça. J’ai dit que cela ne livrait aucune vérité. L’Angleterre joue mal, la Nouvelle-Zélande joue mal. C’est vrai, mais ils peuvent encore être champions du monde. Comme la France et l’Irlande, à la différence que ces deux nations doivent désormais composer avec un statut de favoris. Les promesses de succès, c’est une chose très compliquée à gérer. Les compliments vous endorment, les critiques vous stimulent. Tout le monde oublie qu’en 2003, nous avions été beaucoup critiqués avant d’être champions…

Faux : vous veniez de faire le Grand chelem (2003), vous aviez battu la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les Springboks dans les mois précédents. Vous étiez donnés favoris !

Avant la compétition, oui. Mais notre phase de poule n’a pas été bonne, notre quart de finale non plus. Avant la demi-finale, la France avait réalisé un superbe parcours. C’est elle qui était donnée favorite. Tous les médias étaient unanimes. Même les nôtres, qui ne nous épargnaient pas. « Cette équipe était prête trop tôt ». « Ces mecs n’ont plus assez faim ». Blablabla… On n’a rien dit, on a enregistré et on s’est tus. « La France est meilleure que vous. » – « Vraiment ? » (il se rapproche, fixe dans les yeux) « Répète un peu ça. » Nous nous sommes nourris de tout cela. On savait ce qu’on voulait. Et on a battu la France.

Les équipes championnes du monde sont souvent les plus fortes physiquement, plus rarement celles qui jouent le rugby le plus esthétique. Vrai ?

La conquête, la défense, le défi physique… Tout le monde sait ces trucs. La différence, c’est surtout une question de tension et de sa gestion. Le rugby n’est pas une partie d’échecs. Ce n’est pas mathématique, blanc ou noir. Il y a des paramètres impossibles à maîtriser : les blessures, l’arbitre, le temps. Toutes ces circonstances créent de la tension. Un match ne se déroule jamais comme vous l’avez prévu et il faut être adaptable. C’est l’autre paramètre qui nous a permis de battre la France en 2003, avec la vexation.

C’est-à-dire ?

Il pleuvait des cordes. Paramètre important. C’est un match où il fallait prendre le score, pour transporter la tension sur l’adversaire. C’est ce qu’on a fait. Ensuite ? Vous agrippez l’adversaire et vous l’essorez jusqu’à l’épuisement. Vous le laissez se débattre pendant que vous l’étouffez. (il mime un étranglement) C’est à lui de se débattre, puisqu’il est derrière au score. Les Français se sont débattus autant qu’ils ont pu. Ils ont tout donné, vraiment. Mais à chaque fois qu’ils essayaient, on resserrait un peu plus l’étau pour les étouffer. (il mime encore l’étranglement) « Tu te débats mais ce n’est pas suffisant. Je t’étouffe. Et maintenant, que vas-tu faire ? » A chaque fois, tu envoies le message que tu es fort. Très fort. Le temps passe et l’urgence s’accentue pour eux. Chaque minute qui passe est un coup de couteau pour l’adversaire. Toi, chaque minute te rend plus fort. Voilà comment on gagne un grand match de Coupe du monde. Mais tout cela s’apprend. Il faut savoir tirer le meilleur de chaque situation pour trouver les bonnes solutions aux problèmes qui se posent. Il y a le passé, le vécu, le souvenir des échecs qui entrent en jeu. C’est ce qu’on appelle l’expérience.

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Par exemple ?

J’en parlais avec John Eales (capitaine des Australiens champions du monde 1999). En 1995, nous les avons battus en quart de finale d’un drop dans les arrêts de jeu, alors qu’ils étaient tenants du titre. John me racontait qu’en quittant l’Afrique du sud, il croisait les fans australiens à l’aéroport. Ceux qui venaient juste d’atterrir, parce qu’ils venaient voir jouer les Wallabies en demi-finale. Raté, leur équipe rentrait déjà au pays. Il voyait dans leurs yeux la déception, et pire encore. Voilà où est né le titre des Australiens quatre ans plus tard. Nous, en 2003, nos familles arrivaient également pour nous voir champions. Rien d’autre.

En étiez-vous certain ?

Après la demi-finale contre la France, il n’y a pas eu d’effusion de joie dans le vestiaire. On a suivi le protocole habituel, soigné les quelques bobos. Rien de plus. Si vous célébrez, alors vous avez déjà perdu. Nous, notre chemin n’était pas encore accompli. Je me souviens m’être assis sur un banc aux côtés de Will Greenwood (centre de l’équipe d’Angleterre). On a bu une bière et je lui ai dit : « tu te rends compte que dans une semaine, on sera champions du monde ? » Il a juste souri et n’a rien dit. Nous avions ça en nous. Mais cela réclame une immense discipline.

Avec tout ça : est-ce une mauvaise nouvelle que la France soit déjà si forte, si tôt ?

La France joue chez elle, elle devra faire avec cette pression quoiqu’il arrive. Pas le choix et qu’importe ses résultats dans l’année qui précède. Elle peut y arriver, elle est forte. Mais rien ne sera simple. Quelles sont les équipes de sa poule ?

Nouvelle-Zélande, Italie, Uruguay et Namibie. Et contre qui les Français jouent-ils leur premier match ?

La Nouvelle-Zélande, en match d’ouverture à Paris.
(il grimace) Sérieusement ? Oh m**** ! C’est dur, ça. C’est la pire des choses. C’est rajouter de la pression à celle immense qu’ils devront déjà assumer, face à leur pays. Si ça se passe mal, cela peut conditionner tout ce qui suivra.

La France a Antoine Dupont, comme vous aviez Jonny Wilkinson en 2003…

(il coupe) Oh, c’était moi le grand joueur de l’équipe ! (il éclate de rire)

Dans onze mois, vous ne serez peut-être plus le seul capitaine anglais de l’histoire à avoir soulevé le trophée Webb-Ellis…

On m’a déjà posé la question en 2019. Je m’en fous et je serai le plus heureux d’avoir un successeur. Notre histoire fut merveilleuse mais elle date déjà de vingt ans. Il est temps que quelqu’un prenne le relais. Ce sera à son tour de raconter ses souvenirs et ses secrets de Coupe du monde, comme je viens de le faire. Il mentira un peu, comme je l’ai fait, en ne racontant que les belles choses. Le temps estompe les souffrances, vous oubliez mais la vérité, quand je regarde 20 ans en arrière, c’est aussi que ce fut extrêmement dur. Il n’y a pas eu que des belles choses. C’est une époque que j’ai vécue pleinement mais être champion, ce ne sont pas que des bons souvenirs.

Pourquoi ?

C’est comme une course de vélo. J’ai fait mon tour de France. Sur le Tour, quand les mecs finissent, tout le monde a le sourire. Tout le monde dit que c’était merveilleux. Est-ce qu’ils n’ont passé que des bons moments sur le vélo ? Est-ce qu’au milieu des Alpes, quand ils étaient en grande souffrance, ils n’ont vraiment pris que du plaisir ? J’ai fait mon Tour de France, j’ai même fini une fois avec le maillot jaune. Mais comme tous les vainqueurs, j’ai aussi beaucoup souffert pour en arriver là. De la souffrance physique, mentale, de la pression et une immense rigueur au quotidien. « Alors, c’était chouette ? ». Mec, tu rigoles ou quoi ? A certains moments, c’était l’enfer.

C’est un discours dur, à contre-courant…

Il faut être honnête. Les derniers jours en Australie, après la finale, je ne voulais qu’une chose : rentrer chez moi. Je n’en pouvais plus. Le lendemain de la finale, nous étions à Sydney, grand soleil. Nous avions loué une voiture parce qu’en tournée, tout se fait en bus. J’avais envie de conduire, ça me manquait. Un des mecs voulait surfer, alors on est remonté un peu le long de la côte pour trouver un coin tranquille. Ensuite, on est allés tous ensemble manger un Fish n’ chips – les Australiens en font d’excellents ! C’était un joli moment. Mais je ne pensais qu’à une chose : « On a fait le boulot. Maintenant, laissez-nous rentrer chez nous. » Des mois que nous étions en tournée, puis en camp de préparation, puis en compétition. Je voulais retrouver ma vie normale, faire des choses normales, voir mes enfants chaque matin quand je me lève. « C’est bon, les mecs. J’ai fait ma part du boulot. Maintenant, laissez-moi en paix. »

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