Ce matin dans la Nouvelle Eco sur France Bleu Hérault, on prend des nouvelles de nos coursiers à vélo. Il y a trois ans 5 jeunes Montpelliérains décidaient de créer leur propre service de livraison de repas à domicile pour contrer les plateformes Deliveroo ou Uber-eat qui ont tendance à exploiter les livreurs. Ainsi sont nés les coursiers Montpelliérains.
Rencontre avec un des fondateurs de la plateforme, Yannick Plan
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Comment se porte aujourd’hui les coursiers montpelliérains ?
On compte environ une soixantaine de restaurants sur notre plateforme. On tourne environ à une trentaine de livraisons par jour actuellement. C’est en train de repartir avec la rentrée scolaire. Il faut savoir qu’au plus fort du confinement, on tournait à une centaine de livraisons par jour.
Quelle est la plus value finalement de faire appel à vous par rapport à un faire appel à Uber-Eat ou Deliveroo ?
Pour le côté restaurant, ça va être beaucoup de soucis en moins. On a un service qui est 100 % montpelliérain. Notre support est à Montpellier. Il y a beaucoup de vols de commandes chez les grosses plateformes. Chez nous, ça n’existe pas. C’est vrai que pour le resto, c’est un gros plus. C’est un rapport de confiance.
Et le client, c’est pareil. Si par exemple, il y a une erreur dans la commande, il manque quelque chose. Il a un contact direct avec nous, avec notre plateforme. Il n’a pas besoin de passer par un support à l’étranger qui ne comprend pas forcément son problème. Donc voilà, c’est vraiment le côté proximité.
Est ce que ça coûte plus cher de faire appel à vous ?
On est grossièrement sur les mêmes tarifs que les autres plateformes, ça va dépendre des distances. Des fois, on va être un peu plus cher, des fois on va être un peu moins chers. Il y a pas mal de paramètres qui rentrent en jeu. Les grosses plateformes ont des restaurants qui ont un certain pourcentage privilégié. Chez nous, les restaurants sont tous tous au même tarif. On ne veut pas avoir des grosses structures avec un tarif et des plus petits avec d’autres tarifs. On trouve que c’est créer une concurrence déloyale.
Quels sont vos rapports avec vos clients quand vous livrez ? C’est volontaire de faire appel à vous ?
Pour beaucoup de clients, oui, et c’est vrai que ça se ressent. On a quand même un rapport assez proche avec beaucoup de clients qui commandent régulièrement et c’est souvent le même livreur. Donc c’est vrai qu’il y a quand même un lien qui se crée. Je pense beaucoup plus facilement que quand on travaille pour des grosses plateformes. On a des coursiers qui travaillent avec des grosses plateformes, qui bossent avec nous. Ils nous disent que c’est pas du tout le même rapport. Les clients sont beaucoup plus sympas. Peut être que les gens rentrent dans une démarche éthique. Je ne sais pas.
On a souvent évoqué les conditions de travail difficiles des coursiers UberEats ou Deliveroo. Est ce que aujourd’hui, être coursiers montpelliérains, c’est la garantie de conditions de travail et de rémunération acceptables ?
Oui, chez nous, chez nous, les coursiers ne sont pas rémunérés à la tâche. Donc, s’ils viennent à certains créneaux, ils seront payés pendant ce créneau, même s’ils n’ont pas fait de commande. Donc ça change déjà beaucoup. Notre but, c’est quand même de salarier un maximum de personnes dès que possible. Aujourd’hui nous sommes deux salariés à temps plein, dès qu’on a la possibilité de salarier une troisième personne à temps plein, c’est ce qu’on fera tout de suite.
Vous êtes devenus en février une société coopérative et participative, alors que vous étiez une association jusque là. Qu’est ce que ça change ?
Ça permet à nos coursiers de devenir potentiellement associés à la structure et de s’impliquer dans leur métier, ce qui n’était pas possible sous le statut associatif. Ça permet aux coursiers de se réapproprier leur métier clairement.
Les coursiers montpelliérains, ça veut dire que vous êtes uniquement sur Montpellier ?
On livre dans un rayon de 4,5 kilomètres autour de chaque restaurant et nos clients sont des restaurants de l’Écusson.
Vous avez des pistes de développement ? Aujourd’hui, vous ne faites plus seulement les repas ?
On n’a jamais fait qu’uniquement les repas. On a toujours fait un petit peu de plis, de colis à côté. Mais c’est vrai que notre principale activité, c’est quand même les repas. Après, on n’est pas fermé à rentrer sur d’autres secteurs. Nous, on aimerait bien développer le plus possible tout ce qui peut se faire à vélo. Par exemple on un client gynécologue et on livre aussi un magazine culturel tous les deux mois.
Est ce que vous êtes bien connu sur Montpellier ?
Non. Je pense pas qu’on ait assez connu. Je pense qu’on a un travail à faire un peu là dessus. Sur le côté commercial.
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