Béziers : Pro et anti corrida se sont fait face en centre-ville

D’un côté, ils veulent “défendre une tradition”. De l’autre, ils dénoncent “un mauvais spectacle où les gentils morflent”, comme le chante le rappeur Res Turner, qui résonne sur la place de la mairie, ce jeudi 21 juillet.

C’est le face-à-face devant lequel se trouvent les Biterrois en cette fin d’après-midi. Dès 17 h, les “pro-corrida” se sont installés place Gabriel-Péri, banderole “Béziers, ville de culture taurine” brandie fièrement. “Nous voulons faire de la visibilité, assure Bernard Mula, président de la Fédération des clubs taurins. Plusieurs fois, nous n’avons pas répondu présent face au COLBAC (comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida, NDLR). Aujourd’hui, il y a un contexte avec la Feria bientôt et la loi anti-corrida que va proposer le député Aymeric Caron de la Nupes.”

“Oui, je pense qu’il peut avoir danger” pour l’avenir de la corrida

Près d’une heure et demie plus tard, Sophie Maffre-Baugé, présidente du COLBAC, et les trois cyclistes italiens de “Basta corrida veg tour”, qui parcourent 2 700 km pour faire abolir la corrida. Et malgré les “Aqui es Besiers” incessant des “pro-corrida”, la leadeuse des “anti corrida” rappelle, photo en main, aux passants le déroulé de la mise à mort du taureau et dénonce le rôle joué par Robert Ménard qui “aide la corrida”.

Ce dernier estime par ailleurs qu’il y a un vrai danger pour cette tradition. “Qui, à l’Assemblée, va voter pour la corrida ? À gauche, ils sont tous contres, à droite, il y a des deux et chez Ensemble aussi. Donc, oui, je pense qu’il peut avoir danger.”

L’opposant écologiste au maire Thierry Antoine va aussi dans ce sens et martèle que “la corrida fait partie du passé de Béziers mais ne fera pas partie du futur”, rappelant notamment le sondage Sud Radio. “Nous sommes pour la corrida… Mais sans mise à mort, c’est la différence avec vous”, scande Thierry Antoine en se tournant vers l’autre côté de la mairie.