Au Stade de France, Montpellier a logiquement décroché le premier titre de champion de France de son histoire. Mais comment les Héraultais ont-ils à ce point surclassé le Castres olympique ?
Le nouveau roi de France est Montpelliérain, messieurs dames ! Et ce Bouclier de Brennus, le premier de l’histoire du club de Mohed Altrad, ne souffre d’aucune contestation. Quelle démonstration héraultaise, au Stade de France ! Et quel beau rugby pratiqué par moments par le MHR, vendredi soir ! A Saint-Denis, les coéquipiers de Guilhem Guirado, supérieurs sur tous les impacts et globalement bien meilleurs rugbymen que leurs vis à vis, ont donc broyé ce Castres olympique que l’on aurait pourtant pu penser favori, eu égard à son expérience à ce niveau-là de la compétition…
Le match, alors ? Devant 80 000 personnes, dont le président Macron et l’ancien premier ministre Jean Castex, les Montpelliérains ont frappé les premiersà Saint-Denis… et plutôt fort : après avoir récupéré un ballon dans les trente mètres adverses, le perforant numéro 8 Zach Mercer prolongeait au pied et, dans l’en-but du Castres olympique, Arthur Vincent était le plus rapide. Une poignée de temps plus tard, à la suite d’un magnifique mouvement, le deuxième-ligne Bastien Chalureau, intenable sur ce match, passait les bras pour servir Geoffrey Doumayrou, lequel trouvait son demi de mêlée Benoit Paillaugue, qui créait un point de fixation.
À la sortie de celui-ci, Florian Verhaeghe s’arrachait dans l’axe et aplatissait le deuxième essai héraultais. Les Castrais ? A bout de souffle, maladroits, perdant tous leurs duels et déboussolés par la sortie prématurée de leur meneur de jeu Benjamin Urdapilleta, ils étaient littéralement submergés par la furia d’en-face, laquelle concrétisait même une autre action d’envergure par l’intermédiaire d’Anthony Bouthier, propulsé en terre promise par une passe aveugle de son ailier Arthur Vincent. « C’est pas du beau rugby, ça ? », hurlait alors le manager héraultais Philippe Saint-André, positionné non loin de nous en tribunes. Hé quoi ? 23 à 3 à la pause ? C’était du jamais vu dans l’histoire du rugby pro et, aussi courageux les Castrais furent-ils en seconde période, ils ne purent jamais combler ce retard létal…
La révolution montpelliéraine
Quelle histoire, Montpellier… Et quel chemin parcouru par le club héraultais en seulement quelques mois…. Il n’y a pas si longtemps, le MHR nageait ainsi dans les profondeurs du championnat. Il y a tout juste un an, le MHR se battait jusqu’à l’avant dernière journée pour assurer sa survie en Top 14 et ici, il faut à présent saluer le travail entrepris depuis l’hiver 2021 par Philippe Saint-André, nommé successeur de Xavier Garbajosa au jour où celui fut limogé de son poste de manager.
Ici, il est urgent de rendre hommage au Goret, si décrié lorsqu’il quitta les commandes du XV de France dans les conditions que l’on connaît : en quelques mois, l’ancien capitaine du XV de France a redonné un visage humain à une équipe qui, avant lui, ne dégageait rien ; en une poignée de temps, PSA a assaini un vestiaire jusqu’ici gangrené par les luttes de clan et obtenu de son président, parfois trop intrusif, qu’il prenne du recul sur le sportif. Le résultat ? Vous l’avez aujourd’hui devant les yeux. Et ça claque, bonne mère !
https://www.midi-olympique.fr/2022/06/24/top-14-montpellier-heros-10395185.php
.