Des activistes de l’ANV-COP 21 ont perturbé ce 19 mai le sommet « Commun good summit », organisé par la Toulouse School of Economics. Ils entendaient dénoncer le « marketing vert » des grandes entreprises invitées à s’exprimer sur les enjeux climatiques.
L’opération a visiblement bien été préparée par les activistes de l’ANV-COP 21 (Action non-violente Cop 21) et d’Extinction Rebellion, une organisation pour la préservation de l’environnement. Leur objectif : le « Commun good summit » organisé sur deux jours par Toulouse School of Economics à l’Université Toulouse Capitole 1. Parmi les invités, deux prix Nobel, dont l’économiste Jean Tirole. Mais aussi, les représentants de grands groupes comme ExxonMobile, BNP Paribas ou encore Amazon. Dès le début des tables-rondes, les activistes sont intervenus pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme du « greenwashing », comprenez de du marketing vert.
Parmi les entreprises ciblées, ExxonMobile. Son président pour l’Europe étant invité à s’exprimer lors du sommet. Selon le communiqué de l’ANV -COP 21, les militants « ont ciblé l’activité de lobbying de l’entreprise, qui a investi des sommes colossales pour faire échouer les projets de loi visant à limiter les émissions de gaz à effets de serre. Ils ont également souligné l’hypocrisie pour une entreprise pétrolière de prétendre atteindre la neutralité carbone tout en ayant une activité d’extraction d’énergie fossile. »
Mireille Bruyère, enseignante-chercheuse et économiste à l’Université Jean-Jaurès, a participé à cette opération coup de poing. Pour elle, les choses sont claires : « C’est du greenwashing (marketing vert), c’est une opération de communication avec la collaboration de la TSE. Elle permet aux grandes entreprises qui sont des championnes en terme de réchauffement climatique, d’expliquer qu’elles font tout ce qu’il faut pour la transition écologique. Cette action a pour but de dénoncer ce mensonge. Les mesures qu’ils mettent en place sont anecdotiques, alors qu’ils continuent de réchauffer le climat. C’est un double discours que nous dénonçons. Il faut absolument décroître, moins produire, relocaliser. Evidemment tout ça va à l’encontre de ces grandes entreprises dont la raison d’être c’est de faire du profit. »
En début d’après-midi, une cinquantaine d’activistes se sont rassemblés devant le Congrès pour continuer de dénoncer ce sommet, synonyme pour eux de « greenwashing ». Le rassemblement s’est terminé par un « die-in » (manifestation consistant à s’allonger sur la voie publique en simulant la mort) et dans le calme.
Mais les militants n’en sont pas restés là. Des tags ont été inscrits sur des façades de l’Université Toulouse Capitole 1. Comme en témoigne ce tweet de l’association Extinction Rebellion Toulouse.
Au moment de la publication de cet article, les organisateurs de ce sommet n’ont pas réagi officiellement à cette opération coup de poing. Ni sur le compte Twitter de la Toulouse School of Economics, ni sur son site internet.