XV de France – Bernard Laporte : « Fabien Galthié va continuer sa mission quatre ans de plus »

Au lendemain de la victoire face à l’Angleterre (25-13) et du grand chelem décroché par le XV de France – le premier depuis 12 ans – le président de la FFR Bernard Laporte dresse un état des lieux laudatif du rugby français. Une dynamique qu’il entend poursuivre, entre autres, en prolongeant le sélectionneur Fabien Galthié jusqu’en 2027.

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Quel est le sentiment qui prédomine ce dimanche ?

Une énorme satisfaction. Du bonheur, de la fierté. De nature, je ne suis jamais trop stressé. J’étais impatient surtout. Toute la semaine, on a senti qu’il y avait une attente folle autour de cette rencontre, autour de ce grand chelem qui n’était plus qu’à une victoire. Ces derniers jours, j’ai été un simple observateur privilégié de cette équipe. Pour beaucoup de joueurs, jusqu’à aujourd’hui, c’était le match de leur vie. Pourtant, ils gardent une certaine décontraction dans leur fonctionnement. Ils arrivent à rester froids, imperméables à la pression.

L’équipe de France a plutôt bien maîtrisé son sujet face aux Anglais.

Cette équipe n’a que deux ans et demi d’existence, il ne faut pas l’oublier. Elle a déjà réalisé de grandes choses. Victoire en Australie, contre les Blacks, ce grand chelem. Ça pèse, cela commence à compter. Elle est toujours en construction mais les bases et les premiers éléments sont solides. Samedi soir, au début de la rencontre, on a pu observer un peu de fébrilité. C’est logique car ils sont encore très jeunes. Samedi soir, ils ont su s’appuyer une fois de plus sur une défense de très haut niveau. En attaque, dès que l’on a tenu le ballon, tu sentais qu’on pouvait mettre en danger cette équipe de l’Angleterre quand on le souhaitait.

Quel match vous a marqué durant ce Tournoi ?

La victoire contre l’Irlande et la physionomie du match. Cela a lancé notre compétition sur de bons rails. L’Irlande appartient au gotha mondial, restait sur une très longue série de matchs sans défaite. Avec ce match, les joueurs se sont positionnés clairement comme des prétendants à la victoire finale.

Le Stade de France a joué un rôle important durant ce Tournoi, notamment ce soutien du public et cette ambiance…

Je dois remercier les équipes de la communication de la fédération qui, en relation avec les gens du Stade de France, ont chiadé nos avant-matchs qui donnent le ton d’une rencontre, permettent à nos supporters soient d’être bien chauds au coup d’envoi. L’idée de Serge Simon était de copier ce qui se faisait à Édimbourg durant le Flower of Scotland, avec cette Marseillaise reprise a cappella. C’est émouvant et excellent. La fédération travaille en corrélation avec une entreprise extérieure, mais le Stade de France est devenu un chaudron. Bravo à eux.

Que change ce dixième grand chelem pour la fédération ?

Outre des retombées économiques, c’est un vrai bond en termes de notoriété pour notre sport. L’objectif de l’équipe de France est aussi d’attirer un maximum de jeunes vers nos écoles de rugby. L’équipe de France, c’est le meilleur outil de promotion du rugby. Samedi soir, je crois qu’ils étaient plus de 9 millions de téléspectateurs derrière les écrans à soutenir les Bleus. C’est génial, une chance. J’ai toujours dit aux équipes que j’ai entraînées : « On est là pourquoi ? Pour assouvir notre soif de victoires, mais aussi pour vendre notre sport. Qu’il y ait un maximum de filles et de garçons qui aient l’envie de jouer avec un ballon ovale. »

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Est-ce de bon augure pour 2023 et le titre de Champion du monde devient-il l’objectif ?
 

C’est une étape de franchie. D’ici à la Coupe du monde, il y en aura d’autres à franchir avant de connaître ce moment gigantesque : un Mondial dans son pays ! Bravo aux joueurs et au staff, qui n’est pas loin d’être le meilleur du monde.

Pour y arriver, vous avez dû prendre des décisions difficiles, comme le licenciement de Guy Novès, imposer à Jacques Brunel la présence de Fabien Galthié dès le Mondial 2019, essuyer le refus de Gatland…

Quand tu es président de fédération, tu peux être contraint de prendre des décisions difficiles. Mais si tu crois en ce que tu fais, alors c’est positif. Nous avions pris trop de retard, il fallait changer. Ensuite, Jacques a eu cette intelligence d’accepter de prendre autour de lui plus de compétences, qui manquaient au staff auparavant. Fabien est arrivé comme adjoint, mais aussi Laurent Labit et Thibault Giroud. On a gagné du temps, on a commencé à voir une autre équipe de France dès le Mondial au Japon. Je les voyais déjà très bien travailler. Fabien est devenu l’un des meilleurs sélectionneurs au monde. Il est la bonne personne, au bon endroit. Au début de son mandat, j’ai construit avec lui car nous étions dans l’urgence : construire un nouveau staff, intégrer Shawn Edwards, choisir les noms avec lui et Raphaël Ibanez. Remettre l’église au centre du village, c’était refaire de l’équipe de France une référence et pour cela, il fallait les meilleurs dans leur domaine. Servat pour la mêlée, Ghezal pour la touche, Giroud pour la cellule performance, Labit chez les trois-quarts… Je l’ai fait avec lui. Désormais, je lui laisse la main pour la suite. Il n’a plus besoin de moi.

C’est-à-dire ?

Fabien va continuer sa mission au-delà de 2023. J’en ai parlé avec lui, je l’ai évoqué avec les joueurs ce vendredi soir lors de la remise des maillots. J’ai pris la décision le matin même quand je me suis levé. Je ne voulais pas attendre le match, je voulais que les joueurs soient les premiers au courant. J’ai confiance en Fabien, et confiance en ce qu’il fait. Il va poursuivre avec nous. Samedi soir, des joueurs sont venus me remercier de les avoir informés en premier. On doit se voir cette semaine pour officialiser. Si j’ai besoin de reconduire quelqu’un jusqu’en 2027, c’est lui. Le reste lui appartient.

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Vous parlez de la composition du futur staff, après 2023 ?

Je l’ai aidé au début, mais maintenant c’est à lui de décider. Il est évident qu’il faut travailler dans la continuité, mais Fabien doit être à la tête du staff quatre ans de plus. Les grands entraîneurs restent souvent deux mandats en équipe nationale. On va officialiser tout cela dans les prochains jours. On est d’accord avec Fabien.

Chez les joueurs, qui vous a surpris ?

Il m’est de plus en plus difficile de donner mon avis sur les joueurs. Je suis président et ce n’est pas moi qui les entraîne, les manage. Je peux vous dire que je les aime. J’aime ce groupe. Je ne suis pas souvent avec eux mais j’ai l’impression de faire partie de ce groupe. Ce sont de bons mecs et pas seulement de très bons joueurs. Ce groupe est humble, travailleur, gentil. La gentillesse n’est pas une faiblesse. Au contraire, c’est être grand ! Ils sont gentils. C’est aussi pour cela que le public s’identifie à eux. Il y a de la vie dans cette équipe.

Avec un phénomène, Antoine Dupont, meilleur joueur du monde, capitaine durant ce Tounoi. Doit-il le rester ?

Antoine, c’est un monstre de notre jeu. Il n’y en a pas un tous les ans. Il répond toujours présent quand il faut l’être. C’est un champion. Le champion, c’est celui qui décide. Et Antoine décide. Il est toujours décisif. Tu sens qu’il est le patron naturel de cette équipe. Ses partenaires le regardent comme un patron. Antoine ne parle pas beaucoup, ne tape pas souvent du poing sur la table, mais d’un regard, d’un mot… Il a juste à froncer les sourcils pour se faire comprendre. Le football avait «Zizou», le handball Karabatic, nous avons Dupont.C’est LE patron de cette équipe. Les autres le badent et sont prêts à aller au bout du monde avec lui. Fin de la discussion.

Est-ce à dire que Charles Ollivon ne doit pas reprendre le brassard ?

La décision ne m’appartient pas.

C’est tout ?

Oui !

Ce grand chelem, c’est aussi la réussite de l’union sacrée qui s’est nouée depuis quelques mois entre la LNR et la FFR ?

Quand nous sommes arrivés à la tête de la fédération, nous avons pris deux mesures qui ont eu de fortes conséquences sur nos résultats sportifs. D’abord, la suppression du pôle France, qui était une aberration totale. Il fallait laisser les jeunes dans leurs clubs. Pourquoi ? Parce que tu progresses au contact des meilleurs et des plus aguerris. Contrairement à ce qui était dit, les joueurs travaillaient bien dans leurs clubs. Si tu es présent aux entraînements, tu as une chance de convaincre ton entraîneur de te faire jouer le week-end suivant. Cela paraît une évidence, mais il fallait le faire rapidement. Depuis, nous sommes deux fois champions du monde des moins de 20 ans, l’équipe de France est rajeunie et obtient des résultats, c’est tout sauf un hasard.

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La deuxième ?

Quand nous sommes partis au conflit avec la Ligue, c’était pour obtenir du temps et des moyens pour l’équipe de France qui était devenue la dernière roue du carrosse du rugby pro.Les dirigeants de l’époque, dont le président, ne prenaient jamais l’intérêt général du rugby en compte. Depuis, des avenants ont été trouvés, comme l’utilisation des 42 joueurs sur les huit semaines de compétition du Tournoi… C’est pour cela que j’ai tenu à ce que le président de la LNR, René Bouscatel, descende sur la pelouse pour remettre le trophée. Le rugby pro doit être associé à cette réussite. Cette unité, je l’ai toujours cherchée. Mais il fallait remettre le XV de France au centre des priorités. Avant que je gagne, ce n’était pas le cas. C’est une évidence. Alors oui, pendant trois ans, il y a eu pas mal de bagarres avec l’ancienne gouvernance mais c’était un passage obligé. Aujourd’hui, des présidents comme Didier Lacroix, Bernard Lemaître qui vient d’arriver, et bien d’autres, placent l’intérêt général du rugby au centre des discussions. L’obtention du Mondial 2023 a sûrement facilité les choses.

Que reste-t-il comme chantier pour la fin de votre mandat ?

Avant de partir faire autre chose ? N’oublions pas de citer en premier lieu la politique de formation territoriale qui a été mise en place, avec l’embauche de 170 cadres techniques de clubs. Cela va bientôt payer. Former nos éducateurs sera bénéfique pour les joueurs de demain. Le rugby français va bien se porter dans les années qui viennent, c’est une évidence. Après, il reste la Coupe du monde et son organisation. Quand je vois ce que font Claude Atcher et ses équipes, je ne suis pas inquiet. Tout est bien pensé, organisé. Quand je vois à l’allure à laquelle les billets partent, l’implication des partenaires, ce sera la Coupe du monde de toute la France. On sait très bien qu’il faut aussi de bons résultats sur le terrain mais un des enseignements de ce Tournoi, c’est que l’on aura une très bonne équipe de France, compétitive. Et si le XV de France devient champion du monde, le mérite en reviendra aux joueurs et au staff. Nous, on sera champions par procuration.

Pour y parvenir, les Bleus auront deux mois de préparation à l’été 2023 ?

Et un stage en Guyane, à la légion étrangère. Nous avons été très bien accueillis à Carpiane, en janvier, par notre armée. L’idée d’un stage commando dans leur camp en Guyane a été formulée. Fabien Galthié se rendra là-bas, accompagné de Thibault Giroud au début du mois prochain, pour anticiper la chose.

https://www.midi-olympique.fr/2022/03/20/xv-de-france-bernard-laporte-fabien-galthie-va-continuer-sa-mission-au-dela-de-2023-10182666.php

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