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INCROYABLE. UN COUP DE THÉÂTRE S’EST DÉROULÉ LE 25 MARS DERNIER LORS DU CONSEIL MUNICIPAL DE LA COMMUNE. L’ÉLU
LE MYSTÈRE DU « DESSOUS DE TABLE » NOTIFIÉ
DANS UN MAIL
LE LUNDI 25 MARS DERNIER, EN PLEIN CONSEIL MUNICIPAL DE VILLENEUVE-LES-BÉZIERS, présidé comme depuis 11 ans par Jean-Paul Galonnier, le conseiller municipal d’opposition (et conseiller communautaire) Jean-Pierre Marc a pris la parole pour rendre un mail public. Le message électronique – évoquant la vente des murs du Grand café appartenant à la mairie – accuse nommément l’adjointe municipale Ariane Soto (qui l’aurait signé). On peut y lire : « Prix de vente, 350 000€ et entre parenthèses 50 000€ de dessous de table ». Il date du 2 novembre 2009 et fait donc son apparition près de dix ans après les faits. Pourquoi ? comment ? Le mystère est entier.
Une affaire « vieille » de dix ans…
C’est simplement quelques petits jours avant la séance du conseil que le premier magistrat a pris connaissance de ce courrier, amené par le conseiller municipal d’opposition lui-même dans son bureau de l’Hôtel de Ville. « J’ai été un petit peu étonné de sa nature, comme je l’ai dit en séance publique, explique Jean-Paul Galonnier. Ce n’est tout de même pas courant de voir signifié « dessous de table » dans un message. Pour tout vous dire, c’est la première fois que je voyais ça. » Pour Jean-Pierre Marc pourtant, cela peut s’expliquer (voir page 9) : « À l’époque, on pensait que ce genre de message allait être détruit rapidement, qu’aucune trace n’allait rester. Ce n’est pas le cas… » Donc, pour ce dernier, il n’est pas inconcevable que ce type de notification se trouve sur un message électronique. Au passage, il est amusant de remarquer que même s’il ne souhaite pas créer la moindre polémique, Jean-Pierre Marc glisse que le scénario n’a rien d’ubuesque. On peut entendre en tout cas son appréciation. On n’avait pas la même connaissance d’internet en 2009 qu’en 2019. Mais au fait, ce mail, comment se l’est-il procuré ? Selon Jean-Pierre Marc, par celui qui en a accusé la réception… il y a dix ans. Il s’agit donc d’un homme qui archive bien ses dossiers et qui attendait sans doute le moment idoine pour le révéler. Une personne qui a eu des responsabilités dans une association nommée Cap Soleil qui regroupait quelques responsables d’entreprises sur le site du Negadous, à l’entrée de la commune. Un homme qui a eu quelques soucis avec la municipalité en place… Il n’est donc pas incongru d’imaginer que cette personne ne verrait pas d’un mauvais œil la majorité en exercice se trouver en mauvaise posture, à un an d’un nouveau scrutin municipal. Sinon, pourquoi aurait-il attendu une décennie avant de tout révéler ? N’y aurait-il pas quelque chose qui cloche dans le timing ?
… désormais dans les mains du procureur
C’est pour cette raison que Jean-Paul Galonnier affiche une grande sérénité. C’est avec cette philosophie qu’il attend que justice passe. Il a saisi le procureur de la République, par courrier le 26 mars pour que ce mystère n’en soit plus un. « Dans toute affaire judiciaire, il y a d’abord la présomption d’innocence qui doit être respectée, je demande à tout le monde de s’y conformer. Ensuite, ce mail a été envoyé d’un poste bien précis. En tant que premier magistrat, j’ai le devoir d’assurer la non responsabilité de l’employé qui s’y trouvait en 2009. Enfin, je suis et reste à la disposition des autorités pour que cette affaire soit tirée au clair. » Des questions demeurent : Est-ce un délit ? Est-il prescrit ?
Le 27 mars, Midi Libre, rapportant les faits, titrait : « Pour les municipales la bataille des boules puantes est lancée ». « J’aime bien ce titre », souriait Jean-Paul Galonnier, en habitué qu’il est des joutes électorales. À le voir, on dirait presque que cette histoire sonne l’heure du réveil de celui qui, tel un gladiateur, fait son entrée dans l’arène des municipales… comme en 2008, comme en 2014. L’odeur du soufre le galvaniserait-il ? PEA
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