Après avoir fait appel de leur relégation en Nationale, les dirigeants du Biarritz olympique seront auditionnés, probablement d’ici deux ou trois semaines, par la commission de la Fédération. Les patrons du club pourront présenter, en détail, le plan de sauvetage du club, qui nécessitait 750 000 € pour boucler la saison en cours. En attendant, les discussions pour définir les contours du nouveau BO vont se poursuivre…
« On a les armes pour se battre« , avait clamé haut et fort Cyril Arrosteguy, le 26 mai dernier. L’entrepreneur biarrot de 36 ans venait d’être intronisé président du directoire du Biarritz olympique. Une dizaine de jours plus tard, il a, avec ses équipes, envoyé le courrier pour faire appel de la rétrogradation administrative du club rouge et blanc en Nationale et finalisé les « tours de table » pour essayer d’aider le BO à se maintenir, en trouvant 750 000 €. Comme annoncé par nos confrères de Sud Ouest, c’est un triptyque composé d’Otium (le fonds d’investissement de Pierre-Edouard Stérin), de la mairie et de partenaires locaux qui va aider le Biarritz olympique à combler le trou.
Pour tout dire, Pierre-Edouard Stérin va avancer les deux tiers de l’argent attendu pour finir la saison 24-25. « Otium s’engage à hauteur de 500 000 euros en attendant une éventuelle aide financière de la mairie (la somme de 250 000 € est évoquée, elle doit être validée par un Conseil Municipal, NDLR)« , nous précise Cyril Arrosteguy. Les partenaires locaux ? « Ils amèneront entre 10 et 50 000 euros, poursuit le nouveau patron opérationnel du club. Il s’agit de Valérian Broquère, Anthony Louis-Berecochea, Patrick Arrosteguy (le père de Cyril, NDLR), Yves Audo, Jean-Marc Martin (fils de l’ancien président, Marcel Martin, NDLR), Laurent Borotra (le fils de l’ancien maire de Biarritz, NDLR), Julien Peyrelongue, Shaun Hegarty, Marc Baget, les Socios du BO et moi-même. »
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L’avenir de la fiducie en question, des évolutions à venir au conseil de surveillance ?
Si une première course contre la montre est terminée, le travail des dirigeants biarrots n’est pas fini pour autant. D’ici probablement deux à trois semaines, ils seront entendus par la commission de la Fédération. « L’année courante est terminée et, maintenant, nous allons préparer la prochaine, annonce Arrosteguy. Il nous faut tous les éléments financiers. Lors de la commission d’appel, on doit montrer patte blanche pour le passé et le futur. On va voir comment on peut travailler de manière plus simple. Est-ce que l’on laisse la fiducie ou pas ? »
Pour rappel, ce montage complexe a permis au BO de se sauver, en juin 2024. Pierre-Edouard Stérin a injecté du cash (un million d’euros) avec son fonds d’investissement Otium. Il a aussi mis 2 millions d’euros par an, sur trois saisons, dans une garantie à première demande (GAPD), où les dirigeants biarrots ont pu piocher pour assurer le train de vie du club. Les décideurs basques n’ayant pas réussi à avancer sans cette GAPD (pas plus qu’ils n’ont remboursé cette somme), Pierre-Edouard Stérin a, aujourd’hui, un boulevard devant lui pour prendre les commandes du club s’il le souhaite.
Shaun Hegarty, qui a bien compris que le Biarritz olympique était voué à disparaître sans l’aide de Stérin, a déjà dit qu’il était prêt « à lâcher (ses parts), aux nouveaux investisseurs, qui sont en train de se préparer au sauvetage du club. » La composition du conseil de surveillance pourrait ainsi bouger, dans les prochaines semaines, les personnes qui amènent des fonds souhaitant, souvent, être décisionnaires. Hegarty serait prêt à conserver un rôle au sein dudit conseil, « si on veut toujours de [lui] » mais il ne serait plus propriétaire. L’assemblée générale du 27 juin devrait permettre d’y voir plus clair.
Erlich absent
Si Biarritz n’a pas coulé grâce à l’aide de plusieurs individus, Jérémy Erlich fait aujourd’hui figure de grand absent, confirmant ainsi la tendance des derniers jours. Il faut dire que lors du conseil de surveillance qui s’est déroulé le 26 mai dernier, le groupe Otium, représenté par Sébastien Loux, avait fait remarquer à l’ancien dirigeant de Spotify qu’il n’avait toujours pas injecté un centime dans le club. Erlich avait répondu à Otium qu’il lui fallait du temps pour étudier le dossier biarrot. Face à la deadline imposée par le gendarme financier, les décideurs biarrots ont fait le choix d’avancer sans lui. Pour l’instant ? « Il y a la temporalité de l’appel et de notre fin de saison, rappelle Arrosteguy. Puis il y a la temporalité de si, éventuellement, on travaille avec Jérémy Erlich. Ce sont deux choses complètement différentes. Si Jérémy vient, ce sera peut-être pour s’inscrire, plus, sur le long terme. Des choses doivent être négociées. Nous n’avons pas le temps avant l’appel.«
On saura peut-être un jour si Erlich a un projet sérieux pour le BO. Il n’a jamais répondu à nos multiples sollicitations. Il y a quelques mois, et alors qu’il avait indiqué, lors d’un conseil de surveillance, vouloir aider financièrement le club, le projet de réalisation de concerts au sein du stade Aguiléra avait été évoqué. La station balnéaire est un lieu prisé en été. Aguiléra est vide à ce moment-là. L’idée pourrait être pertinente.
Quoi qu’il en soit, dans les semaines à venir, le club rouge et blanc va devoir trouver des solutions pour diversifier ses sources de revenus. Sans ça, la même histoire se répétera chaque année et Stérin devra remettre au pot. Comme le faisait la famille Gave, entre 2018 et 2024. Cela passera-t-il par la réalisation d’un nouveau stade ? Le groupe Otium travaille dessus. « On a des pourparlers, des choses qui nous ont été montrées et qui sont très intéressantes, nous disait Maider Arosteguy la semaine passée. J’espère qu’il va y avoir des concrétisations dans les mois à venir. C’est au stade d’esquisses, il faut calculer les financements. Derrière le soutien, il y a bien, aussi, la volonté de tout le monde de doter le club d’infrastructures à la hauteur de ses besoins. Sauver le club sans avoir un projet de modernisation est utopique.«
Biarritz cherche-t-il à vendre ses meilleurs jeunes ?
À court terme, une autre solution existe pour que le BO génère, rapidement, des revenus. Elle est intéressante sur le plan financier, mais peut poser des questions par rapport au message envoyé sur le projet global. Elle consiste à vendre les meilleurs éléments de l’effectif. Aujourd’hui, un jeune JIFF prometteur peut s’arracher à prix d’or et plusieurs écuries du Top 14 (Montpellier, Lyon et le Racing) font les yeux doux à Anoa Laurent (18 ans). Le CV de Baptiste Fariscot a également récemment circulé du côté de Montpellier. Ses deux joueurs sont pourtant sous contrat. Fariscot est lié au BOPB jusqu’en 2026. Une prolongation était même à l’étude ces derniers mois, même si rien n’a vraiment avancé sur ce point-là. Laurent, lui, a paraphé, au mois d’avril, un nouveau bail de deux ans avec Biarritz. Mais les dirigeants du club basque chercheraient-ils à mettre sur le marché ces jeunes prometteurs pour faire rentrer des liquidités ? « Nous n’avons rien arrêté et nous n’avons défini aucune stratégie là-dessus, jure Cyril Arrosteguy. Aujourd’hui, on a un budget. On regarde, ligne par ligne, comment est-ce que l’on peut augmenter nos produits et comment on peut réduire nos charges. Les clubs nous approchent pour nous faire des propositions sur des jeunes à fort potentiel, c’est vrai. Mais pour le moment, nous n’envisageons pas de vente. Premièrement, nous n’avons pas vu les joueurs pour savoir si ça pouvait les intéresser. Et deuxièmement, ça ne fait pas partie de notre politique, là, pour le moment. » V.B et P.O.
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