Top 14 – Baptiste Serin (Toulon) : « Une chose a changé au RCT, c’est l’état d’esprit »

Avec sa franchise habituelle, le demi de mêlée a accepté de revenir sur l’actualité de Toulon, à quelques jours d’un déplacement difficile à Perpignan, et du XV de France, avec qui il a vécu les affaires durant la tournée en Argentine. En fin de propos, le gamin de Parentis a également fait un point sur sa situation personnelle alors que son contrat avec Toulon court jusqu’en 2026.

Votre performance collective face à Bayonne a impressionné les observateurs. Comment expliquez-vous cette progression soudaine dans votre jeu offensif ?

Depuis plusieurs semaines, on cherchait à avoir un jeu plus aéré. On voulait plus jouer dans les couloirs. On a réussi à le faire, et forcément, tout le monde se met à la page au niveau des repositionnements. On a également eu plus de liberté dans notre jeu du fait qu’on soit allés dans les couloirs. On a moins joué avec les avants. Dans notre plan de jeu, le positionnement des mecs est très spécifique. On a vu que ça marchait, et encore, on aurait pu se le rendre beaucoup plus facile. C’est ça qui me chagrine un peu.

Les joueurs ont tous relevé ce dernier point à la fin de la partie… N’est-ce pas trop sévère comme jugement ?

Tout le monde s’est régalé, mais il y a quand même le tournant du match avec l’interception du Smile (Mathieu Smaili, NDLR). Après ça, le groupe s’est lâché à nouveau. Il faut retenir quand même nos vingt minutes très moyennes, où on a laissé le jeu à Bayonne. On est retombés dans l’indiscipline. De ce match, personnellement, je ressors un peu déçu de ces vingt minutes. J’en prends aussi la responsabilité. Je pense que je fais partie du pourquoi cela a déconné. Il y a un coup de pied par-dessus que je ne dois pas jouer, une touche pas trouvée. L’équipe a baissé en rythme, et j’en suis responsable. Je devais accélérer encore plus le rythme pour étouffer Bayonne. On a encore du boulot. Il y a du mieux, ça se voit, mais on pourra dire qu’il y a une réelle progression une fois qu’on aura passé le test de Perpignan. Il faudra être meilleur.

Depuis plusieurs années, Toulon se déplace à Perpignan avec des ambitions et à chaque fois, il y a une défaite avec un visage en deçà des attentes…

Je vous rejoins. Depuis que je suis ici, j’ai le sentiment qu’il y a deux terrains où on ne livre jamais des matchs qui nous ressemblent. Il y a Bayonne, où on a fait un peu mentir ça l’an passé avec une belle victoire, et Perpignan. Il manque toujours des petits trucs lors de ces déplacements. On n’a jamais été costauds à Aimé-Giral. On sait où l’on met les pieds, l’environnement est très chaud. Perpignan ne laisse jamais rien au hasard quand cela joue à domicile. C’est une équipe très entreprenante, ça fait partie des déplacements très difficiles. Les supporters sont incroyables. C’est un club qui nous ressemble beaucoup. Il y a ce caractère méditerranéen qui rentre en compte. Il n’y aura pas de secret : il faudra rester dans le match durant 80 minutes.

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C’est aussi un déplacement juste avant la Champions Cup…

Ce n’est pas vraiment particulier. Cette fois, c’est Perpignan. Si ça avait été une autre équipe, il aurait fallu se concentrer sur une autre équipe avant de basculer. Il faut essayer de faire mieux que le week-end dernier. Bien évidemment, pour revenir dessus, il y a ce contexte. À Perpignan, tu ne mets pas les pieds n’importe où. Il faut y aller avec de l’humilité. Ça sera très dur. Pour l’après, on pensera à la coupe d’Europe, même si ce n’est pas une coupe d’Europe puisque l’on va en Afrique du Sud (il fait une grimace)…

Qu’en pensez-vous ?

Ça m’excite de jouer les Stormers, mais pour aller là-bas, on va faire 1000 heures de vol (sic) et prendre trois avions… Dans un calendrier qui est ce qu’il est… Le planning est trop dur ! On va s’entraîner qu’une seule fois la semaine prochaine. Le contexte est dur. Ça va être « hard » dans des conditions difficiles, puisqu’on ne sera pas dans la même saison. Depuis la reprise, on se prépare à ça, et je peux vous dire que ça tape rude à l’entraînement. Je pense qu’on a peut-être fait les semaines les plus dures depuis longtemps. On finit lessiver. On se prépare en conséquence.

Pour revenir à ça, depuis plusieurs semaines, les entraînements sont très différents par rapport au début de saison. Est-ce uniquement une volonté des coachs pour préparer la Champions Cup ou aussi une requête du groupe ?

Le staff a pris les choses en main, mais nous fonctionnons également avec un groupe qui livre le ressenti des joueurs. On a un groupe de mecs qui fait passer les messages des uns et des autres. On est suiveur sur le modèle d’entraînement, mais on fait des retours. Quand on est joueur, on a parfois des attentes ou des questions sur certaines choses. On a un staff très ouvert, mais oui, nous avons changé des petits détails notamment sur la phase d’échauffement avant les rencontres dans le but de mieux attaquer nos matchs. Le staff est très à l’écoute, et n’est jamais fermé à la discussion. On est dans les meilleures conditions, même si c’est vraiment dur au quotidien sur le terrain (rires). C’est même trop dur en ce moment à l’entraînement (il se marre). C’est plus long, plus intense, avec des contacts… Tout le monde en veut ! C’est top. Il n’y a pas de secret : tu es en match ce que tu es à l’entraînement.

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On sent un groupe bien plus sûr de ses forces…

Une chose a changé à Toulon, c’est l’état d’esprit. L’état d’esprit est incroyable. On ne lâche jamais rien, jamais rien. On n’est pas spécialement plus conquérant, et par exemple, on ne l’a pas du tout été à La Rochelle, lors de la première journée. On défend tout le match, mais on est en capacité d’aller chercher un défensif à La Rochelle, dans un stade où c’est difficile de prendre un point. Ça a mis les bases. À Toulouse, rien n’a souri mais on n’a jamais lâché. Pour moi, on n’a jamais failli dans le combat cette année. Il faut que ça continue.

Lors de vos venues en conférence de presse, vous avez souvent insisté sur votre fatigue psychologique ressentie ces derniers mois. Comment allez-vous personnellement dans ce début de saison ?

Ça va, mais je ne vais pas vous mentir : le groupe me tient, le staff me tient. Le club fonctionne enfin. Cette année est peut-être la plus dure auquel je dois faire face. C’est dur mentalement, et physiquement. Je dois me regarder dans une glace, être honnête envers qui je suis, et surtout être honnête envers les mecs qui forment ce groupe. J’essaie de ne rien lâcher, même si je ne suis pas satisfait de mon début de saison. Au sein des matchs, je suis trop irrégulier. Je peux être très bien, puis d’un coup moins bien… Physiquement, je suis un peu dans le dur, mais je m’accroche. Je sais que ça va revenir. L’essentiel, ce n’est pas moi. C’est le club. Et pour l’instant, le groupe me tient et fait le travail !

Pourquoi avez-vous cette usure ?

C’est un tout, un enchaînement de tout. J’ai aussi des événements qui arrivent dans ma vie personnelle (il va être papa, NDLR). C’est quelque chose qui me prend de l’énergie. Je pense que c’est normal. Je dois faire attention à moi, mais les mecs sont là pour me soutenir. Dans ce groupe, on prend soin les uns des autres.

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Les événements de l’été ont-ils encore un impact sur vous ? Le président de la FFR vous a notamment mis aussi en avant dans ces affaires, car vous aviez été désigné capitaine du XV de France durant cette tournée.

(Il réfléchit) Je reste un joueur de rugby. Je me concentre à être un joueur de rugby. Tout ce qui s’est passé là-bas m’a profondément touché. Ça a plus d’importance que mon cas personnel, et de tout le reste à vrai dire. Toutes ces histoires m’ont touché, profondément, mais je me suis réfugié dans le silence. Le reste… C’est de la politique ! Ça ne m’intéresse pas. Je ne veux pas perdre d’énergie par rapport à ça. Je n’ai pas mon mot à dire sur tout ça, moi je suis un joueur de rugby. Ici comme en équipe de France, je travaille dans le but que les groupes soient bien sur le terrain. C’est le plus important, voilà.

Vous êtes en fin de contrat en 2026 avec le RCT. Vous êtes un cadre du club et l’un des plus anciens. Est-ce que votre avenir, à maintenant 30 ans, fait partie de cette fatigue nerveuse ?

Ça fait partie d’un ensemble. Je commence à avoir un âge, aussi, qui fait que je pense ça doit prendre du temps. (Il réfléchit) Tout dépend d’ici, tout dépend aussi d’ailleurs. Pour l’instant, j’ai un événement qui va arriver dans ma vie et qui me prend beaucoup de temps (sourire). J’ai des choses plus importantes dans ma vie, et elles sont imminentes. Je ne dépense pas trop d’énergie pour le moment. Après être devenu papa, je vais y penser. Pour l’instant, je ne peux pas vous répondre. Pour être honnête, il n’y a rien.

Dans votre esprit, avez-vous quand même envie de rester ?

Vous savez, je ne vais pas être le seul décideur. Dans ces situations, il ne faut pas tirer des plans sur la comète. J’ai vu tellement de cas dans le rugby. Parfois, des mecs veulent aller à un endroit, mais le club n’est pas intéressé, et tu te retrouves autre part. Quand tu veux rester, il faut aussi voir si ton club le veut. Le rugby est comme ça. Je le connais très bien, et j’ai beaucoup de copains dans ce milieu. Les histoires de joueurs… il y en a tellement ! Pour l’instant je me tiens à ça : je ne veux pas faire de plans sur la comète.

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