Avec sa fermeture annoncée le 30 novembre, le magasin Casino du Polygone de Béziers vit désormais ses derniers instants, entre rangement des étals vides et cadence effrénée en caisse, en conséquence de remises affolantes pour liquider la marchandise. Les employés, eux, longtemps dans le brouillard, qui ont finalement appris leur licenciement prochain, pourront bénéficier d’un congé de reclassement.
« Ça y est, c’est fini, le 30 novembre, on ferme ! ». Une éponge à la main, un produit nettoyant dans l’autre, cet employé du Casino du Polygone, à Béziers, s’active autour d’un grand étal. Habituellement garni de fruits et légumes, il est désormais « à nu », désossé, comme la plupart des rayons, vidés… Une atmosphère de page qui se tourne règne dans les allées dans le magasin.
Dans moins de 10 jours, le samedi 30 novembre, à 18 h, il va définitivement baisser son rideau de fer. Les 17 salariés restants (certains ont démissionné), qui, il y a quelques semaines, n’avaient plus de motivation, ont retrouvé de l’énergie depuis qu’ils sont fixés sur leur sort. « Là oui, j’ai retrouvé le moral. À partir du 9 décembre, c’est lettre de licenciement et réflexion. Je ne pense pas prendre le reclassement, mais plutôt réaliser le projet que j’ai depuis plus d’un an. Je vais passer un diplôme, le premier de ma vie » s’enthousiasme cette employée qui virevolte entre les rayons.
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Licenciement pour les 17 salariés
Depuis qu’ils avaient appris les difficultés du groupe, en avril dernier, l’annonce de la fermeture était très attendue par les salariés. Et les communications de la direction surveillées comme le lait sur le feu. Après une longue attente, que certains qualifiaient de « nocive », les 17 salariés ont finalement appris leur licenciement, et la possibilité de bénéficier de mesures de reclassement et d’accompagnement.
Une déception pour certains, qui se voyaient durer au sein du Polygone mais un grand soulagement pour d’autres, désormais prompts à se projeter vers l’avenir, explique le gérant Philippe Adien : « On attendait ça depuis 3 mois, donc c’est majoritairement un soulagement. On sera accompagnés de façon personnalisée, avec bilan de compétences, etc. Pour nous aider à retrouver un emploi dans la filière grande distribution, ou autre ».
Opération prix cassés pour vider les rayons
Pour accélérer la liquidation de la marchandise, la direction du groupe Casino a cassé les prix, jusqu’à – 70 % sur le rayon textile, maison, droguerie et – 50 % sur pratiquement tout l’alimentaire. « En une journée, on a fait l’équivalent d’une semaine de chiffre d’affaires » confie le gérant. Résultat, une prise d’assaut par les clients, au mépris de la bienséance, témoigne cette employée : « Ils se sont rués sur les produits, c’était pire que pendant le Covid, des palettes filmées ont été ouvertes, on a retrouvé des produits par terre, on a même perdu de la marchandise ».
Les caissiers, en première ligne, n’ont pas relâché l’effort, raconte cet employé : « C’était dur, la file ne désemplissait pas toute la journée. On ne pouvait pas bouger de la caisse. Beaucoup de paquets de farine et de sucre sont partis en premier, avec les boissons, sinon c’était des paniers variés. Maintenant tout le monde vient pour le vin et l’alcool ».
Si l’affluence a diminué ce mercredi 20 novembre, elle ne se tarit pas. De nombreux clients continuent de se presser pour dénicher de bonnes affaires parmi les produits restants dans ce magasin qui oscille entre abandon et frénésie de la dernière heure.
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