Journée nationale des victimes des crimes racistes et antisémites. Ce dimanche 21 juillet, monument aux morts au plateau des poètes de Béziers avec les autorités. Exrait du discours de M. Robert Ménard, maire de Béziers, président de l’Agglomération Béziers Méditerranée. Ils sont arrivés à l’aube. Une aube fracassée par des coups de poings sur la porte d’entrée. En sursaut, les enfants se sont réveillés. Peut-être au milieu d’un beau rêve, qui sait ? Ils ne le savaient pas, mais c’était la dernière fois qu’ils dormaient dans leur lit. Encore ensommeillés, les petits n’ont pas compris ce qui se passait. Ce qu’ils voient est terrible. Soudain, des policiers repoussent papa contre un mur, donnent des coups de pieds à maman qui les supplie à genoux. Ils hurlent. Ils aboient. Ils les obligent à quitter leur maison. Comme ça. En cinq minutes. Leur vie n’est plus rien. Leur vie n’est qu’une valise à moitié vide. Nous sommes le 16 juillet 1942, probablement le jour le plus noir de l’histoire de France. La rafle a commencé. La grande rafle des Juifs. Elle a été possible parce qu’une partie des Français a pactisé avec le diable. L’ignoble gouvernement de Vichy a organisé l’impensable avec l’occupant allemand. Pierre Laval a même demandé qu’on prenne aussi les tout petits. Oui, qu’on prenne les tout petits. Il y aura bien, heureusement, l’action isolée de quelques policiers, de quelques voisins, qui aideront certains à s’échapper. Quelques gouttes d’humanité dans un océan de noirceur. Mais au final, plus de 13 000 personnes sont raflées ce 16 juillet et le lendemain. 8 000 sont entassées dans le Vélodrome d’hiver à Paris. Sans nourriture, avec un seul point d’eau. La chaleur de cette journée est accablante. Les gens font leurs besoins où ils peuvent. Le bruit et l’odeur sont insupportables. Il y a 4 115 enfants parmi les futurs déportés. Aucun ne reviendra d’Auschwitz (…).
GS
https://www.lepetitjournal.net/34-herault/2024/07/24/commemoration-au-plateau-des-poetes/
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