À la rentrée 2024, l’école de Berlou restera ouverte mais n’a, à ce jour, aucun élève inscrit. En cause, un manque crucial d’enfant dans la commune.
Les deux familles qui avaient leurs enfants à l’école de Berlou en 2023-2024, ont choisi, par manque d’enfant et de sociabilisation, de tous les inscrire à l’école de Saint-Chinian, à 10 km de là. À la rentrée 2024, il n’y a, à ce jour, aucun enfant inscrit à l’école de Berlou.
« Dix élèves étaient inscrits début 2022, puis six en 2023 et cinq en 2024, annonçait la directrice académique des services de l’Éducation Nationale, Catherine Côme. L’institutrice a demandé sa mutation, et un nouveau maître est déjà affecté pour cette classe unique. Mais, si aucun élève ne s’inscrit, je devrais procéder au constat et fermer l’école avec l’accord de la mairie de Berlou ».
De son côté, le maire de Berlou, Christian Lignon, confiait, ce jeudi 11 juillet, avoir reçu l’information de l’Inspection académique que l’école restera bien ouverte : « Dans le cas où elle devrait fermer si aucun élève ne venait à s’inscrire, ce serait un véritable crève-cœur. C’est le problème des communes rurales. Depuis deux ans, nous n’enregistrons pas de naissance et nous n’avons que très peu de jeunes couples dans le village. Notre commune compte surtout des retraités, beaucoup de parisiens qui sont venus chercher le soleil. Berlou, c’est la montagne ».
En début d’année, en réunion avec la mairie, les parents, par manque de sociabilisation de leurs enfants, ont pris la décision d’inscrire leurs enfants à Saint-Chinian.
« Pas de vie sociale »
« Je suis déchirée par cette situation, confie Manon Duhayer, une maman. Cette école a vu passer des générations, mon mari était déjà élève là-bas. On s’inquiète que l’école puisse fermer mais avec si peu d’enfants inscrits, nos petits n’avaient pas de vie sociale, pas assez de copains. Je suis très attachée au service public et ça m’attriste. À la rentrée 2023, avec un si petit effectif, nous n’avions ni garderie, ni cantine. Finalement, nous avons pu obtenir la présence d’un ATSEM, qui gardait nos enfants avec leur lunch, pendant la pause méridienne ». Elle ajoute : « Les projets scolaires pèsent d’autant plus lourd dans le budget d’une commune qu’il y a peu d’enfants inscrits. Mon fils n’a fait qu’un seul voyage scolaire de toute sa période primaire ».
Un bus scolaire est prévu pour les acheminer. « L’école de Berlou n’était qu’à deux minutes à pied de chez nous, nous avions une véritable qualité de vie. Maintenant, ce sera une tout autre logistique. Nos enfants étaient en situation de cours particuliers. Je suis ravie de cette expérience mais sans sociabilisation, sans nouvel entrant, on s’est dit que malheureusement c’était la fin », conclut une autre maman, Barbara Hiernaux.
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