Après l’élection de deux candidats dès le premier tour, il reste 24 circonscriptions dans l’ex Midi-Pyrénées à pourvoir. Au vu des résultats obtenus ce dimanche 30 juin 2024, 19 triangulaires sont possibles. Quels désistements sont d’ores et déjà annoncés pour faire barrage au Rassemblement National ? Qui fait de la résistance ?
Au lendemain du premier tour de ces élections législatives anticipées, forces politiques et candidats qualifiés sont déjà à l’œuvre pour aborder le nouveau rendez-vous aux urnes de dimanche 7 juillet 2024. En Midi-Pyrénées, 24 des 26 circonscriptions restent à pourvoir avec une majorité de triangulaires : 19 pour être précis.
Hier soir, dès les résultats annoncés, Gabriel Attal a appelé au désistement des candidats de la majorité présidentielle arrivés en troisième position en faveur de ceux qui défendent “les valeurs de la République.” Et le Nouveau Front Populaire et ses différentes composantes sont sur la même ligne. Voici comment ces mots d’ordre ont été entendus (ou pas) en Haute-Garonne, Tarn, Aveyron, Gers et autres départements.
Face à la poussée du RN, la majorité présidentielle ne s’est pas totalement effondrée. Elle s’est qualifiée pour le second tour dans dix-huit circonscriptions avec à sa tête, Stéphane Mazars, crédité de 43,59% des voix dans la première circonscription de l’Aveyron. Mais dans les autres départements, les candidats d’Ensemble ! ont perdu du terrain. C’est notamment le cas pour deux députées sortantes de Haute-Garonne.
La ministre déléguée en charge des Collectivités, Dominique Faure, est arrivée en troisième position dans la 10ème circonscription de Haute-Garonne avec 29% des suffrages. La députée sortante a été devancée par la candidate du RN, Caroline Falgas-Colomina (30,4%), et le candidat Nouveau Front Populaire Jacques Oberti (27,2%). Dans la soirée, Dominique Faure a indiqué ne pas avoir décidé de son maintien ou non. “Je vais aller prendre des consignes auprès de mon Premier ministre“, nous a-t-elle déclaré. Et la ministre déléguée a annoncé ce lundi à l’AFP se maintenir au second tour. “Je me dois d’aller jusqu’au bout“.
J’ai 22.800 électeurs qui ont voté pour et je vois mal comment je leur donnerai comme seul choix de voter RN ou LFI.
Dominique Faure, ministre déléguée et candidate dans la 10ème circonscription de Haute Garonne
L’incertitude dans la sixième circonscription de Haute-Garonne où la députée sortante a terminé troisième ce dimanche 30 juin 2024, devancée là encore par la candidate du RN et celui du Nouveau Front Populaire, vient d’être levée. Monique Iborra vient d’annoncer son retrait. “J’ai décidé de me retirer car dans tous les cas l’issue ne me serait pas favorable, la différence de voix étant trop importante, et laisser les électeurs qui m’ont fait confiance, et que je remercie sincèrement, de décider eux-mêmes de leur vote“, explique la députée sortante dans un communiqué. Monique Iborra a finalement décidé d’écouter l’appel de Gabriel Attal, mais ne donne aucune consigne de vote.
À l’heure actuelle, parmi les 10 députés sortants d’Ensemble, seulement trois sont en mesure d’être réélus en Midi-Pyrénées avec les désistements probables des candidats du NFP. Il s’agit de : Stéphane Mazars dans la première circonscription de l’Aveyron, Jean-François Portarrieu dans la cinquième de Haute-Garonne et Jean-François Rousset dans la troisième de l’Aveyron.
“Nous retirerons notre candidature, en toutes circonstances, où que ce soit et dans quelque cas que ce soit. Notre consigne est simple, directe et claire. Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN”, a déclaré Jean-Luc Mélenchon à l’annonce des résultats du premier tour de ces législatives.
Et le leader de La France Insoumise semble avoir été entendu. Onze candidats LFI-NFP se sont qualifiés dans le cadre de triangulaires (un autre pour un duel) pour le second tour. Trois d’entre eux ont d’ores et déjà annoncé leur désistement pour faire barrage au Rassemblement National. Il s’agit de :
- Michel Levieux dans la 1ère circonscription du Gers
- Jean Lassalle dans la 3ème du Tarn
- Sylvie Espagnolle dans la 5ème de Haute-Garonne
Deux autres candidats, un socialiste et un écologiste, devraient passer leur tour dimanche 7 juillet malgré leur qualification au second tour. Tous deux se sont présentés dans le département de l’Aveyron. Dans la première circonscription, Léon Thébault, candidat écologiste du Nouveau Front Populaire, a reconnu “des résultats en dessous de nos ambitions“. “Dimanche prochain, ne nous trompons pas. L’extrême droite n’est pas et ne sera jamais une solution, a t-il poursuivi dans une vidéo publiée sur son compte Facebook. Il retire sa candidature pour laisser place à un duel entre le RN et la majorité présidentielle.
Autre désistement annoncé dans l’Aveyron, celui de Richard Bouigue, candidat socialiste du Nouveau front Populaire dans la troisième circonscription. “Le 7 juillet prochain, utilisez le bulletin Rousset pour faire barrage à l’élection d’un député du RN dans la 3ᵉ circonscription de l’Aveyron“, écrit-il sur son compte Facebook au lendemain du premier tour.
“Nous attendons des responsables de la droite locale qu’ils s’expriment avec la même clarté que nous le faisons ce soir“, a estimé Richard Bouigue qui s’est retiré de la course à la députation dans l’Aveyron. Lors de ce premier tour, les candidats de Les Républicains qui ont refusé de s’allier avec le RN, ont bu la tasse à l’exception d’Aurélien Pradié. C’est bien simple, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées, la droite traditionnelle ne dépasse par la barre des 6%.
En revanche, les amis d’Éric Ciotti avec leur accord LR-RN semblent avoir trouvé la bonne recette électorale. Les quatre candidats concernés sont arrivés en tête lors du premier tour avec de beaux scores comme Brigitte Barèges qui recueille 43,93% des suffrages dans le Tarn-et-Garonne.
“Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s’exprimer en conscience“, a fait savoir, lundi soir dans un communiqué, la direction intérimaire du parti LR.
“Maire de Toulouse, n’appartenant plus à une formation politique depuis 2022, le maire de Toulouse se refuse à toute consigne. “Ma conviction, c’est que l’extrémisme, qu’il soit de gauche ou de droite, est toujours foncièrement dangereux. Et qu’une fois au pouvoir, ce que font les extrémistes se retourne toujours contre le Peuple qui, après avoir été séduit, se retrouve trompé“, écrit Jean-Luc Moudenc dans un long message sur son compte X.
Les résultats des élections législatives, comme je le pensais au lendemain du scrutin européen, ont confirmé les choix de rupture d’une majorité de nos concitoyens. Angoisses et colères de tous ordres ont prévalu, au profit de ceux qui, d’un côté comme de l’autre, se sont…
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) July 1, 2024
Du côté du Rassemblement National, la question d’un désistement ne se pose même pas. Il faut dire que le parti emmené par Jordan Bardella est le grand gagnant de ce premier tour des législatives avec des candidats présents dans les 24 circonscriptions restantes de Midi-Pyrénées. À noter que la députée sortante, Marine Hamelet, a frôlé la réélection au premier tour, ce 30 juin 2024, en recueillant 49,17% des suffrages exprimés dans la 2ème circonscription du Tarn-et-Garonne.