Rare Toulonnais à être à la hauteur dans ce barrage, l’ailier international français s’est montré extrêmement déçu par la copie rendue par son équipe face au Stade Rochelais.
On n’a pas reconnu l’équipe des dernières semaines. Qu’avez-vous ressenti sur le terrain ?
J’ai senti une frustration montée au fil de la rencontre. On leur laisse trop de points qui sont beaucoup trop « faciles » à encaisser. Ils ont eu le mérite de marquer sur des ballons de récupération, sans réelle construction. On a manqué de précision en attaque, et on a pris des essais alors qu’on était en phase offensive. Il y a une frustration énorme sur la première période. Je ne sais pas si on avait peur… On leur laisse trop de points. On les a allumés, et nous, on a fini par douter. Le groupe est resté sérieux jusqu’au bout, le groupe a tenté en mettant de l’énergie, mais on a trop donné. Ça nous coûte le match.
Vous avez parlé d’énergie, mais on a eu le sentiment qu’elle était plus individuelle que collective…
(Il réfléchit) Je ne sais pas. On s’est mis le bouillon, on s’est peut-être un peu déconnectés à un moment. J’ai quand même le sentiment que l’équipe a été soudée jusqu’au bout. L’énergie était là comme vous l’avez dit, mais on a fait trop d’erreurs. Sans ça, on aurait pu prendre le score. (Il réfléchit à nouveau) On a été connectés, mais pas assez sur l’ensemble de la partie. On a été frustrés dans notre jeu, on a manqué de patience. C’est mon sentiment à chaud.
Vous évoquez la peur. La Rochelle a emmagasiné l’expérience collective de ces grands rendez-vous. Est-ce que c’est ce qui vous manque pour voir plus haut ?
Je ne sais pas si ça compte vraiment au fond. Je ne veux pas qu’on se cache derrière cette excuse. (Il souffle) À la vue du match, on aurait pu se le peler et se le gagner. Ça n’aurait pas été volé si on avait su concrétiser en première période. L’expérience collective était pour eux, mais ça serait se mentir de se servir de ça. On a pris des essais foudroyants en contre-attaque. On n’a jamais su avoir une forme de propreté dans notre jeu. Il a manqué un côté clinique en attaque comme en défense d’ailleurs. Notre défaite est plus explicable par rapport à ça, que par cet aspect d’expérience collective. On a fait onze mois d’entraînement, de nombreux matchs. À un moment donné, on a construit quelque chose pour que ça marche dans les gros matchs… Mais, c’est comme ça !
Si on prend un pas de recul, Toulon a progressé en retrouvant la phase finale dans une saison semblable à des montagnes russes avec des très hauts et des très bas. Est-ce qu’il faut aussi retenir ce positif en vue de la saison prochaine ?
Il y a certes des motifs pour nous, mais il ne faut pas se mentir. Que le club finisse 10e ou 4e, malgré tout et j’en suis désolé, le résultat est le même : on ne gagne pas un seul titre cette saison. Être 4e et perdre comme ça… Le résultat est dur ! On a une base, c’est une évidence. On peut faire mieux quand même en Champions Cup. Mais on ne peut pas dire que la saison soit belle ou magnifique. C’est la réalité de cette soirée.
.