De nombreuses communes du Biterrois s’étaient engagées dans la saison estivale. Alors que le calendrier se retrouve bousculé par l’organisation des législatives. Exemples à Vendres et Valras.
Le moins que l’on puisse dire est que les deux tours des prochaines élections législatives ne tombent pas vraiment à point nommé dans certaines communes. C’est notamment le cas à Vendres et aussi à Valras-Plage. Dans l’une comme dans l’autre, il a fallu revoir sa copie.
Du côté de Vendres, histoire de bien marquer les esprits, le premier tour tombe en pleine feria et le second, alors que le conseil municipal des jeunes devait se déplacer à Toulouse pour le voyage de fin d’année.
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“Dernière minute”
“Nous travaillons à une organisation de dernière minute comme tout le monde pour les élections, mais aussi pour remodeler ces deux week-ends qui devaient être totalement festifs”, assure Richard Vassakos, 2e adjoint en charge de la culture, du sport, de la démocratie de proximité et des animations à Vendres. “Nous allons alléger le programme de la feria car nous ne pourrons rien faire durant la journée de dimanche. Ce qui était prévu en soirée, à la fermeture des bureaux de votes, sera maintenu. Par ailleurs, c’est très compliqué pour ce qui est de la présence des forces de l’ordre. Elles sont mobilisées par ailleurs et les renforts estivaux ne seront pas là. Nous sommes contraints de remobiliser le maximum d’élus, mais aussi tous les policiers municipaux, dont les saisonniers, pour les deux tours des élections. C’est un véritable casse-tête en termes d’organisation. Mais nous sommes dans l’incapacité de gérer la feria et la journée de vote en même temps.”
Sécurité : les résultats sous haute surveillance
Le soir des élections, gendarmes et policiers sont mobilisés pour les résultats. Ils ne comptent pas les bulletins, ne sont pas non plus des scrutateurs. Non, ils assurent la sécurité et la sincérité des résultats. Les soirs d’élections, les maires communiquent les résultats par téléphone ou par mail aux préfectures. De leur côté, les gendarmes collectent l’ensemble des résultats des communes qui sont inscrits sur des procès-verbaux et ils les transportent aux préfectures le soir-même. Cela permet une double vérification en cas de contestation. Mais cela représente du travail en plus pour les forces de l’ordre qui sont extrêmement mobilisées cette année par les JO, le Tour de France
Pour le second tour des législatives, le 7 juillet, c’est le voyage du conseil municipal des jeunes qui a été amputé d’une journée. “Il était prévu de longue date d’aller à Toulouse, explique encore Richard Vassakos. Nous devions visiter la ville, passer par le Capitole puis dimanche aller à la Cité de l’espace. C’était un beau week-end pour tous ces gamins qui s’investissent dans la vie de leur commune. Nous sommes contraints de rentrer plus tôt pour que les élus soient présents le dimanche et assurent l’ouverture des deux bureaux de vote.”
C’est aussi une charge financière non négligeable pour la commune qui, comme pour les Européennes, doit tout mettre en place pour que chaque électeur puisse s’exprimer. Mais aussi payer en conséquence les personnels qui travailleront durant ces deux week-ends.
Cela coince au palais de la Mer de Valras
Du côté de Valras-Plage, c’est au niveau du palais de la Mer que cela coince. C’est dans ces locaux que sont installés les trois bureaux de vote de la commune. Et les élections du 30 juin tombent en pleine fête de la Saint-Pierre.
La célébration du patron des pêcheurs donne toujours lieu à de nombreuses animations. Elle draine énormément de monde pendant les trois jours de festivités, du vendredi 28 au dimanche 30 juin.
Justement, le samedi, il est prévu la déambulation en ville d’une parade. Les artistes devaient être installés au palais de la Mer. Ils ne pourront pas y venir, les bureaux de vote étant fermés avec interdiction d’y pénétrer.
Le dimanche, ce sont les jouteurs qui devaient intégrer les lieux. Le défilé précédant leur tournoi avec musiciens et officiels devait partir du Palais de la Mer. Il n’en sera rien. Que ce soit les artistes de la troupe de déambulation ou les joueurs, ils prendront leurs pénates dans l’espace Guy-Combes.
Branle-bas de combat pour les petites communes
Petites communes, petits tracas ? Pas vraiment ! Dans les villages où l’on compte moins de 100 habitants, organiser des élections n’est pas une sinécure. Il faut parfois ruser et même faire appel au système D pour tenir le coup. C’est, entre autres, ce que l’on a fait à Ferrières-Poussarou où l’on compte 75 habitants et 80 votants : “Pour les panneaux d’affichage (il en fallait 38 pour les Européennes NDLR) nous avons utilisé des palettes, explique Pascale Peytavi, la maire du village. Elles ont été installées contre les murs de plusieurs propriétés.” Côté personnels, pour le fonctionnement des bureaux de votes, les élus se sont serrés les coudes. Pour être présent et limiter les coûts divers : « Les personnes se relaient, relève Pascale Peytavi. Nous fonctionnons avec les conseillers municipaux et des bénévoles de leurs familles.”
À Pardailhan, où le bureau de vote est installé dans une vaste salle de la mairie, pour confectionner les panneaux, il a fallu investir dans du bois. Et là aussi, jongler avec le personnel : “Dès le matin, il y a trois personnes qui sont en place dans le bureau de vote, explique Nathalie Pastor, la secrétaire de mairie. Pour le dépouillement, œuvrent 7 à 8 personnes, ce sont des élus et des administrés qui donnent beaucoup de leur temps.” En sachant que les partis politiques sont censés mettre à disposition des assesseurs pour vérifier le bon déroulement des scrutins : “Des assesseurs des candidats, ici à Pardailhan nous n’en n’avons jamais vu !” ironise la secrétaire de mairie.
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