Le tribunal administratif de Montpellier a rendu son délibéré concernant la demande de réintroduction des corridas à Pérols près, de Montpellier. Plusieurs associations anticorrida avaient porté l’affaire devant les tribunaux.
C’est une décision inédite. Plus aucune corrida ne pourra être organisée là où elle s’est interrompue. Plus aucune corrida ne pourra donc avoir lieu à Pérols, près de Montpellier.
Le juge administratif a suivi les conclusions de la rapporteure publique du 14 mai dernier, concluant à l’annulation de la délibération municipale qui autorisait la tenue d’une novillada prévue le 15 juillet 2023.
Il consacre, par là même, l’idée de l’interruption de la tradition locale ininterrompue à Pérols, où la violence sur les taureaux dans les arènes devient, dès lors, pénalement répréhensible.
À l’audience, la rapporteure avait indiqué : « Si Pérols est marqué par la culture taurine, il ne s’agit que de manifestations sans mise à mort », ajoutant : « une telle novillada porte atteinte aux intérêts de l’association anti-corrida ». Raison pour laquelle la municipalité a été condamnée à verser 1 500 euros à l’Alliance Anticorrida.
« Il s’agit là d’une étape historique pour l’Alliance Anticorrida qui combat, depuis 30 ans, la tauromachie en France. Après 24 ans d’errance, on quitte enfin l’idée d’“ensemble démographique”, pour revenir à l’esprit du législateur, qui avait clairement voulu donner à la notion de “tradition locale ininterrompue” une interprétation restrictive » se félicite Claire Starozinski, présidente de l’Alliance Anticorrida.
La tenue d’une corrida étant constitutive de sévices graves et d’actes de cruauté, la loi doit désormais s’appliquer.
Claire StarozinskiAlliance Anticorrida
“Par conséquent, aucune corrida ne pourra être organisée à Pérols. Cette décision de justice, référence pour les jugements à venir, devrait faire jurisprudence. Autrement dit, la corrida ne pourra pas être réimplantée là où elle n’avait plus droit de cité !”
“L’Alliance Anticorrida se félicite de cette décision puisqu’on en revient enfin, après 20 ans, à l’esprit du législateur. Le juge administratif a appliqué le droit stricto sensu alors que jusqu’à présent des corridas pouvaient être organisées dans le sud de la France de Bordeaux à Fréjus”, ajoute Claire Starozinski, interrogée par France 3 Occitanie.
Le maire de Pérols peut encore faire appel. Il prendra rapidement sa décision.
C’est l’Alliance qui avait organisé le bras de fer en pays Toulousain et à Carcassonne dans les années 2000. La corrida avait réussi à se réimplanter grâce à la jurisprudence de l’époque. Il y a une dizaine d’années, la corrida s’est arrêtée à nouveau. Depuis ce nouveau jugement, elle ne pourra pas reprendre.