À l’heure de se projeter vers le Top 14 et un éventuel doublé, les plans d’Ugo Mola auront forcément été chamboulées par les blessures (Marchand, Ahki, Meafou…) et la suspension à venir de Richie Arnold. De quoi se satisfaire d’autant plus d’avoir déjà validé la qualification en demie…
Et maintenant ? Après ce sacre européen historique, le Stade toulousain va fatalement se tourner vers de nouveaux défis. À commencer par ce doublé déjà réussi voilà trois ans, qu’il rêve désormais de reproduire dans des conditions différentes, c’est-à-dire dans des stades pleins… Un objectif aussi naturel que tabou, le manager Ugo Mola s’étant déjà chargé de dégonfler la baudruche. “Parler d’ores et déjà de doublé, ce serait présomptueux, jurait-il. La demie pour laquelle nous sommes qualifiés, oui, on va y penser fortement. Mais avant ça, il va falloir se mettre au boulot pour retrouver l’énergie nécessaire à une performance.” Prudence excessive ? Évidemment pas. Parce que le stratège du Stade toulousain sait, mieux que personne, à quel point la fraîcheur constituera le paramètre majeur de cette fin de saison. À ce titre, Mola avait certainement prévu de jouer sur un registre similaire à celui de 2021, en alignant une ossature d’équipe différente d’une compétition à l’autre. Sauf que ce match du Leinster a bouleversé ses plans…
Contenus de la page
Une deuxième ligne déplumée
Ainsi, si l’on imagine assez facilement que Mola comptait relancer Thomas Ramos comme titulaire en Top 14 à la place de Kinghorn, Richie Arnold à celles de Flament ou Meafou, ou encore Julien Marchand dans sa traditionnelle rotation avec Mauvaka, les blessures subies à Tottenham et le carton rouge d’Arnold (avec une suspension plus ou moins longue à prévoir) ont changé la donne. Car si les sensations étaient plutôt bonnes concernant Julien Marchand (pied), Josh Brennan (suspicion de commotion), celles-ci semblaient dimanche plus préoccupantes pour Pita Ahki (adducteurs), voire franchement mauvaises concernant Emmanuel Meafou (ischio), certains évoquant même la possibilité d’une fin de saison. En attente des examens qui seront pratiqués cette semaine, bien entendu…
“On n’a pas toujours eu le loisir de gérer à cet instant de la saison”
Toutefois, face à ces diverses tuiles, la grande chance du Stade réside dans les trois semaines sans enjeu qui arrivent, en transition douce avant les demies du Top 14… “J’en parlais dès vendredi soir encore avec Antoine Dupont et Romain Ntamack, souriait Mola. Dans des saisons plus complexes, on n’a pas toujours eu le loisir de pouvoir gérer notre effectif à cet instant de la saison. C’est un luxe qui est étroitement lié aux périodes que nous avons passées moins dans la lumière : ces matchs joués avant le début de la Coupe du monde, et ces doublons que nous avons plutôt bien négociés cette saison (Toulouse est la deuxième formation du Top 14 à avoir engrangé le plus de points durant cette période derrière le Stade français, NDLR). À nous d’essayer de bien gérer le court terme.” Lequel débutera dès samedi avec la venue de La Rochelle, qui sera l’occasion de fêter au Stadium certains partants comme Sofiane Guitoune, Piula Faasalele ou Lucas Tauzin. Mais aussi de relancer des joueurs désireux de s’offrir un strapontin pour les phases finales… On songe à Pierre-Louis Barassi, Ange Capuozzo, Situni Bitunyiata et Baptiste Germain derrière, ou encore Théo Ntamack, Mathis Castro-Ferreira, Clément Vergé, Guillaume Cramont et autres David Ainu’u devant, sans oublier Alban Placines qui va reprendre l’entraînement collectif. De quoi présenter pendant quinze jours une équipe proche de celle qui a brillé pendant les doublons, renforcée par un banc assez expérimenté pour permettre aux cadres de conserver un brin de rythme. Tout en préservant leur fraîcheur dans l’optique du sprint final…
.