Play-offs/Barrage. Grâce à un essai inscrit à trois minutes de la fin contre Brive dans une ambiance de folie, Béziers s’offre le droit d’aller défier Vannes en demi-finale, vendredi prochain au stade de la Rabine. L’occasion pour les joueurs de savourer un bonheur historique et de remercier un public déchaîné en tribunes.
Mentons levés, torses bombés, ils pourront dire qu’ils y étaient, tenant enfin un souvenir homérique à raconter. La génération X, longtemps nourrie à la rancune de l’anonymat, n’a pas été gâtée jusque-là, mais tout ce qui est rare étant précieux, la victoire (33-31) de Béziers, vendredi soir face à Brive, porte en elle le parfum de l’inédit, de l’exploit et carrément de la folie.
J’ai joué dans plusieurs clubs, mais une ambiance comme ça, j’en ai rarement vécue
“Ce soir, c’est toute une ville qui a remporté ce match. J’ai joué dans plusieurs clubs, mais une ambiance comme ça, j’en ai rarement vécue”, s’est fendu le demi de mêlée Samuel Marques, quelques minutes après le coup de sifflet final. Béziers est en demi-finale dans l’allégresse générale. Cap désormais à Vannes, pour une demi-finale qui sentira elle aussi le soufre, vendredi prochain dans le Morbihan.
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Transcendés par le public
À l’image d’une fin de match totalement décousue et échevelée, l’ASBH a donc su forcer son destin en arrachant la victoire à la 77e minute, grâce à un essai du deuxième ligne Hans N’Kinsi. “On a montré qu’on est un groupe soudé, avec beaucoup de caractère. On a eu des temps faibles, mais on est restés froid dans nos têtes et le public nous a beaucoup aidés.”, raconte ce dernier, acclamé par tout le stade.
Il fallait voir hier les milliers de supporters bariolés de “rouge et bleu”, écouter à satiété leur hymne “Aqui es Besiérs”, pressentir la chaleur de la nuit à venir dans les effluves et la gaieté, tout ce barnum pour fêter le premier succès de l’histoire biterroise en match de play-off à domicile en dix-sept saisons de Pro D2.
Une soirée de gala à prouver qu’avec cette équipe, tout est désormais possible
Une vie entière à guetter l’espoir d’un retour dans l’élite. Une soirée de gala à prouver qu’avec cette équipe, tout est désormais possible. Ça valait bien un tour d’honneur et des citations pour la postérité en conférence de presse. “C’est la victoire du cœur. On croit en nous, on joue un jeu auquel on croit, on a poussé jusqu’au bout avec nos armes, avec un public qui nous transcende”, témoigne l’entraîneur Pierre Caillet, véritable mentor d’un groupe qui ne se fixe plus aucune limite.
Maintenant, on va aller à Vannes et rester le Petit Poucet de ces phases finales.
“On est capables de renverser des montagnes, ça montre le jeu qu’on peut produire, on ne lâche pas. Maintenant, on va aller à Vannes et rester le Petit Poucet de ces phases finales. Ça s’est joué à pas grand-chose, on n’a rien lâché. On n’aura aucune pression, notre saison est déjà réussie, même si on a très envie de gagner”, martèle Marques.
La fête avant d’aller à Vannes
Les Biterrois ont pourtant eu chaud, notamment en mêlée, qui leur a coûté six pénalités et qui aurait tout simplement pu leur coûter le match. Boutade de Marques, qui ne voit que le verre (de bière) à moitié plein : “Si on prend six pénalités sur mêlée à chaque match et qu’on gagne à la fin, je suis satisfait.”
Là, on va d’abord aller boire un coup
Pas question pour autant de verser dans l’euphorie béate. Le capitaine Clément Ancely veille au grain, conscient des forces de son équipe. “Cette année, dit-il, on récolte les fruits de notre préparation physique cet été. On avait encore du carburant à la fin. Vannes, ce n’est pas du bonus. On est à un match d’une finale à Toulouse, on ne peut pas le galvauder, ce n’est pas possible. Là, on va d’abord aller boire un coup.” Une certitude : hier soir, le peuple biterrois a fêté la féria avant l’heure.
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