Un policier de Béziers, qui a comparu devant le tribunal correctionnel de Montpellier ce lundi 29 avril, a été condamné à une peine de 30 mois de prison dont 10 fermes et à une interdiction d’exercer pendant trois ans. Le procureur avait requis 5 ans.
Reconnu coupable d’agression sexuelle, un policier de Béziers a été condamné à 30 mois de prison dont 10 fermes par le tribunal correctionnel de Montpellier, lundi 29 avril. Une peine assortie d’une interdiction d’exercer pendant trois ans. C’est moins que les réquisitions du procureur qui avait demandé 5 ans.
Les faits remontent au mois de février 2021. Le policier, qui enquête sur une affaire de viol impliquant le mari de la plaignante, se rend à son domicile. Prétextant une reconstitution du viol dont était accusé son mari, il lui aurait proposé de retirer son pantalon et de mettre un jogging à la place avant de demander à la dame de se mettre à quatre pattes sur le canapé. La jeune femme se serait exécutée et retrouvée sans pantalon, rapportent nos confrères de France Bleu. En se retournant, elle aurait vu le policier derrière elle, pantalon baissé et sexe en érection.
“L’agression sexuelle n’est pas constituée”, selon Me Julien Sicot qui a défendu le policier. Il s’agissait d’un jeu malsain entre deux personnes consentantes. À aucun moment la prétendue victime n’a dit “stop”. C’est mon client qui y a mis un terme. La seule qualité de policier ne suffit pas à démontrer l’infraction”, ajoute l’avocat joint par France 3 Occitanie. Il a plaidé la relaxe pour son client.
Les arguments de la défense n’ont pas été entendus par les juges qui ont conclu à la culpabilité du policier de Béziers.
“Ma cliente n’était absolument pas consentante et profiter de sa situation de faiblesse, rétorque Me Mathieu Montfort, avocat de la jeune femme. Le policier a profité de sa fonction d’OPJ ( Officier de police judiciaire) pour une pseudo reconstition du viol dont était accusé son mari incarcéré. Il y est allé avec des copies d’audition pour renforcer ses arguments. C’était un stratagème. Quelques jours avant, il avait été rappelé à l’ordre par sa hiérarchie pour s’être enfermé dans un local près de celui des gardes à vue pour faire des photos de la victime présumée du mari”.
Tout de suite après les faits, la jeune femme s’était confiée à une amie. Elle avait porté plainte neuf mois plus tard. La police des polices, l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), avait été saisie.
Le policier qui n’était pas présent à l’audience pourrait faire appel de sa condamnation. Il risque la révocation.