Transformer une vieille ferme viticole abandonnée en lieu de vie, le tout dans une zone d’activités en développement. C’est le projet de promoteurs héraultais pour le Mas Delfau à Perpignan.
Un projet de réaménagement à peine dévoilé, mais déjà sujet à polémique, notamment à cause de la pénurie d’eau.
C’est avec fierté que les promoteurs ont dévoilé leur projet d’aménagement du Mas Delfau, à Perpignan. Un ancien terrain viticole de 18 hectares, aux bâtisses aujourd’hui abandonnées, et probablement squattées et qui est imaginé en un lieu de vie, ouvert à tous.
“On va recréer cette place comme une place de village pour qu’il y ait un lieu de convivialité, un lieu de loisirs, le tout partagé avec des lieux de travail ” explique Pierre Bertrand, promoteur du groupe Hectare.
Un problème d’eau ?
Un projet de 22M d’euros, avec de nouveaux bureaux, une guinguette, des restaurants, quelques chambres d’hôtels, et déjà une polémique.
Il y aura au total, à terme, 3 bassins à remplir d’eau alors que le département des Pyrénnées-Orientales souffre depuis deux ans d’un manque d’eau structurel.
Mais cet hydraulicien l’assure : aucun prélèvement ne devrait être fait dans les nappes phréatiques.
“En aucun cas, nous ne ferons des forages, La réglementation l’interdit, et nous avons la chance sur ce site d’avoir déjà une ressource en eau superficielle existante par le canal de Perpignan”, affirme Thomas Charlet, hydraulicien au bureau d’études CIEMAA.
Des bassins qui doivent permettre de rendre cette zone sud de Perpignan plus attractive, avec des activités nautiques, comme un potentiel téléski.
“S’il n’y a pas suffisamment d’eau, il n’y aura pas d’activités sur l’eau mais nous allons créer un lieu de vie. Et quand bien même il y aurait un téléski nautique, ce qui n’est pas confirmé, on ne consomme pas d’eau“, argumente Jacques Buldu promoteur chez Buldu Promotion.
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L’image n’est pas bonne, mais quelqu’un qui glisse sur l’eau ne consomme pas d’eau !
Jacques Buldu, Promoteur Buldu Promotion
Des arguments qui peinent à convaincre les opposants au projet, qui évoquent une aberration.
“Comme l’a dit le ministre de l’agriculture, il faut prioriser les usages et d’abord l’agriculture, ensuite la consommation d’eau potable et après les loisirs. D’autant que l’on est déjà sur une zone où on interdit aux agriculteurs d’irriguer. Il n’y a pas d’eau !” conteste Philippe Poisse du Collectif Préservons l’Eau dans les PO.
Si les études sont concluantes, les travaux débuteront en 2026.