Par ce mouvement de protestation qui a lieu ce mardi 2 avril, les représentants biterrois de l’union régionale Ufap Toulouse dénoncent « un manque d’effectifs et la surpopulation pénale » qui touche toutes les maisons d’arrêt d’Occitanie. Dont celles du Gasquinoy, à Béziers.
« Ce mardi 2 avril, comme dans toutes les prisons d’Occitanie, personne n’entrera ou ne sortira du Gasquinoy, si ce n’est le personnel médical », annonce David Parmentier, surveillant pénitentiaire à la prison de Béziers, le représentant local de l’Union régionale Ufap Toulouse. En effet, le syndicat organise un blocage général des 16 établissements d’Occitanie, dont celui de Béziers. Il dénonce « des carences d’effectifs et une surpopulation pénale dans les maisons d’arrêt ».
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« 116 détenus dorment par terre à ce jour à Béziers »
Concernant le « trop-plein » de détenus, le gardien de prison explique : « La surpopulation concerne uniquement les deux maisons d’arrêt biterroises. Nous avons un taux d’occupation de 174 % à Béziers. Et c’est partout pareil, sachant que le maximum est atteint à Nîmes avec un taux de 220 % ! »
Conséquences : « À ce jour, 116 prisonniers dorment sur un matelas posé par terre. » Le surveillant ne décolère pas. Le ton monte d’un cran au moment d’aborder le quotidien, des détenus comme du personnel.
« Vous imaginez bien les problèmes de cohabitation entre la population pénale ! Difficile de faire cohabiter des violeurs, des islamistes, des trafiquants, des tueurs, des voleurs, des jeunes, des vieux, des fumeurs et des non-fumeurs, des toxicomanes et des détenus à problèmes psychiatriques… Sachant que ces derniers représentent 33 % des détenus. Mais ça, c’est un autre problème. »
Du côté du personnel, David Parmentier indique que « les surveillants doivent gérer un nombre toujours plus important de violences, verbales et physiques, de conflits. Et donc utiliser toujours plus la force. Ce qui signifie une plus grande pression… Il faut que cela s’arrête ! »
« Il manque 27 surveillants à Béziers »
Concernant le manque d’effectifs, le représentant syndical souligne qu’il manque 27 surveillants sur tout le centre pénitentiaire de Béziers (maisons d’arrêts et centre de détention). « On dispose d’un organigramme théorique qui nous est fourni par le ministère qui indique 210 surveillants à Béziers. Or, nous sommes 183 ! »
Les conséquences sont lourdes, selon lui. Il ne pourra pas entrer dans le détail pour des problèmes de sécurité. Mais il indiquera : « À cause du manque de personnel, nous avons un service fermé. »
Cette insuffisance s’ajoutant au problème de la surpopulation carcérale, les surveillants se disent « à bout, épuisés. On vit un véritable paradoxe. On n’a jamais eu les prisons aussi pleines avec aussi peu de personnel. D’ailleurs, au Gasquinoy, nous explosons le plafond des heures supplémentaires ! »
L’UFap Toulouse attend des pouvoirs publics « des mesures fortes sur les deux problématiques avant que les choses ne s’embrasent ! »
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