La jeune femme ne dort plus. La jeune femme est désespérée car elle sait le sort funeste réservé par les nazis à ceux qui résistent. Le lendemain, 7 juin, c’est le rendez-vous maudit au Champ de Mars. Le peloton d’exécution. Avant de commettre leur forfait, les Allemands prennent soin de rassembler la population de la ville pour qu’elle assiste à ce dramatique évènement. Pour l’occupant qui respire déjà sa proche défaite, l’été 44 est celui de l’infamie, de la répression aveugle. À Oradour, à Tulle, partout en France. À Béziers aussi. Roger tombe sous les yeux de sa femme. Ivre de colère, Juliette s’avance, et crache à la figure de l’officier nazi qui la place à son tour devant les 12 fusils allemands. Juliette était une épouse mais aussi la mère d’Etienne, un petit garçon de six ans. Juliette crie « Vive la France ! » avant de s’écrouler sous les balles, devant une foule pétrifiée. Juliette a crié sa liberté, calmement, vaillamment, crânement. Ce jour-là, une jeune Biterroise est entrée dans l’Histoire, elle a fait honneur à Béziers, à notre patrie. Face à des Juliette Cauquil, le Mal ne peut rien. Il y aura toujours des Juliette Cauquil dans le monde, des femmes qui mourront tête haute, dans des guerres cruelles, féroces, terribles, en Arménie, en Iran, en Ukraine. Et j’ai bien sûr une pensée particulière pour toutes celles qui sont encore retenues en otage par le Hamas. Ces femmes font la beauté de notre monde. Elles nous donnent, surtout, l’espérance ! Vive Juliette Cauquil ! Vive la France !
GS
https://www.lepetitjournal.net/34-herault/2024/03/11/hommage-a-juliette-cauquil-2/
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