Ce vendredi 9 février, le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch a dressé le bilan d’une semaine d’opération “Place nette” dans le quartier de La Devèze. Avec le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, Robert et Emmanuelle Ménard,
Le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch était ce vendredi 9 février au matin, aux aurores, devant les halles de la Méditerranée de Béziers. Au programme, la présentation du bilan d’une semaine de l’opération “Place nette” à Béziers, mais aussi le contrôle de certains commerçants des halles, visés par la direction départementale des finances publiques.
Pour les seconds, quelques-uns d’entre eux avaient décidé de ne pas ouvrir leurs étals ce vendredi. “D’habitude, il y a plus de monde ouvert, a confirmé un commerçant. Je ne comprends pas pourquoi, ils ne sont pas venus.” Ce n’est que partie remise, les contrôleurs reviendront de manière beaucoup plus discrète Car il est vrai que les halles étaient encerclées de forces de police.
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Une semaine de contrôles à tout va
“La réunion de lancement de cette opération a eu lieu il y a deux mois, a confirmé le préfet Lauch. Nous avions pour objectif de concentrer des moyens dans un endroit précis, à savoir le quartier sensible de La Devèze pour une durée d’une semaine. Ceci d’abord, autour d’objectifs judiciaires précis. Nous entendions déstabiliser et désorganiser le trafic et la revente des produits stupéfiants.” Le préfet entend inscrire dans la durée ce type d’opérations coup de poing avec des phases de dissuasion et une présence policière renforcée. Durant toute cette semaine qui a débuté par un coup de force lundi contre les trafiquants, tous les jours une centaine de policiers et de gendarmes mobiles mais aussi des CRS ont été mobilisés dans Béziers. Il devrait y avoir, dans l’année, au moins cinq opérations de ce type en zone police.
Une opération qui n’est pas que judiciaire
“Des opérations dans la lutte contre les stupéfiants, nous en faisons régulièrement, a insisté Raphaël Balland, le procureur de la République de Béziers. La spécificité de celle-ci est qu’elle n’était pas que judiciaire, ce qui explique la présence des différents acteurs. Ici, nous avons déployé des moyens exceptionnels. Nous ne sommes pas sur une opération de communication, Il y avait une nécessité à agir pour aller plus loin que d’habitude grâce aux moyens. Depuis plusieurs semaines, nous avons fait des surveillances avec l’objectif d’interpeller au-delà des revendeurs. Nous sommes partis sur la base de surveillance et d’interpellations des consommateurs. Cela commence par eux. Ils sont à l’origine du trafic. Sans consommateur, pas de trafics. Désormais chaque personne qui prend le risque d’être identifié peut être interpellée et condamnée. (Pour information, les amendes courent 300 € à 2 000 € .)
Travaillons pour le bien être des 4 500 habitants de ce quartier
“Pourquoi cette opération est exceptionnelle ? Parce qu’elle est globale avec les trafiquants et les consommateurs, a appuyé le maire de Béziers, Robert Ménard. Sept locaux étaient squattés, nous en avons fermé cinq. Nous avons pu nettoyer un certain nombre de garages où tout le monde savait ce qu’il s’y passait. 185 M€ ont été investis dans ce quartier pour que les gens y vivent bien. Nous avons refait les deux écoles. C’est ça, la réalité. Le travail de fond a été fait. Parallèlement aux opérations de police ou aux contrôles, nous avons mené tout un tas de petites opérations essentielles pour la tranquilité des gens. Prenons tous les problèmes pour apporter une réponse globale. Il y a 4 500 habitants dans ce petit quartier. Et il y a 100, 150 personnes qui pourrissent la vie des autres. On y vivait bien. On y vit moins bien parce qu’il est gangréné par le trafic de drogue et le communautarisme. Lutter contre les deux, si on le fait ensemble, nous parviendrons à changer les choses. Tout le monde est content de voir les policiers qui amènent la paix parce que plus personne ne veut venir y vivre, alors que nous y avons construit les plus beaux logements sociaux.”
Emmanuelle Ménard, la députée de la sixième circonscription : “Bien évidemment que je suis très contente de cette opération. Pas pour moi. Pour les habitants de ce quartier. Ils en ont marre que quelques personnes troublent leur tranquilité. C’est ce qui se passe. Mettre les bâtons dans les roues des trafiquants ce sera parfait. Je suis ravie d’entendre que le préfet nous dise que ce ne sera pas la dernière opération. Les gens sont contents. On remet de l’ordre dans ce quartier, mais il n’y a pas que La Devèze. Il y a d’autres quartiers qui valent la peine qu’on s’attarde sur eux. Je pense à l’Iranget, la Grangette et au centre-ville.”
Des chiffres
20 consommateurs ont fait l’objet de condamnations cette semaine. Ils ont permis permis d’identifier les premiers revendeurs et ensuite le niveau supérieur. Cinq majeurs ont été placés en détention provisoire et un mineur a été placé sous contrôle judiciaire. Il n’a plus le droit de revenir dans le quartier. Dans la semaine, il y a eu aussi de nombreux contrôles routiers et de la police administrative. Seule la Devèze a été visée par l’opération. Un peu moins de 5 kg d’herbe ou de résine ont été saisis, environ 100 g de cocaïne, et de l’argent en espèces, ainsi que deux armes. Derrière tout cela, il y a aussi eu onze interpellations, dont quatre de personnes en situation irrégulière. Plus de 920 personnes ont été contrôlées et 874 véhicules dans la semaine. 129 contraventions ont été relevées. Douze commerces ont aussi été contrôlés et des manquements ont été mis au jour.
” Derrière ce bilan, il est important de souligner que les consommateurs ne sont pas à l’abri des sanctions, a insisté le préfet Lauch. Nous avons tapé sur un point de deal très vivace et nous sommes remontés vers le trafiquant. Nous espérons que cela aura des effets dans la durée. Je veux croire que tout cela a rassuré la population de ce quartier. Nous reviendrons autant de fois qu’il le faudra. Nous ne nous arrêterons pas là.”
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