Dès le matin, à 5 h, les agents de nettoyage de la ville de Béziers travaillent d’arrache-pied, pour que les rues soient les plus propres possibles avant que le soleil ne se lève et qu’un nouvel épisode de Feria voit le jour.
Alors que la fête battait son plein il y a quelques heures à peine, les derniers festajaïres déambulent dans les rues pour rentrer se coucher, le silence fait son retour. Béziers s’endort, en attendant que l’aube se lève et qu’une nouvelle journée de Feria démarre. Il est 5 h du matin, le temps pour les agents de nettoyage de la ville de débuter la journée et d’effacer la moindre preuve de la soirée festive et arrosée de la veille.
Contenus de la page
Un travail de l’ombre efficace car bien huilé
Chef du service nettoiement à la mairie de Béziers depuis neuf ans, Didier Rodière le sait, pendant la période de la Feria, les journées s’intensifient. « C’est sale, c’est qu’il y avait du monde. C’est la débauche, c’est normal. Cela demande juste une organisation différente. Mais, c’est motivant pour nous. Il faut qu’il n’y ait plus le moindre mégot par terre. À 8 h, tout doit être nickel », assure-t-il. Dès 5 h, 75 agents de nettoyage s’activent, car, jusqu’à 8 h, « c’est le gros du travail qui est réalisé ». Pour autant, une deuxième vague débute avant midi et la journée ne s’achève qu’à 17 h. Balayeuses aspiratrices, laveuses, arroseuses, nettoyeurs haute pression, seize machines sont ainsi sur le pont.
Playlist de variété française en fond sonore, Caroline multiplie les allers-retours au volant de son véhicule, qui avale inlassablement bouteille sur bouteille. L’agent de nettoyage ne redoute pas l’arrivée des jours de Feria. Elle explique : « C’est vrai que, quand on est jeune, on travaille et on regrette de ne pas pouvoir participer à la Feria, de ne pas pouvoir faire la fête. Mais, c’est comme ça. On s’y fait. Il n’y a pas trop d’appréhension. On connaît notre travail, on a l’habitude. » Tout est bien organisé. Comme elle, chacun est à son poste et fait ce qu’il a à faire. « Les soufflants font le gros. Après, il y a les nettoyeurs haute pression qui s’occupent de la finition, de la propreté. Pour finir, les pinces sont là pour fignoler », poursuit-elle.
Rien n’est laissé au hasard
Verres en plastique, bouteilles en verre, tissus, tous types de déchets colorent les rues de Béziers. Mais, le travail des équipes du service nettoiement reste plus agréable et moins prise de tête qu’il y a quelques années. La suppression des gobelets jetables, à usage unique et en carton, est une « réelle avancée déjà pour les agents de nettoyage », assure Didier Rodière. Certains discutent et se souviennent encore d’une époque pas si lointaine. Des amas de gobelets envahissaient chaque soir les rues jusqu’aux chevilles. Il arrivait même qu’il ne soit plus possible de « voir ses pieds ». Pour ce qui est des murs, transformés en urinoir, il n’y a toujours pas de formule magique pour faire disparaître cette odeur qui donne la nausée. Désinfectants, jets d’eau, de quoi limiter les dégâts. « Il n’y a pas de mystère. Le meilleur remède, c’est la pluie », lance le chef du service, qui préfère ne pas s’éterniser longtemps.
Mais, le travail de toute l’équipe des agents de nettoyage ne se cantonne pas à l’avenue Saint-Saëns, aux allées Paul-Riquet et devant les arènes. Même si la grande majorité des déchets jonche ces lieux clés, il est nécessaire que l’ensemble de la ville soit propre. De la place des Albigeois, en passant par la gare SNCF, jusqu’à l’avenue Jean-Marie Fabre, où est localisé l’entrepôt et lieu de décharge du service nettoiement, rien n’est laissé au hasard. « Je suis fier du travail de mes équipes. C’est magnifique. Il n’y a rien à dire. Tout est propre sur toute la superficie de la ville que l’on doit couvrir », conclut Didier Rodière.
.