Après une saison ratée, Clermont veut remettre les pendules à l’heure avec une nouvelle doctrine.
La révolution peut débuter. Après être arrivés en pompiers de service, sportivement et financièrement, Christophe Urios et Michelin sont pleinement à la barre du bateau Clermont. Le manager clermontois a remis le bleu de chauffe dès le 10 juillet après une courte saison “ nulle et ratée ” selon ses dires. Après le grand ménage de l’intersaison, l’ancien patron de Bordeaux-Bègles a retrouvé la majorité de ses lieutenants en Auvergne. Frédéric Charrier (trois-quarts), Julien Laïrle (avants), Mourad Abed et Salim Aouiche (préparateurs physiques) ont mis les voiles vers le Massif central pour remettre l’ASM à sa place naturelle. Avec un recrutement axé sur les avants, et satisfaisant du côté des départs, Clermont doit maintenant se mettre en branle et réveiller le volcan avec une nouvelle méthode et un état d’esprit.
Jean-Claude Pats, le nouveau président du club, donne le ton. “On ne va pas se raconter d’histoire. La dernière saison n’est pas un accident, elle est la résultante de mauvaises choses qui couvaient depuis plusieurs années. Tout le club se doit une revanche à lui-même sans regarder les autres. Notre nouveau projet est un voyage au long cours, mais une inflexion est attendue dès cette année. ” Michelin a prévu d’engager environ trente millions d’euros sur trois ans dans les caisses de l’ASM. Bien conscients des ambitions et des chiffres symbolisés par les paroles du président Pats, Christophe Urios et ses joueurs n’ont d’autres choix que de remettre la gomme dure. ” Cette saison sera construite autour de trois piliers : la capacité à donner des émotions au public, sur le terrain et en dehors, être impérial sur les bases du jeu, et remontrer l’identité de l’ASM. Clermont, c’est le large-large, une volonté farouche d’être offensif, mais c’est aussi un gros paquet d’avants. Ces trois piliers seront essentiels pour que le groupe se prenne en charge et que chacun comprenne pourquoi il est à Clermont et pas ailleurs. ”
Dix leaders pour un brassard
Pour ce faire, Clermont a besoin de nouveaux leaders, après la perte d’Arthur Iturria cet été. Si le manager auvergnat n’a pas encore tranché du choix de son futur capitaine, au moins dix joueurs émergent pour succéder au Néo-Bayonnais. La décision finale sera prise à l’issue des “ défis Vulcains ”, héritier clermontois des traditionnelles épreuves de cohésion de la méthode Urios. “ D’ailleurs, peut-être que des mecs dont on n’imaginait pas être au niveau en termes de leadership vont se révéler lors de ces journées qui s’annoncent très rudes ! ”, poursuit le boss des Jaunards, également soucieux de régler les problèmes des blessures dans son effectif. L’année passée, Clermont a été plombé par une infirmerie pleine à craquer au cœur de l’automne et une crise au poste de talonneur en fin de saison. ” Nous devons régler la charge de travail de manière beaucoup plus précise que l’année dernière. Cela va aussi être le travail du staff, le médical ne blesse pas les joueurs c’est un ensemble de données qui nous ont amené dans cette situation, donc j’espère sincèrement qu’on aura moins de blessures ”, confie Christophe Urios, dont la nouvelle saison débutera à Oyonnax, sur les terres de ses premiers succès d’envergure.
Avec deux réceptions à suivre (Perpignan et La Rochelle) avant la trêve de la Coupe du monde, le calendrier s’annonce “ casse-gueule ” selon le phrasé iconique de l’entraîneur clermontois. L’ASM devra surtout se montrer plus intraitable à l’extérieur (une victoire la saison passée) si elle veut croire à un retour des jours heureux au printemps. D’ici là, le club, les supporters et la région tout entière attendront surtout de voir à l’œuvre les trois piliers de la grande révolution clermontoise. Au travail, Jaunards.
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