Après les émeutes qui ont eu lieu partout en France et dans certaines rues de Montpellier, consécutives à la mort de Nahel
tué par un policier après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle routier à Nanterre le 27 juin, les commerçants font le bilan et tentent d’aller de l’avant. Plusieurs boutiques ont été impactées dans le centre-ville
notamment dans la rue de la Loge et grand rue Jean Moulin.
« Vendredi 30 juin vers 22h on a été prévenu par une autre commerçante de la rue qu’il y avait des dégâts dans notre boutique, raconte Julien Damesin, le responsable de la boutique Swarovski. Une fois arrivés sur place on a vu, grâce aux caméras de surveillance qu’une vingtaine de personnes a fait irruption dans notre boutique en forçant la porte, en la cassant et en emportant une très grosse partie des bijoux qui étaient sous vitrine dans le magasin. Ensuite, pendant plus de 20 minutes, après d’autres casseurs, mais aussi des passants, des opportunistes, sont rentrés dans la boutique. »
Julien Damesin et sa femme sont les responsables de la boutique Swarovski, rue de la Loge, dans le centre-ville de Montpellier, depuis 2004. Après les émeutes de la semaine dernière, liées décès du jeune Nahel
, ils ont été durement touchés. 30% de leur stock a été volé. Le tout est évalué à 100.000 euros de perte. « Aujourd’hui nous aurions du stock pour rouvrir, la grosse problématique c’est de remettre le magasin dans un état acceptable et sécurisé pour les employées. Nous attendons d’avoir des vitrines sécurisées pour reprendre une activité normale. » Le commerce devrait rouvrir la semaine prochaine.
Des salariées impactées et des clients toujours présents
La boutique Swarovski de la rue de la Loge emploie trois personnes. Elles sont actuellement au chômage partiel. « Finalement, ce sont les salariées les plus touchées, elles nous ont aidé les premiers jours pour compter, trier les bijoux, mais depuis elles sont au chômage. Elles sont affectées car cette rue est la cible de casseurs, de dégradations, de manifestations depuis plusieurs années. C’est usant pour elles. »
Malgré cette fermeture, Julien Damesin se veut optimiste. Le responsable dit recevoir beaucoup de soutien de la part de ses clients. « On avance, on est obligé d’avancer. Il y a des gens qui ont été beaucoup plus touchés que nous en France même si on ne minime pas les dégâts ici. On a deux autres boutiques dans le coin et ce qui est notable, c’est que les clients nous en parlent, ils nous apportent leur soutien, ils sont au rendez-vous. Il y a une petite solidarité consommatrice », raconte-t-il avec le sourire.
C’est aussi ce qu’affirme Sandrine Simak, responsable de l’association des commerçants de l’écusson. « Nous avons beaucoup de clients qui nous appellent, qui contactent les boutiques pour savoir si elles ont été impactées
par les émeutes
. Cette situation, ça les touche aussi. De mon côté, j’appelle vraiment tous les clients à soutenir leurs commerçants en faisant les soldes. C’est le moment, c’est maintenant. »
Pour aider les commerçants après les émeutes, le gouvernement a décrété un allongement de la période des soldes d’une semaine.
Les soldes d’été se termineront le 1er aout.
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