Les forces de l’ordre ont pu souffler un peu, cette nuit, de samedi à dimanche 2 juillet. Même s’il y a eu des affrontements Béziers a vécu une nuit “tranquille”.
Une photo, récupérée sur les réseaux sociaux en fin de matinée samedi, et appelant au pillage du Polygone, avait fait craindre le pire aux autorités et aux gérants de l’ensemble commercial. Heureusement, plus de peur que de mal. Aucun incident notable n’a été signalé. Il faut dire que dès 18 h, des moyens importants et visibles avaient été déployés devant et dans le polygone. Même les parkings avaient été visités par les policiers pour ne rien laisser au hasard. Même les accès de côtés du grand ensemble commercial avaient été fermés plus tôt.
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À l’unité près
Devant cette menace, réelle ou pas, policiers et services de sécurité ont travaillé main dans la main. L’ensemble commercial s’est vidé alors que le PC sécurité était en capacité de donner à l’unité près le nombre de clients encore dans le centre. “Certains jeunes en groupe se sont amusés à nous narguer, explique un policier. Nous leur avons tout de suite fait comprendre que nous n’étions pas là pour rigoler. Ils ont continué, nous les avons invités fermement à quitter les lieux au plus vite.” Les jeunes se sont exécutés. Tout cela sous l’œil d’une caméra de vidéo protection ce qui empêchera d’éventuelles mauvaises interprétations. Car oui les policiers reconnaissent avoir peur d’agir avec trop de fermeté.
“Des guets-apens pour nous prendre dans des nasses”
“Par chance, reconnaît cet autre fonctionnaire venu en renfort à Béziers, il n’y a pas de blessé ici. Cela n’empêche pas une violence que nous ne comprenons pas. Nous sommes attaqués et nous tombons dans de véritables guets-apens. Ils allument des feux, nous y allons et ils en allument un autre derrière nous. Nous sommes pris dans une nasse et nous nous faisons caillasser. Et ce ne sont pas des gravillons qui nous tombent dessus. Heureusement que nous avons des protections solides car certains pavés font une bonne dizaine de centimètres de diamètre.”
Les policiers et gendarmes qui sont intervenus le reconnaissent tous. Ils sont heureux de rentrer chez eux en entier. “Nous sommes de véritables cibles. C’est un jeu pour tous ces jeunes. Ils se moquent des dégâts qu’ils peuvent occasionner, qu’ils soient humains ou matériels. Nous, en face, nous prenons les coups.”
Depuis le début des évènements de nombreux dégâts ont eu lieu à Béziers. Même le commissariat central a été visé par des tirs de mortiers et encore ce vendredi soir, des projectiles, envoyés en l’air cette fois, ont été tirés place de Gaulle. La mairie annexe de La Devèze a été la cible de tirs qui ont saccagé la devanture. La Poste de la Grangette a elle aussi été ciblée sans parler des très nombreux commerces qui ont fermé leurs portes pour restaurer leurs locaux détruits. On n’oubliera pas la Mission locale qui n’accueille que des jeunes et qui, elle aussi, a été ciblée par des actes de vandalisme. “Ces exactions ont été commises ces dernières nuits, le plus souvent, par des mineurs à une heure avancée de la nuit, a précisé Hugues Moutouh, le préfet de l’Hérault. Le représentant de l’état que je suis en appelle à la responsabilité des parents de ces jeunes dont la place n’est certainement pas dans la rue.”
Pour les jours à venir, les forces de l’ordre vont rester vigilantes et surveilleront tous les mouvements ainsi que les appels aux violences lancés sur les réseaux sociaux.
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