Bernard Lapasset, l’ancien président de la FFR, s’est éteint ce mardi en début de soirée, à l’âge de 75 ans. Celui qui fut à l’origine du retour de son sport dans le giron olympique, aura marqué son époque en ouvrant le rugby au professionnalisme.
C’était le 3 novembre 2019 à Tokyo, au lendemain de la dernière finale de Coupe du monde remportée par l’Afrique du Sud. Une salle comble s’était alors levée pour applaudir Bernard Lapasset qui venait de recevoir le trophée « Vernon Pugh » pour services rendus au rugby mondial. C’était l’hommage de World Rugby à l’adresse du Bigourdan et de son ancien président (2008-2016), un dirigeant français qui a marqué l’histoire de son sport, dans l’Hexagone et plus encore au niveau international. C’était aussi la dernière sortie officielle de l’ancien président de la Fédération française de rugby (1991-2007), frappé par la maladie d’Alzheimer.
Il était né en 1947 à Tarbes. Il avait fait des études de droit à Bordeaux. Sur le plan sportif, il avait porté le maillot de Bègles, puis celui du SU Agen avec qui il fut champion de France Reichel en 1967. Après sa licence, il avait fait carrière dans l’administration des douanes et fut même champion de France corporatif en 1972 avec l’US Douanes de Paris. Il entama ensuite une carrière de dirigeant, d’abord président du comité Ile-de-France de 1988 à 1991, puis secrétaire général, et enfin président de la FFR au terme d’une élection magistrale fin 1991. Il succédait au légendaire Albert Ferrasse qui était un ami de son père. En 2007, consécration suprême, Bernard Lapasset fut élu président de l’International Rugby Board (IRB, futur World Rugby).
Des hommages olympiques
Bernard Lapasset s’est éteint ce mardi soir à Louit (Hautes-Pyrénées) un peu moins de 150 jours de la Coupe du monde organisée par la France. C’était un visionnaire, très fin stratège, qui avait su mettre le rugby français sur les rails du professionnalisme. Il laissera un grand vide, au sein d’un sport qu’il avait largement modernisé avant d’embrasser la cause olympique et d’être l’une des chevilles ouvrières du dossier de candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques 2024. Une dernière conquête dont il avait dû finalement se mettre en retrait, rattrapé par la maladie. Ceux qui œuvrent aujourd’hui pour finaliser le rêve olympique n’oublient pas pour autant leur filiation. « Le fondateur de Paris 2024 s’est éteint hier, pour Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO. Bernard Lapasset était un dirigeant sportif hors norme. Épicurien, altruiste et bienveillant, je mesure la chance que j’ai eue de grandir à ses côtés. Sa disparition est une perte immense. » Même hommage du côté de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra : « Pilier de la candidature à l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques 2024, grand dirigeant du rugby mondial… la France perd avec le décès de Bernard Lapasset un grand amoureux du sport et l’un de ses meilleurs ambassadeurs historiques. »
Un homme complet, polyvalent, aussi fin stratège que compagnon de route délicieux qui a donné, ce mardi, sa dernière passe. À sa famille, ses proches, la rédaction de Midi Olympique adresse ses plus sincères condoléances.
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