L’entreprise héraultaise Cérès Flore, propose de privilégier les plantes sauvages et locales pour les projets d’aménagements urbains ou pour les espaces verts. Afin d’en finir avec l’importation des végétaux peu adaptés à nos territoires. Une chronique en partenariat avec ToulÉco Montpellier.
Promouvoir la flore locale et la multiplier pour répondre aux projets d’aménagements urbains ou pour les espaces verts, c’est l’objectif de Fabien Hanaï et son entreprise Cérès Flore. Depuis 2017, la société propose aux communautés de communes, aux départements ou encore aux gestionnaires de parcs naturels une solution simple : reboiser les sites avec des végétaux locaux et sauvages adaptés aux territoires.
Fabien Hanaï, formé à la gestion des milieux naturels, a d’abord travaillé dans les pépinières. Il constate que beaucoup trop de professionnels importent leurs végétaux. “Dans nos espaces urbains, nos parcs, les plantes et les arbres viennent d’Italie, du Portugal ou encore d’Hollande. Elles sont génétiquement modifiées et ne sont plus du tout adaptées à nos territoires » explique le fondateur. L’importation massive de plants sélectionnés pour leur rapidité de croissance, leur coût, produit de nombreux dégâts sur les écosystèmes. Certains se sont révélés exigeants en eau et sont parfois porteurs de maladie. « Les régions, dépensent des millions d’euros par an pour traiter ces espèces, alors que nous avons à proximité, des végétaux très robustes au changement climatique » rajoute-t-il.
L’idée de Cérès Flore est donc de produire et développer en Occitanie et dans le département du Vaucluse, des plantes locales qui proviennent d’espaces naturels sensibles. L’entreprise a deux unités : une serre à Lodève (Hérault) et un centre de multiplication pour les jeunes pousses à Loriol du Comtat (Vaucluse).
70 espèces d’arbres et d’arbustes
L’entreprise a mis en place un protocole de multiplication innovant. La première étape pour les équipes, consiste à prélever dans des espaces naturels sensibles de la région Occitanie et PACA, des graines ou des pieds de différentes espèces afin de constituer un stock. « On travaille sur 70 espèces d’arbres et d’arbustes ». Après quatre ans de recherche et de développement, les ingénieurs peuvent désormais dupliquer rapidement les végétaux avec une culture In Vitro. « Sur mille graines prélevées dans la nature, environ 200 vont germer, mais grâce à notre technique, avec une graine on peut faire un million de plants en un an. Le but ce n’est pas non plus de faire de la production intensive, mais c’est possible » détaille Fabien Hanoï. Lorsque le système racinaire est suffisamment formé, les végétaux sont ensuite envoyés chez des pépiniéristes partenaires afin que les plantes puissent s’acclimater à leur territoire de collecte.
Cette duplication a deux avantages selon le fondateur : elle permet de réduire le nombre de prélèvements dans la nature, puis elle limite le développement des maladies sur les jeunes pousses.
L’entreprise bien implantée dans les deux régions, se développe désormais à l’internationale avec des projets en Afrique notamment pour la reforestation. Cérès Flore lance un plan de recrutement et annonce une levée de fonds de quatre millions d’euros qui devrait se finaliser en avril 2023.
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