L’édito du vendredi par Léo Faure…
Il faut rembobiner 900 numéros et plus de seize années pour bien comprendre ce qu’est ce “Midol vert” que vous tenez entre les mains, en papier ou en pixels. Au départ, ce n’était qu’une petite idée, certes belle. Une envie, presque un songe. Un premier ruisseau sourcé à Jacques Verdier, alors rédacteur en chef de Midi Olympique, auquel ont ensuite abondé d’autres idées, comme autant de ruisseaux venus de la rédaction.
C’était une petite idée vite devenue un grand projet : le 27 janvier 2006 naissait le Midol Vert, à paraître chaque vendredi dans vos kiosques favoris et bientôt, dès le jeudi soir en édition numérique. Pas un Midol de plus, non. Un autre Midol. On se plaît à croire, ici, que Midi olympique n’est pas vraiment un bihebdomadaire sportif. Il est surtout deux hebdomadaires réunis sous une seule bannière.
C’est sa temporalité qui a d’abord imposé à ce “nouveau” Midol un projet éditorial parallèle à celui de son illustre aîné du lundi. Sa propre ligne. Dans le “Vert”, il ne s’agissait plus seulement de vous parler des matchs, de les décrypter, les analyser et vous en raconter les coulisses, les petites anecdotes et les gros coups de gueule. Parler d’un match qui n’a pas encore déroulé son film, c’eut été lire l’Histoire dans le tarot.
Puisque la création d’un journal accueille bon nombre de métiers, mais pas encore de cartomancien (ne) s, l’approche de ce nouveau rendez-vous de lecture devait être tout autre : l’idée n’était plus seulement de vous parler de rugby mais aussi (et surtout) de rugby (wo) men. De ces hommes et ces femmes qui joueront et feront les matchs, le week-end venu. Un hebdomadaire plus tourné sur l’humain et ses actualités, moins sur les seules vérités du rectangle vert. Un complément essentiel, en fait, pour qui se targue d’être le journal de tout le rugby, et de tous les rugbys.
Né il y a 900 numéros et autant de semaines, le “Midol vert” a sa vie propre. Ses caprices, ses exigences et ses difficultés. Ses beautés, ses opportunités et ses libertés. Il a vécu sa belle naissance, consommé son adolescence et ses bouleversements, pour tendre désormais vers son âge adulte. Après 900 numéros, nous y sommes ? Tout porte à le croire.
Toujours en évolution, épousant de ses lignes de vie celles d’un monde qui bouge, se numérise, s’hystérise parfois, ce “vert” semble désormais comme installé dans une vie active. Dans sa force de l’âge, il commence à compter ses succès. Le plus grand ? Avoir trouvé son lectorat, nombreux, fidèle et régulier. C’est notre granite, résistant à l’érosion du temps et de la crise de la presse. Il le fait même un peu mieux que ses congénères. Jusqu’à la névrose du Covid et ces mois de néant sportif, auxquels “le Vert” ne céda pourtant pas une once de terrain.
À l’heure de lui souffler ses 900 bougies et cette jolie tranche de vie, on se souviendra donc que le numéro 1 mettait à l’honneur Biarritz et Perpignan, sur sa première page. Deux ogres de l’époque. Le premier était champion, le second le serait bientôt. Le marqueur d’un temps qui fut et qui passe, dont notre journal se fait le témoin, depuis. C’était le 26 janvier 2006. Depuis, c’est chaque vendredi.
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