Rouen a su décrocher une victoire majeure à Colomiers qui lui permet d’assurer quasiment son maintien. Pourtant, la semaine n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices.
C’est une drôle de semaine qu’ont terminé les Rouennais à Colomiers. En début de semaine, le manager général Nicolas Godignon annonçait à son groupe son départ à l’issue de la saison. Mercredi, ils ralliaient la Haute-Garonne en passant neuf heures dans le bus. Et vendredi, ils remportaient ce qui était sûrement la victoire de leur maintien. “Je suis ému parce qu’on vit des moments un peu difficiles, cette semaine était particulière et les joueurs m’ont dit beaucoup de choses. Ça m’a fait vraiment plaisir, surtout qu’ils l’ont concrétisé”, exprimait Nicolas Godignon. Son capitaine était le premier à se prononcer après le coup de sifflet final : “Cette semaine on a appris que notre manager général ne serait plus avec nous donc on l’a fait en partie pour le staff parce que quoi qu’il arrive, ils ont toujours tout donné pour nous. Ils ont toujours préparé sérieusement les matchs depuis le début de la saison, on ne peut rien leur retirer. Je tiens à les remercier pour ce qu’ils ont fait. Nico avait une forte émotion à la fin du match, et nous aussi, pour lui, pour Renaud (Dulin, N.D.R.L.), pour notre staff. Surtout ceux-là qui ne sont pas conservés.”
La fraîcheur et le collectif
En guise de remerciement, les joueurs rouennais ont livré une sacrée partie à Colomiers. Pas forcément dans les plus hauts standards du spectacle, mais le match parfait à l’extérieur et sous la pluie. “Maintenant, on travaille vachement sur la fraîcheur, expliquait Nicolas Godignon. Avec les grèves, on a dû partir mercredi. On n’a rien fait de magique ; on a juste essayé de passer des moments ensemble car c’est important. Surtout dans ce genre de semaines.”
Avec ce succès, le Rouen Normandie Rugby se place à sept points du premier relégable, Carcassonne. À deux matchs du terme, c’est un grand pas vers le maintien qui a été fait. “C’est important de partir en ayant réussi notre mission. C’est notre aventure, et on a envie de bien la finir. Il reste deux matchs, on doit finir le job à la maison contre Béziers. Mais on a clairement gagné le match qu’il fallait. On savait qu’avec deux victoires, on était maîtres de notre destin.” Alors que la série de cinq matchs sans victoire avait replongé les Lions dans la course au maintien, le mental affiché à Michel-Bendichou est un gage de confiance. Le drop de cinquante mètres de Peter Lydon, alors qu’il venait de rater deux coups de pied face aux perches, est la preuve de l’abnégation rouennaise à l’instant T. “Ça n’est pas encore le match du maintien. En cas d’égalité avec Carcassonne, qui est sept points derrière, ils seraient devant, rappelle le capitaine Fabien Vincent. On n’a pas d’autre choix que de battre Béziers dans deux semaines. Mais on a toujours notre destin entre nos mains.” Et à ce moment-là de la saison, ce n’est pas rien.
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