À l’énoncé du verdict, Patrice L. et ses proches, en pleurs, sont tombés dans les bras les uns des autres. Tout le monde a compris que la peine qui vient d’être prononcée est synonyme de liberté : cinq ans de réclusion criminelle dont quatre avec sursis. L’ancien agent EDF, reconnu coupable du meurtre de sa femme bipolaire, en juin 2019 à Pignan, a déjà passé près de 11 mois en détention provisoire. Il comparaissait libre et il est donc reparti du palais de justice entouré de sa famille. L’avocat général avait requis huit ans ferme.
Me Iris Christol, avocate de la défense. “Cet homme était victime de violences conjugales, pendant 30 ans, enfermé avec quelqu’un qui, en temps de crise, pouvait le frapper, l’humilier, lui faire du chantage au suicide. Et pourtant, parce que c’est un homme, on avait requis huit ans alors que s’il avait été une femme, on ne l’aurait pas fait. Ces drames là ne doivent être être genrés (…). Il est tellement déchiré par le fait d’avoir tué de ses mains celle qu’il avait soignée de ses mains pendant 30 ans que cette peine l’enfermera à vie”.
loading
Stéphane L., fils ainé de Patrice, partie civile avec son frère et sa sœur. “Ces deux jours, c’est un concentré de ce qu’on a vécu pendant les 30 ans de maladie de notre mère. Ce cataclysme avec cette tragédie (…). Donc oui, ce soir, c’est soulagement (…).Maintenant, on va penser à autre chose que l’enfer et regarder du côté du ciel bleu”.
loading
“Il aurait fallu de l’écoute des institutions, un accompagnement. Je pense que les gens sont assez démunis. La maladie installe une forme de honte, de culpabilité (…). Il faudrait que les aidants soient reconnus, aussi, comme victimes (…). Le silence n’est jamais bon. Parlez, parlez ! Pour que ce genre de drames ne se reproduisent pas”
loading
.