Cérémonie au monument au morts ce 11 mars en présence des autorités et porte-drapeaux. Discours du Maire de Béziers. Le terrorisme ne nous lâche pas, il ne nous oublie pas, jamais. Il est là, il rôde, il frappe au hasard, à l’improviste. Aveuglément ou pas. Le terrorisme est un monstre aux formes multiples. À la fois anarchique et organisé, local et mondialisé. Si nous baissons la garde, ne serait-ce qu’un instant, il se rappelle à nous. Tragiquement.Ces dernières années, il a souvent pris les couleurs de l’islamisme. Se drapant dans le fanatisme le plus borné, il a noyé dans le sang une nuit parisienne, il a mitraillé des terrasses de cafés, foncé dans une foule à Nice, égorgé jusque dans des églises. Le cauchemar semble ne plus finir, parce qu’il n’a pas de limites. Il écrase un vieillard comme il pulvérise une poussette. Pose une bombe dans un restaurant comme il décapite un professeur. Jette de l’acide au visage des femmes et torture des homosexuels. Il prône la tradition la plus obscure sur les réseaux sociaux les plus modernes. Ce mal absolu absorbe l’air du temps. Il est l’enfant maudit de la religion mais aussi de mouvements politiques. Rappelons-nous, longtemps a sévi un terrorisme d’extrême-gauche. Action Directe ou la Fraction armée rouge étaient de véritables ennemis des démocraties. Ces communistes assassins avaient bien sûr leurs pendants néo-nazis. Le terrorisme est loin de se réduire à un dogme religieux. Le terrorisme, c’est une maladie dégénérative, une défaite de la pensée en rase campagne. Il prend racine dans la simplification du monde. Pour l’apprenti djihadiste, pour le forcené qui veut tuer des Juifs ou des Noirs, l’existence est divisée entre lui, qui sait, et tous les autres, à ses yeux ignorants ou collaborateurs du système. Le nazisme, le bolchevisme, le poutinisme ou l’islamisme procèdent, au fond, de la même logique. Le terrorisme pousse toujours sur le terreau d’idées mal digérées, de principes trop évidents, de pseudos-vérités répétées à l’infini. Le complotisme en est la matrice. Je vous mets, je nous mets en garde. Soyons prudents. Soyons attentifs, très attentifs. Avec nous-mêmes, avec nos enfants. Chacun peut tomber dans le piège. On commence par jeter de la peinture sur des tableaux dans des musées et on finit par trouver que cela ne suffit pas. Il y a eu et il y aura toujours des terroristes se réclamant du bien de l’Humanité, des Robespierre nouvelle manière. Aujourd’hui, ensemble, nous essayons de prendre du recul, de comprendre l’incompréhensible. Et surtout, nous pensons à toutes les victimes. Nous pensons à toutes ces familles endeuillées, à ces femmes, à ces hommes, à ces enfants mutilés, à tous ceux qui ont survécu pour une existence de douleur. Je voudrais aussi rendre un hommage appuyé à nos forces de l’ordre qui chaque jour, se battent pour déjouer les plans sinistres de ces organisations terroristes. Combien d’attentats déjoués in extremis, combien de vies sauvées grâce à nos policiers, à nos gendarmes, à nos militaires ? Un immense merci à eux. Et à nous, élus, parents, professeurs, d’être vigilants sur tout ce qui infuse dans notre société. Nous devons dire les mots, affronter la vérité, nommer les criminels sans occulter leurs causes et leurs origines. Négocier, imaginer des compromis avec les extrémismes est une illusion mortelle. On ne discute pas, on ne fait pas d’accommodements raisonnables avec ces gens-là. On les combat. Sans pitié. Vive la République ! Vive la France ! Robert Ménard, maire de Béziers.