“Souriez, vous êtes filmés” ? À Saint-Martin-de-Londres, des habitants font au contraire la grimace. Un collectif, relayé par l’opposition municipale, s’est monté pour dénoncer l’installation future de 25 caméras de vidéoprotection.
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Une caméra pour 110 habitants
Dans ce village de 2760 habitants, cela représente une caméra pour 110 habitants. Soit plus que Nice, grande ville la plus vidéosurveillée.
À titre de comparaison, le village de Laroque
, situé un peu plus au nord de Saint-Martin-de-Londres, compte une caméra pour 60 habitants.
Quoi qu’il en soit, c’est beaucoup trop, et disproportionné selon Frédéric Nembrini, membre du collectif : “Nous n’avons aucun sentiment d’insécurité, aucun constat de délinquance. Il y en a peut-être, nous ne le nions pas : des cambriolages, des dégradations… Mais en termes d’agressions ou autres… On ne ressent pas du tout ça, personne ne le ressent.” Le collectif a par ailleurs lancé une pétition en ligne
, détaillant tout ses arguments.
Frédéric Nembrini s’inquiète également du principe même de l’installation de ces caméras. “Quand je me balade dans le village, je n’ai pas spécialement envie d’être filmé, même s’il n’y a personne derrière la caméra. Qu’est-ce que cela va apporter à part de créer de la suspicion et de dépenser de l’argent public ?“
“Pas la peine qu’il y ait 100 cambriolages ou dégradations”
“Il ne faut pas regarder les chiffres, il faut regarder la sécurité” répond le maire, Gérard Brunel. “Ce n’est pas la peine qu’il y ait 100 cambriolages ou 100 dégradations, il n’en faut qu’une…Il ne faut pas attendre qu’il arrive quelque chose pour réaliser des travaux, c’est trop tard” réplique l’élu.
“On sécurise la population. Peut-être qu’on ne fera que déplacer le problème, je ne le sais pas. Mais ce sont tout ces petits détails qui protégeront les habitants” ajoute-t-il.
Alertée par des habitants, l’opposition municipale “Changeons les règles”
regrette aussi le coût d’un tel projet. Elle avance une somme de 600.000€ HT, la mairie évoque 310.000€ TTC. Quoi qu’il en soit, c’est trop pour Emeline Sebert, élue d’opposition : “Il y a probablement d’autres priorités. On a une école élémentaire qui est une passoire thermique, qui a eu des problèmes de chaudières, il y a la question de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite…”
Emeline Sebert se questionne aussi sur l’utilité d’un tel dispositif : “Ce ne sont pas les caméras qui règlent les problèmes, ce sont les relations humaines. Surtout dans un village de 2700 habitants, les gens se connaissent…“
Pour le moment, l’installation de 17 caméras est prévue aux entrées de la ville à la fin de l’année. L’emplacement des huit autres sera décidé au fur et à mesure.
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