Montpellier vient de signer son adhésion au réseau international “des villes des enfants”.
Elle est la 1ère ville française à rejoindre 200 villes venus de 15 pays (désormais 16 donc) qui souhaitent construire et adapter la ville aux enfants.
C’est Francesco Tonucci, chercheur italien qui a créé ce concept qu’il a mis en pratique à Fano, en Italie, depuis 30 ans.
L’idée part d’un constat très simple. Progressivement, l’enfant a disparu de l’espace public.
C’est vrai qu’on a tous, nous les adultes, le souvenir d’avoir joué seul ou avec des copains, au pied de notre immeuble ou dans le quartier, dehors pendant des heures. Voir jouer des enfants à l’extérieur en toute autonomie est devenu beaucoup plus rare.
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Les villes se sont construites autour de la voiture
Pour Francesco Tonucci, les villes se sont construites ces dernières années autour de la voiture, ou plus précisément autour de l’homme, adulte, travailleur pour qui la voiture est le jeu préféré. Et ce, au détriment de tous les autres habitants et notamment les enfants. La ville leur est devenue hostile.
Il préconise donc de penser la ville autrement, non pas de créer davantage de parcs pour eux mais de les impliquer, de les écouter pour les futurs projets de la ville. De prendre comme point de référence l’enfant et non plus le citoyen moyen parce que dit-il “une bonne ville pour les enfants est une bonne ville pour tous“, pour les personnes âgées, handicapées, pour les pauvres.
Écoutez les enfants pour imaginer la ville à leur hauteur
Concrètement et à titre d’exemple, la ville de Montpellier va développer ce qu’elle appelle les rues aux écoliers, des rues désormais fermées aux voitures aux abords des écoles.
Ce changement de paradigme, cette “révolution urbaine” comme la nomme Francesco Tonucci dans son ouvrage “la ville des enfants” demande du temps et des formations. Le chercheur a passé une semaine à Montpellier pour former les agents municipaux, urbanistes, architectes entre autres mais aussi les élus pour penser la ville à hauteur d’enfants et surtout apprendre à écouter leurs désirs et leurs besoins.
Un travail qui prendra du temps
Un groupe de travail va piloter et mettre en œuvre le projet. Il est composé de représentants de la mairie, de partenaires extérieurs (habitants, associations, écoles, communauté éducative, universitaires, parents…) et d’un conseil des enfants qui sera mis en lien avec l’actuel Conseil municipal des enfants (CME). ce groupe sera l’intermédiaire entre l’administration et les enfants.
Deux sites d’expérimentation ont été retenus pour Montpellier, la ZAC Rive Gauche et la future ZAC République et le quartier de la Mosson.
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