Les conchyliculteurs de l’étang de Thau vont être aidés financièrement après la crise du norovirus. La récolte et la commercialisation des huitres avaient été suspendues
la veille du Nouvel an et pendant trois semaines. En cause, les coquillages avaient été contaminés par ce virus qui cause des gastros.
Cette interdiction a fortement impacté financièrement les 460 conchyliculteurs de l’étang de Thau. Le manque à gagner est d’environ 7 millions d’euros selon eux.
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Des aides financières pour les conchyliculteurs
À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Les conchyliculteurs vont toucher des aides directes et indirectes. D’abord la région Occitanie débloque 920 000 euros pour financer des prêts d’honneur à taux zéro ou des aides remboursables. Sète Agglopôle Méditerranée fait de même à hauteur de 300 000 euros. Les professionnels peuvent en faire la demande dès à présent.
Il y aura aussi une indemnisation, sans demande de remboursement. La région Occitanie et Sète Agglopôle Méditerranée vont donner 1 million d’euros à la filière. Le département de l’Hérault, 875.000 euros.
Si le montant de l’enveloppe est connu, reste à définir les conditions de répartition de cet argent. Le département, l’agglopôle et la filière ostréicole doivent se mettre autour d’une table pour en discuter. “Il va falloir qu’on trouve les bons indicateurs, les plus justes pour que ce soit équitable. Et puis surtout les plus réalistes. Il ne suffit pas de présenter un relevé de compte. Toutes les entreprises ont été concernées. Donc de toute façon, le préjudice concerne l’ensemble des entreprises. Maintenant, dans ces entreprises, il y en a qui sont plus menacées à court terme que d’autres” explique Patrice Lafont, président du comité régional conchylicole de Méditérranée.
L’Etat n’accorde pas d’aide à la filière “parce qu’on n’est pas sur un dispositif de calamité agricole” explique Emmanuelle Darmon, secrétaire générale adjointe de la préfecture de l’Hérault.
Image dégradée de la filière
Le problème, c’est que cette crise du norovirus implique une perte financière sur la durée. Les clients ne sont pas revenus une fois l’interdiction de commercialisation levée. “On avait prévenu que ça allait donner une mauvaise image” souligne Patrice Lafont. Il estime une perte d’activité de 50 % sur la vente directe et entre 70 % et 90 % pour l’export.
Pour éviter qu’une telle crise se reproduise, des travaux sur le réseau d’assainissement des communes du Bassin de Thau sont prévus d’ici la fin 2024. Les services de l’Etat vont aussi lutter contre la pollution de l’eau.
Notamment dans la lutte contre la cabanisation “qui peut être également un facteur de pollution sur le bassin versant de l’étang de Thau” selon Emmanuelle Darmon, secrétaire générale adjointe de la préfecture de l’Hérault.
Les services de l’Etat veulent “mener des actions coup de poing.” Une fois les infractions constatées, l’État souhaite “intervenir par des démolitions telles qu’il a pu le faire début février dans le département, pour que le ces terres naturelles et agricoles retrouvent leur valeur initiale.”
Par ailleurs, pour faire revenir les clients, le département de l’Hérault, Sète Agglopôle Méditerranée et la région Occitanie vont financer un plan de communication à hauteur de 145 000 euros. Il prendra forme en mars. Le but est de redonner une belle image de l’huître et rétablir un lien de confiance avec les consommateurs.
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