Crise de l’énergie : dans le Biterrois, les boulangers partagés entre détresse et espoir

À l’heure du bilan de l’année 2022, et des prévisionnels de 2023, les boulangers craignent de couler. En cause : le contexte inflationniste, aussi bien sur les prix de l’énergie que sur les matières premières. Témoignages dans le Biterrois.

Dépannage à domicile, tous travaux

“On n’en peut plus.” Par ces quelques mots, simples mais qui résonnent comme un cri de détresse, Patricia, gérante des trois commerces Fournil de Béziers (aux arènes, avenue Frédéric-Mistral et allée des Vignerons) pose le contexte. “Rendez-vous compte. Nous avons subi les “Gilets jaunes”, les grèves, la pandémie, et maintenant l’inflation. On ne sait plus comment s’en sortir, surtout si l’on ajoute à tout ceci la concurrence des grandes enseignes qui misent sur la quantité plutôt que sur la qualité, et qui vendent leurs produits à des prix dérisoires”, poursuit-elle. 

Uniquement des produits français, “mais qui ont un coût”

Aux Fournils de Béziers, Patricia et son équipe de dix-sept artisans au total pouvaient jusqu’ici se vanter d’être de véritables couteaux suisses : boulangers, pâtissiers, traiteurs, chocolatiers, viennoisiers et glaciers. Des casquettes non négligeables, mais qui, aujourd’hui, viennent leur causer du tord au niveau financier. “Nous nous fournissons uniquement de produits français, et nous y mettons un point d’honneur. Chez nous, rien n’arrive surgelé. Cependant, tout ceci a un coût, quand nos concurrents se fournissent dans les pays voisins ou chez des grossistes qui leur livrent tout sur un plateau d’argent”, déplore Patricia.

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S’ajoute à cela l’augmentation du Smic. “C’est évidemment une bonne chose pour les smicards. Mais derrière, nous les patrons, ça nous remet un coup aussi ! Puisque c’est de l’argent supplémentaire à sortir de la société, quand les chiffres d’affaires ne sont plus aussi conséquents qu’avant toutes ces crises.”

Du côté de la boulangerie-pâtisserie Au Pech gourmand, de Thézan-lès-Béziers, l’heure est grave, comme l’explique la femme du boulanger, Anaïs Bussière. “Nous payons environ 1 300 € par mois d’électricité, car, par souci écologique, nous avons fait le choix d’un four électrique. Face à la situation, comme j’étais inquiète, j’ai appelé mon fournisseur EDF. J’ai eu un rendez-vous téléphonique avec un cadre, en décembre, qui a duré deux heures.”

Et les nouvelles n’ont pas été bonnes du tout.

Une facture d’électricité multipliée par six

À partir de juin 2023, quand le contrat de la boulangerie devra être renouvelé, Anaïs indique que l’agent EDF lui a dit que l’offre qui sera faite, en se basant sur le barème actuel, serait de 9 100 € par mois. “Avec une aide de l’État de 1 500 €, ma facture, qui sera d’environ 7 500 € par mois, va être quand même multipliée par six ! Comment est-ce possible ? Qu’est-ce qui pourrait justifier une telle hausse ? Je veux bien la guerre en Ukraine… Mais on ne peut pas supporter une telle hausse ! D’autant plus qu’il n’y a pas que l’électricité qui augmente. La farine, il y a deux ans, c’était 60 centimes le kg. Aujourd’hui, c’est 80 cts. Le beurre a explosé, passant de 6 € le kg à 10 €. Les œufs, de 11 cts l’œuf à 20 cts. Idem pour les emballages.” 

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Le couple de boulanger a un peu augmenté ses prix en décembre. Rebelote en janvier. La baguette “Tradition” est passée de 1 € à 1,20 €. “Mais ce n’est pas suffisant pour absorber toutes les hausses. C’est bien simple, si notre facture passe à 9 000 €, et qu’on n’a pas des aides conséquentes comme les restaurateurs, on plie boutique, tout simplement.”

“Je pars travailler pour m’endetter”

Au Fournil de Benjamin, à Roujan, la détresse est plus que présente. “Je n’ai pas encore reçu mes factures, donc je ne sais pas à quelle sauce je vais être mangé. Mais cela sent la fin. Je doute que l’on puisse se relever après cela”, expose Benjamin Craye. Durant trois ans, le patron a bénéficié d’un tarif bloqué par son fournisseur, EDF. “J’ai reçu un courrier cet été m’indiquant que mon contrat allait bientôt se terminer, mais qu’il était reconduit. Je ne me suis pas plus penché dessus, puis en entendant parler de la crise énergétique, j’ai attentivement regardé ce courrier. Je payais mon kilowattheure 0,09 centime. Désormais, ce sera 1 euro”, dévoile Benjamain Craye, dépité. 

Si le patron a correctement calculé ce qu’il devra débourser en électricité tous les mois, il devrait être à 12 000 €. “C’est ce que je donne en fiche de salaire tous les mois pour mes onze employés. Tous les matins je me réveille à 2 h, et je sais que je pars travailler pour m’endetter”, rapporte le boulanger. Benjamin Craye a ouvert sa boutique deux semaines avant le début de la pandémie. Pour lui, les galères n’en finissent pas. “J’avais fait un prêt pendant le Covid puisque nous n’avions aucune aide. Mais en fin de compte cela a juste repoussé le problème, parce que je vais me retrouver à devoir le rembourser en même temps que toutes ces augmentations.” 

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Tous les jours, sa femme, au service, doit garder le sourire auprès des clients. Benjamin, lui, doit continuer de se lever tous les matins, avec la certitude que sa profession se meurt.

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