Le tribunal de Béziers a condamné un chauffeur routier espagnol à deux ans de détention pour avoir transporté 36 kg de résine de cannabis dans sa cabine alors qu’il rentrait vers l’Espagne.
“La chance du douanier, ça existe, mais là, c’est le jackpot au loto”, s’énerve Me Emmanuel Le Coz qui défend un routier espagnol interpellé par les douaniers le 2 décembre dernier à Lespignan. “Ca n’existe pas un douanier qui contrôle un camion arrêté sur une aire d’autoroute et qui va directement dans la cabine chercher son butin. Mon client a été donné par un indic. C’est une mule de diversion qui ne comprend rien à ce qui vient de lui arriver. Il a joué le rôle du fusible pour que les douaniers regardent ailleurs pendant que des quantités astronomiques de drogue remontaient d’Espagne. Il a été trompé.”
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De la drogue et de l’argent
Ce chauffeur routier a été interpellé par les douaniers le 2 décembre dernier en fin de journée. Ce soir-là, 36 kg de résine de cannabis ainsi que 1 500 € en espèces et en petites coupures avaient été retrouvés dans sa cabine alors qu’il était stationné à Lespignan pour, selon ses dires “regarder ce qu’il y avait dans deux sacs de sport qu’il avait récupéré à Frontignan après l’appel d’un ami de Barcelone qui prenait souvent de ses nouvelles. J’ai trouvé que cela sentait fort le cannabis et je me suis arrêté pour vérifier. Je ne savais pas ce que je transportais.”
Le routier arrivait d’Allemagne et avait fait un crochet vers une zone industrielle de Frontignan. Il est vrai que ce n’est pas courant de voir transiter de la drogue dans le sens France Espagne. Les douaniers sont plus habitués à trouver de telles marchandises dans le sens de la remontée vers la France.
« C’est une mule ! »
Pour la représentante du Ministère public qui a requis deux ans de détention et l’interdiction du territoire français durant deux ans a assuré pour sa part : “Je suis convaincue que c’est encore une affaire de mule. Une de plus ! Ces deux sacs ont une valeur marchande de 120 000 €. Il ne faut pas le perdre de vue. On veut nous faire croire que c’est la première fois qu’il fait ça. On nous ment. On ne remet pas 36 kg de drogue à quelqu’un que l’on ne connaît pas. On ne balance pas comme ça deux sacs de drogue à un parfait inconnu depuis une voiture. Il faut arrêter de prendre le tribunal pour des imbéciles. Il a accepté de transporter cette résine de cannabis sachant qu’avec cela il allait alimenter un nombre impressionnant de clients. Il nie malgré les preuves qui l’accablent.”
Me Emmanuel Le Coz a annoncé que son client faisait appel de sa condamnation. ce dernier est incarcéré depuis le 3 décembre et placé en détention provisoire depuis le 7 décembre dernier. Il avait demandé un délai pour être jugé car il manquait des pièces à son dossier et ne comprenait pas ce qui était écrit faute de parler ou lire le français.
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