Le procès d’une violente agression d’un patron de bar de Lunel-Viel s’est tenu pendant trois jours devant la cour d’assises de l’Hérault. C’était le 26 octobre 2019. Ce jour-là, David Arnaud, aujourd’hui âgé de 41 ans, avait menacé avec un révolver le patron du bar le Progrès, au petit matin, alors qu’il venait de garer sa voiture devant son établissement. L’agresseur voulait de l’argent et n’avait pas hésité à tirer. Jean-Marc Ubeda, 57 ans aujourd’hui, n’avait pas été blessé, mais il s’en est fallu de peu.
Ce jour-là, David Arnaud est sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, mais il sait ce qu’il veut. Il attend le patron du bar caché sous un porche. Lorsque Jean-Marc Ubeda gare sa voiture, il croit à une blague et ouvre sa fenêtre. Malgré la cagoule, il reconnaît un client de son bar. L’homme lui réclame de l’argent, “ouvre moi, sinon je te tue”. Le conducteur tente une marche arrière, David Arnaud tire, la vitre passager explose et la balle se loge dans la portière du conducteur. Jean-Marc Ubeda n’est pas touché, seulement blessé par les bris de verre.
L’agresseur affirme n’avoir jamais eu l’intention de tirer
Les deux hommes se battent et c’est finalement une voisine qui réussit à désarmer l’agresseur. David Arnaud prend la fuite. Interpellé trois mois plus tard, il a une explication à tout : le révolver ? C’était pour le vendre, il espérait que le patron du bar pourrait lui trouver des clients. La cagoule ? Une simple capuche et bandana parce qu’il faisait froid. Le coup de feu ? Il est parti tout seul, il voulait juste lui faire peur car Jean-Marc Ubeda l’avait ridiculisé plusieurs fois dans son bar. Il ne savait pas que l’arme était chargée.
David Arnaud réfute toute menace de mort, conteste avoir demandé de l’argent et affirme même que c’est le patron de bar qui a tenté de le tuer dans la bagarre. Son avocate, Maryse Pechevis a d’ailleurs contesté la nature des poursuites contre son client aujourd’hui. Elle aurait souhaité qu’il soit poursuivi pour violences volontaires aggravées, ce qui aurait pu lui valoir un procès devant le tribunal correctionnel. Mais la justice a estimé que les faits étaient suffisamment caractérisés pour le renvoyer devant une cour d’assises.
David Arnaud était poursuivi pour tentative de meurtre et tentative d’extorsion de fonds. Il a été condamné ce mercredi à quinze ans de réclusion criminelle (la procureure avait requis dix-huit ans), quinze ans d’interdiction de détenir une arme, cinq ans d’interdiction de séjour à Lunel-Viel et sept ans de suivi sociaux judiciaire avec le risque de prendre trois ans de plus, s’il ne respecte pas ce suivi.
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