Ouverture ce lundi devant la cour d’assises de l’Hérault du procès de l’agresseur d’Alain Françon. Ce metteur en scène de théâtre parisien âgé de 78 ans aujourd’hui avait été frappé d’un violent coup de couteau
dans le cou le 17 mars 2021 à Montpellier.
Ce matin là, Alain Françon se promène tranquillement dans les rues de l’Ecusson lorsqu’il reçoit un violent coup dans la nuque. Il ne prend pas tout de suite la mesure de la gravité de sa blessure et s’apprête à retourner à son hôtel. Mais il s’effondre en pleine rue. Des passants puis une pharmacienne de la rue de l’ancien courrier vont lui sauver la vie. Le couteau a frôlé la carotide, la veine jugulaire externe est sectionnée. Les médecins sont formels, Alain Françon a eu beaucoup de chance.
Grâce à la vidéo surveillance des commerçants notamment, l’agresseur est identifié, il venait de sortir de la préfecture où il voulait prendre rendez-vous pour mettre à jour sa carte de résident. Il avait été refoulé. Mohamed Kamel est interpellé le 1er avril, une quinzaine de jours après l’agression.
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“J’étais énervé, il m’a mal regardé”
Dans un premier temps il minime les faits. “J’ai croisé un vieux qui m’a mal parlé, il a craché et dit “sale bougnoule”, je lui ai mis une tarte et je suis parti, c’est possible que je l’ai blessé avec ma chevalière“. Puis il finit par admettre qu’il avait bien un cutter, “j’étais très énervé parce que je venais de me faire refouler de la préfecture. C’est un geste sur les nerfs, vous savez j’ai plein de problèmes. Vous parlez de tentative de meurtre, mais si j’avais voulu le tuer, je l’aurais fini sur place.”
Dans une autre audition, il affirme qu’il avait déjà croisé Alain Françon avec sa femme. “J’avais l’impression qu’il me tournait autour”. Une version qui n’a pas été retenue par la justice, le metteur en scène n’était à Montpellier que depuis trois jours.
“Alain Françon a été la cible d’un homme qui ne supporte pas la frustration”
“On sait qu’il insulte copieusement des policiers de la préfecture, dans des termes très injurieux pour la fonction qui était la leur et pour le pays aussi, puisqu’il a insulté la France, les Français, avec un sentiment de persécution. Il tente d’égorger un individu qui se promène dans la rue et qui ne lui a rien fait. Alain Françon est la cible d’un homme qui, en colère, ne supporte pas la frustration et n’hésite pas à s’en prendre à une malheureuse victime qui n’y est pour rien.”
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Alain Françon est présenté comme un homme érudit, posé, dénué de toute agressivité, altruiste, animé de bonté et à l’écoute de la détresse des autres notamment des réfugiés. Le jour de l’agression tous les témoins avaient d’ailleurs souligné son calme en dépit des circonstances. Il explique n’avoir jamais ni croisé le regard de son agresseur, ni craché.
Un homme impulsif au lourd passé judiciaire
Compte de la localisation et la gravité de la blessure qui peut s’apparenter à un égorgement, la justice a qualifié cette agression totalement gratuite commise par surprise, de tentative de meurtre. Son discours ambivalent à l’égard de la France et des sales Français n’a pas joué en sa faveur non plus. Une agression commise par un homme impulsif au lourd passé judiciaire, une vingtaine de condamnations entre 2006 et 2020. Mohamed Kamel, 33 ans était sorti de prison un mois et demi avant l’agression. Violent et insultant pendant sa garde à vue et les auditions devant la justice, il a aussi été plusieurs fois à l’isolement depuis son incarcération.
“Il est habité par la violence, cet homme fait peur”
“Il avait treize ans quand il est arrivé en France, il a passé les deux tiers du temps en maison d’arrêt. Et puis, depuis qu’il est en maison d’arrêt, il est à plus de dix procédures disciplinaires. Il continue d’agresser tout le monde. On a véritablement le profil d’un psychopathe, extrêmement agressif, extrêmement impulsif, qui ne supporte pas la frustration.** Il est habité par la violence. Je ne peux pas dire si c’est raciste, terroriste. Ce qui est sûr, c’est que c’est gratuit. Il insulte la France. Ce qui est certain, c’est que cet homme fait peur. Il fait peur“
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Alain Françon a aujourd’hui de nombreuses séquelles de cette agression : anxiété, fatigabilité, difficultés de concentration, incapacité à prendre le métro.
Le procès devant la cour d’Assises de l’Hérault doit durer trois jours.
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