“Je dois bien me rendre à l’évidence : nous ne pourrons pas abolir la corrida en France aujourd’hui“. Voici ce qu’a déclaré ce jeudi le député Aymeric Caron (La France insoumise) à l’Assemblée nationale. Dans une ambiance très agitée, il a décidé de retirer son texte portant sur l’interdiction de la corrida, qui devait être examiné. “Cela me navre“, a lancé le député de Paris, en dénonçant des centaines d’amendements d'”obstruction“.
“Applaudissez, soyez fiers de vous“, a-t-il ironisé, en promettant une autre “proposition de loi transpartisane” sur le sujet. Sa proposition de loi a été rejetée une première fois en commission le 16 novembre. Parfois agité, le débat entre défenseurs de cette “tradition culturelle régionale” et militants de la cause animale a largement dépassé l’enceinte de l’Assemblée nationale, avec des manifestations pro et anti-corrida le week-end dernier dans les villes taurines et à Paris.
“Aujourd’hui, c’est une victoire pour le peuple taurin“, s’est satisfait sur France Bleu Gard Lozère
Corentin Carpentin, président fondateur des Jeunes aficionados de Nîmes, après le retrait de la proposition de loi. “C’est la victoire de la liberté, de la liberté culturelle dans notre pays“, a estimé Corentin Carpentier. “On a gagné aujourd’hui le droit d’affirmer ce que nous sommes et d’affirmer notre enracinement“. “Ce débat a permis de montrer qu’on ne peut pas déraciner des gens en claquant des doigts“, a-t-il ajouté, estimant toutefois que “la corrida évoluera d’elle-même, en fonction de ce que les gens veulent voir, et pas en fonction de ce que les gens à Paris, déracinés, veulent nous imposer“.
.