Pas la peine de faire un dessin, les champions de France doivent mettre fin à leur série noire. Le pilier Enzo Forletta essaiera de compter sur son vécu.
Quand on se paye le luxe d’observer ça de l’extérieur, c’est le genre de match qui peut faire saliver. Le champion de France, Montpellier qui se retrouve presque sur des charbons ardents après une série de quatre défaites et une onzième place qui, fait tâche dans le bilan d’un club de ce rang. La dernière défaite à l’Arena face au Racing a remué le couteau dans la plaie, car les Héraultais n’ont pas été ridicules, mais ils ont été privés du bonus défensif. Ils n’étaient menés que 35 à 31 à la 72e. On imagine le contrecoup, même si le staff expérimenté sait jusqu’où il ne doit pas aller pour ne pas rajouter de la pression négative.
Il a fallu ensuite composer avec la ponction du XV de France (Bécognée et Bouthier ont été libérés, mais pas Haouas et Willemse). C’est donc un rendez-vous très chaud qui s’annonce, il ne faudra pas avoir les jambes qui tremblent. À 28 ans, et 188 matchs professionnels, Enzo Forletta a déjà vécu ce genre de situation : « Oui, oui, ici à Montpellier, ou quand j’étais à Perpignan, par exemple. Il ne faut pas se mettre de pression négative, car ça nous ferait renter dans une mauvaise spirale. Il ne faut pas s’affoler. » Face à cette mini-tempête, il oppose le calme des vieilles troupes. Une saison est rarement un long fleuve tranquille. Et c’est peut-être à la façon dont on gère les temps faibles qu’on forge la réussite d’un exercice. « Au Racing, nous n’avons pas été balayés, nous avons même bien géré les 25 premières minutes et dans les vingt dernières minutes, nous avons recollé, nous avons pensé au bonus et même à la victoire. Mais c’est vrai, dans les moments où nous avons été dominés, il faut le reconnaître, nous avons pris des essais trop facilement. Mais je trouve que le staff reste assez calme, pour nous redonner confiance. »
La confiance plus précieuse que l’expérience
Le pilier international (deux sélections en 2021) ne compte pas s’énerver, même s’il refuse de s’adonner à la langue de bois en parlant d’expérience, cet éternel concept qu’on agite, il faut bien le dire, à tort et à travers, quand on ne sait pas trop quoi dire. « Oui, c’est un peu un mot fourre-tout. Parce que chaque saison est particulière, chaque match est unique. Devant une situation, on a l’impression que ça va se passer comme ça s’était passé deux ou trois ans en arrière, et puis, on se rend compte que même avec beaucoup d’expérience, on ne trouve pas les solutions. » Mais il a au moins appris qu’une trop grande nervosité est rarement bonne conseillère. Tout bien réfléchi, à la notion vague d’expérience, il préfère évoquer celle de confiance, plus palpable quand on y réfléchit bien : « Même un gars qui a de l’expérience, quand il est en manque de confiance, il peut faire des erreurs simples, notamment le fait de ne pas marquer quand on a des occasions par impatience. »
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