Féminines – Des turbulences en interne, Reigt en médiateur… Une coupe du monde sous tension

En dominant les Fidjiennes, les Françaises se sont offert un quart de finale contre l’Italie et font ainsi un pas de plus vers leur objectif ultime, le titre mondial. Une première étape validée malgré une phase de poule houleuse, en coulisses.

Dépannage à domicile, tous travaux

En France, on est bien placé pour savoir que les Coupes du monde sont souvent mouvementées en interne. Le XV de France féminin n’a pas dérogé à la règle pour ce Mondial en Nouvelle-Zélande. Résumer son parcours à de simples larges victoires contre l’Afrique du Sud et les Fidjiennes, ainsi qu’une “belle” défaite contre l’Angleterre serait bien réducteur. Pour en arriver à cette qualification pour les quarts de finale (samedi, 5 h 30), où les Bleues retrouveront l’Italie, une crise a couvé entre les joueuses et le sélectionneur Thomas Darracq durant les premières semaines de compétition.

L’origine des tensions remonte à plus longtemps. Les licenciements, au mois de mai, des anciens entraîneurs adjoints, Samuel Cherouk et Stéphane Eymard, en étaient une première manifestation. Souvenez-vous : bien que marqué par quatre victoires et une défaite en “finale” contre l’Angleterre, le Tournoi avait été plutôt décevant, surtout sur le plan du jeu. Les Bleues semblaient incapables de produire un match référence, à quelques mois du Mondial. Les rencontres amicales du mois de septembre contre l’Italie (une victoire, une défaite) n’ont fait que confirmer la tendance. En interne, le courant avait du mal à passer entre elles et Thomas Darracq qui, tout en restant sélectionneur, avait repris en charge les trois-quarts après le limogeage d’Eymard.

Les stages de préparation n’ont pas infléchi cette tendance : une partie des joueuses rejetait toujours le management du patron des Bleues, qu’elles jugent trop dans le contrôle de tous les aspects du quotidien et du sportif plutôt que dans la responsabilisation. Les Françaises pointaient également un manque d’écoute, malgré les remontées du groupe des leaders.

Overdose de « kicking game »

Parmi les griefs les plus concrets ? Le contenu des entraînements. Les Bleues réclamaient des entraînements plus courts mais surtout plus intenses, des ateliers supplémentaires de “skills” par petits groupes, des séances moins répétitives, ainsi que d’être plus impliquées dans la construction du projet de jeu. Derrière, les trois-quarts ne se retrouvaient pas dans un jeu trop orienté sur l’utilisation du pied et tapaient, encore et encore. Jusqu’à l’overdose. C’est, en substance, ce que nous confiait la demi de mêlée Laure Sansus, vendredi dernier, dans nos colonnes : “Nous avons une équipe de monstres et pourtant, nous sommes sur la retenue. On n’ose pas, comme ce fut le cas contre les Anglaises où nous gâchons des opportunités de contre-attaque. On s’enferme dans des “kicking games”… Alors, oui, on tape fort dans le ballon. Mais nous avons des nanas qui savent jouer comme “JackJack” (Chloé Jacquet), Pauline (Bourdon), Maëlle Filopon, Emilie Boulard, Caroline Drouin… Ces filles puent le rugby, elles savent jouer les coups. Aujourd’hui, il faut qu’elles se délestent de la pression qui les inhibe, qu’elles n’aient pas de regret.” Entre les lignes, ce sont les options de jeu du staff que pointait la demie de mêlée toulousaine.

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Tension maximale avant l’Angleterre, appel à l’aide à la DTN

Ce contexte a pesé sur la préparation et sur le début de la compétition. Dix jours avant la rencontre d’ouverture face à l’Afrique du Sud, les Bleues ont convoqué une réunion en interne avec le sélectionneur, pour lui faire part de leurs doléances. Et la large victoire (40-5) acquise en ouverture n’a rien changé à la situation. Le débriefing de ce match fut pour le moins musclé. Thomas Darracq décida alors de repousser l’annonce de l’équipe (traditionnellement le lundi soir) au mardi. Il programma une opposition féroce qui dicterait la composition du XV de départ contre l’Angleterre. Refus des joueuses, qui en ont informé le staff. Voyant que la situation n’évoluait pas malgré leurs demandes, elles ont décidé de faire appel au directeur technique national (DTN), Olivier Lièvremont, alors en France. Cet appel fut suivi d’un e-mail, dans lequel les Françaises alertaient sur les méthodes de management de leur sélectionneur qu’elles jugeaient peu vertueuses et qui, selon elles, vont les empêcher d’atteindre leur objectif : être championnes du monde.

Reigt, le médiateur qui change tout

Au même moment, Christophe Reigt prenait l’avion pour la Nouvelle-Zélande. Cette visite était prévue, mais le manager général des équipes de France à VII et féminin n’était pas censé s’éterniser. Averti de la situation par la DTN, Reigt allait finalement jouer le médiateur. Avec un impact considérable. Sitôt arrivé, il convoquait une réunion avec les huit joueuses cadres (Sochat, Ferer, Hermet, Mayans, Romane Ménager, Sansus, Bourdon et Drouin) et Thomas Darracq. L’occasion d’un grand déballage. Les joueuses reformulaient leurs doléances : que le technicien prenne de la hauteur et qu’il laisse davantage de place à David Ortiz et Gaëlle Mignot, autant sur le terrain que dans les vestiaires et notamment pour les discours d’avant-match. Elles réitèraient leur demande concernant les évolutions des entraînements. Reigt validait ces évolutions et la tension pouvait retomber. Au meilleur des moments, juste avant l’Angleterre.

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Entendues, les Bleues devaient désormais assumer. La révolte donnait le match que l’on sait contre les Red Roses, admirable d’engagement et d’abnégation. Il ne manquait plus qu’un secteur à soigner, celui de l’attaque. C’était la mission des Bleues pour ce match contre les Fidji, ce samedi…

Malgré le net écart de niveau avec cette équipe du Pacifique, seulement seizième nation mondiale, les Bleues s’en inspiraient et enviaient leur approche plus libre des matchs. C’est ce que confiait la capitaine Gaëlle Hermet : “Oui, on peut s’inspirer d’elles. Nous avons besoin d’une structure de jeu, bien sûr, mais elles sont hyper inspirantes parce qu’elles respirent la liberté de jouer, à l’instinct, comme elles le veulent. Cette équipe transpire le plaisir, le fait de jouer avec passion, d’oser des choses sans être enfermée dans un schéma de jeu.” “Le moment où nous avons pris le plus de plaisir à l’entraînement, c’est quand nous avons dû simuler l’attaque des Fidjiennes, reprenait la talonneuse Laure Touyé. Là, nous étions libres, on pouvait enfin jouer comme on voulait.”

Les Fidji, la libération avant l’Italie en quarts

En quête de plaisir, les Bleues sont donc allées au bout de leur idée face aux Fidji. Tout ne fut pas parfait, tant s’en faut. Mais elles ont relancé des ballons, joué des duels, se sont fait des passes dans la défense. Comme elles l’avaient fait pendant l’entraînement de la semaine : “En simulant l’attaque des Fidjiennes, on avait tendance à ressortir les bras et faire des passes après contact quand on revenait du côté France. Ce n’est pas notre jeu mais c’est celui que nous avions envie de jouer”, affirmait encore Touyé.

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À la fin de la rencontre, Maëlle Filopon, joueuse d’instinct, n’en revenait pas quand on lui annonça que son équipe avait fait deux fois plus de passes après contact que ses adversaires : “C’est nous les Fidjiennes, en fait !” s’exclamait la Toulousaine. “On a posé le cerveau ! On a arrêté de réfléchir, on s’est dit qu’on devait retrouver notre instinct perdu de joueuses. On s’est envoyées. C’était le maître-mot de la semaine. Plus personne ne voulait s’enfermer dans les schémas de jeu vus à l’entraînement. Là, nous voulions nous faire des passes, jouer, s’appeler et communiquer. Ça allait le faire !” Et ça l’a fait.

La France s’est qualifiée en quarts de finale en se classant à la quatrième place générale des poules. Elle affrontera l’Italie, classée cinquième. Comme d’autres équipes, les Bleues ont traversé un orage mais en sont sorties. Un épisode qui les a même resserrées. Et comme vous pourrez le lire ci-dessous, le sélectionneur a entendu le message de ses joueuses. Chacun a repris le chemin qui mène au titre suprême. Maintenant, elles veulent aller au bout de leur rêve.

https://www.midi-olympique.fr/2022/10/23/coupe-du-monde-feminine-malgre-des-turbulences-en-interne-les-bleues-se-qualifient-pour-les-quarts-de-finale-10758113.php

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