Il y a quatre ans, des traces d’atrazine avaient été retrouvées dans le réseau d’eau potable de Puimisson dans le Biterrois. Les taux relevés par l’Agence Régionale de Santé étaient bien supérieurs au maximum de la limite autorisée. À l’époque, la mairie avait pris des mesures. Les habitants avaient pour consigne de ne pas boire l’eau du robinet.
Des bouteilles d’eau avaient, par ailleurs, été distribuées à la cantine scolaire. La sonnette d’alarme avait déjà été tirée à l’époque par l’association biterroise L.E.F.E. Elle s’inquiétait de la présence de ce produit interdit en Europe depuis 2004 en raison des risques avérés de cancer, de mutation génétique.
Quatre ans après, des traces de ce puissant et dangereux herbicide sont encore retrouvées dans le réseau alimentant cette commune de 1.200 habitants. De janvier 2021 à juillet 2022, 11 d’entre eux révélaient des dépassements deux fois supérieurs à la limite autorisée par les autorités précise l’association de défense des familles L.E.F.E qui vient de saisir le parquet de Béziers.
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Qualité de l’eau dans l’Hérault : des traces “significatives” de pesticides relevés dans 37 communes
Une plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui et atteinte à l’environnement a été déposée le 22 septembre dernier. “Ces mauvais résultats ne sont pas une surprise pour notre association. Nous avions déjà demandé l’annulation des factures d’eau dans cette commune. Les analyses montrent une grave pollution ancienne, rémanente et persistante” précise son président Michel Lefebvre.
Daniel Barthes, le maire de Puimisson et la communauté de communes Les Avant-Monts présidée par Francis Boutes (maire de Magalas) n’ont pas donné suite à nos nombreuses sollicitations cette semaine.
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” Si les risques n’étaient pas sérieux, le produit n’aurait pas été interdit au niveau européen. C’est désolant de voir l’inertie des élus locaux qui ne font rien à part distribuer des bouteilles d’eau potable. Mais le simple fait de distribuer des bouteilles c’est reconnaitre que la population court un risque” déplore Michel Lefebvre.
20 % des Français ont déjà reçu de l’eau non conforme aux critères de qualité qui contiendrait des pesticides
L’association pointe du doigt les viticulteurs qui continueraient, selon elle, à utiliser pesticides et herbicides ignorant les conséquences. Elle espère désormais des investigations pour y mettre un terme. En 2020, l’association, affilée à Familles de France avait déjà alerté l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (service de police judiciaire de la Gendarmerie nationale ayant pour vocation de s’intéresser à l’ensemble du contentieux découlant des atteintes portées à l’environnement et à la santé publique). Mais ce courrier est resté lettre morte.
Cette mauvaise qualité de l’eau à Puimisson ne serait pas récente, d’après des habitants que nous avions rencontrés il y a tout juste quatre ans. “La mairie nous sensibilise assez. Nous sommes prévenus. Nous en buvons mais modérément mon mari et moi (Sandra). Nous avons des stocks de bouteilles d’eau à la maison pour les enfants. Il n’est pas question qu’ils en boivent.” (Gilberte).
Puimisson n’est pas la seule commune concernée par cette pollution. Dans une étude sur la qualité de l’eau du robinet, l’UFC Que Choisir pointait déjà en 2017 une cinquantaine de communes de l’Hérault
où l’eau n’est pas de très bonne qualité. Ces polluants sont en majorité d’origine agricole.
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