Benjamin Deville est vétérinaire. Parmi ses patients favoris, les toros de la Feria.
Dans les élevages, les toros de corridas ont eux aussi leur vétérinaire. Pour ceux de la Feria, c’est Benjamin Deville qui s’assure de leurs bons soins.
En temps normal, c’est avec son bleu de travail et sa paire de bottes que le Biterrois de 38 ans parcourt la Camargue et les marais de l’embouchure de l’Aude, chez les Margé, pour soigner, aux côtés des éleveurs, ces bovins particuliers.
« Pour qu’ils soient forts, il leur faut une bonne alimentation, il faut les faire courir pour développer le muscle sans accumuler un excès de gras », explique le vétérinaire. Depuis 14 ans, l’homme affûte son œil pour s’adapter au mieux aux besoins de l’animal et des races.
J’ai toujours eu comme passion les toros. C’est une espèce fascinante
Aujourd’hui, c’est avec une chemise blanche et un chino beige qu’il déambule dans les corrales des arènes de Béziers. Bien qu’il s’occupe de manière générale des animaux de la ferme, l’homme est tombé amoureux des bovins lors de son Erasmus à Cordoue, en 2005. Il y apprend à soigner les toros.
« J’ai toujours eu comme passion les toros. C’est une espèce fascinante. Elle vit comme un animal sauvage, on ne peut pas l’approcher, il faut trouver des méthodes pour faire des diagnostics et cela pousse parfois à monter à cheval. Ce sont des scènes qui font rêver ! »
Aujourd’hui, sa présence est obligatoire avant et après la corrida.
Une intervention en trois temps
Il assure d’abord l’aspect législatif qui l’oblige à vérifier les règles d’identités, les certificats et le protocole de vaccination. Parfois, il soigne aussi ceux blessés dans le transport. Arrive le moment de la corrida. Benjamin Deville fait les dernières vérifications : les oreilles, le mufle mais aussi le regard.
« Contrairement à l’expression, le regard bovin est très expressif », confie l’homme. À la fin, il doit vérifier l’état de la carcasse pour signaler toutes traces de médicaments qui interdiraient alors la consommation de l’animal.
Dans les rares cas où les toros sont graciés, il est aussi chargé de panser les blessures et de remettre sur pied la bête pour qu’il devienne reproducteur. Sur cet aspect, Benjamin a acquis de l’expérience : « Au début, j’étais beaucoup dans le soin mais je mettais au second plan le moral qui a pourtant une grosse importance sur leur rétablissement », explique-t-il, prêt à affronter l’édition 2022 de la Feria de Béziers.
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