Celui qui a tout vécu à Carcassonne a repris les entraînements avec Montpellier il y a de cela une semaine. Clément Doumenc veut donner le meilleur pour découvrir le Top 14, ce championnat qu’il ne connaît pas encore.
Pouvez-vous nous raconter votre histoire avec le rugby ?
Étant plus jeune comme beaucoup de gamins j’ai essayé plusieurs sports. Je faisais du football mais je ne m’y plaisais plus alors j’ai décidé d’essayer le rugby. J’ai tout de suite accroché, je me suis fait une bonne bande de copain. J’ai commencé à Carcassonne et j’ai monté tous les échelons petit à petit.
À quel moment avez-vous réalisé que vous vouliez faire du rugby votre métier ?
Honnêtement, à partir du jour où j’ai signé mon premier contrat pro. Je n’ai jamais trop pensé à faire du rugby mon métier même si aujourd’hui c’est vrai que c’est une évidence. J’ai toujours fait des études en parallèle pour devenir ostéopathe donc c‘est vrai que je n’y croyais pas trop. Je n’ai pas vraiment eu de moment clé j’avais juste envie de jouer au plus haut niveau que je pouvais atteindre.
C’était important pour vous de continuer les études en parallèle du rugby ?
Oui complètement. Bon déjà c’était la condition que ma mère m’avait fixée pour que je puisse continuer le rugby, elle voulait que je fasse des études sérieuses pas un petit diplôme pipeau (rires). J’ai eu mon diplôme d’ostéopathe l’année dernière et finalement cela m’a beaucoup apporté. Quand tu fais du rugby tous les jours cela peut devenir un peu répétitif et barbant, quand je pouvais aller faire des consultations dans la semaine, j’étais content d’y aller. On comprend aussi que c’est ça la vraie vie et cela permet de garder les pieds sur terre.
Qu’allez-vous retenir de votre aventure avec Carcassonne ?
Beaucoup de choses. C’est ma ville, mon club… Je dirais mon premier match en pro, ma première saison où on joue le maintien, mes amis que je garderai pour la vie et cette dernière saison qui a été magnifique avec une qualification historique. L’aventure humaine, on avait un groupe extraordinaire. Mes coachs également à qui m’ont beaucoup apporté et à qui je dois énormément. Voilà beaucoup de choses.
Vous commencez maintenant une nouvelle aventure à Montpellier, comment avez-vous vécu votre départ de Carcassonne ?
Honnêtement j’ai mis un moment à réaliser. J’ai eu un peu de mal. C’était difficile car je ne savais pas trop comment j’allais m’adapter ailleurs que chez moi. C’est délicat, j’ai un peu de mal à m’y faire mais je pense que plus la saison va avancer plus ça va être naturel, surtout si j’ai la chance de jouer. J’ai eu tellement de mal à m’y faire que, quand les calendriers sont sortis, j’ai regardé où on allait jouer avec Carcassonne alors que j’avais signé à Montpellier (rires).
Vous avez de très bonnes relations avec Christian Labit, votre entraîneur à Carcassonne, comment a-t-il pris votre départ ?
Christian est un super mec qui veut toujours le meilleur pour ses joueurs. Il était très content pour moi. Il y avait des pistes pour que je parte à Oyonnax, mais lui, ça l’embêtait parce qu’il était persuadé qu’ils ne monteraient pas en Top 14. Quand il a su que j’avais signé à Montpellier, il m’a pris dans le bureau et m’a dit qu’il était super content et que si j’avais besoin de quoi que ce soit il serait là. Il m’a dit qu’il était persuadé que ça allait marcher et surtout de rester comme j’étais. C’est vrai que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir une relation particulière avec lui.
Avez-vous hésité à accepter la proposition du MHR ?
Oui un petit peu. Je me demandais si ce n’était pas une trop grande marche d’un coup. Montpellier est un grand club du Top 14. À Carcassonne j’avais la chance d’être capitaine et de jouer tous les matchs, à Montpellier je me mets énormément en danger. Mais je me suis dit que si je n’y allais pas maintenant, à mon âge (25 ans) et après la saison que je viens de vivre avec Carcassonne je n’irais jamais donc j’ai pris le risque. L’avenir me dira si j’ai bien fait ou pas.
Vous rendez-vous compte de votre progression ?
Non pas vraiment. J’essaie de ne pas trop regarder derrière parce que c’est le meilleur moyen de se dire « c’est trop bien ce que j’ai fait » et de se reposer sur ses lauriers donc j’ai tendance à me dire que je regarderais ce que j’ai fait à la fin de ma carrière.
Avez-vous hâte de découvrir le Top 14 ?
Oui carrément. C’est vraiment une autre dimension, je l’ai senti tout de suite quand je suis arrivé. Il me tarde de voir ce que c’est. J’ai vraiment envie d’avoir du temps de jeu et de pouvoir m’exprimer à ce niveau-là en emmagasinant un maximum d’expérience. Dans un premier temps je veux prendre du plaisir et cela passera par le temps de jeu mais aussi par la cohésion au sein du groupe.
Vous arrivez dans un club fraîchement champion de France, cela rajoute forcément un peu de pression ?
Oui, c’est encore plus de pression ! On sait très bien que cette équipe de Montpellier va être attendue sur tous les terrains. D’un point de vue personnel, j’ai envie d’être à la hauteur du champion de France.
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