Pierre Mignoni a accepté de livrer ses sensations pour son retour à Toulon et les attentes du staff varois à l’abord de cette saison.
Sept ans après votre départ, avez-vous changé ?
Je ne suis plus le même. Je suis meilleur. Sinon, il fallait que je change de métier. Je le dis toujours à mes joueurs, quand tu passes dans un club, le but est d’être meilleur quand tu pars. En tant que coach, j’ai évolué surtout sur le management, la gestion d’une équipe et d’un staff. J’ai également progressé sur l’aspect technique. Je viens aussi pour évoluer et me challenger avec Franck. C’est super de le faire avec lui, dans ce contexte favorable.
Franck Azéma a remis les rapports humains au centre de tout. Quelle place donnez-vous au management des hommes ?
C’est le plus important. On partage ça avec Franck, vous voyez, on a des points communs (sourire). J’adore le rugby, le jeu d’attaque et de défense, les détails. Mais, j’adore surtout les hommes. Pour gagner, il faut des hommes. On doit avoir des grands joueurs et des soldats. Surtout, je veux des hommes bien faits et des compétiteurs. Ce qui nous importe avec Franck, c’est de créer un environnement où l’on se tire vers le haut. On veut mettre l’accent sur le plaisir. On ne sera pas toujours bons, on ne gagnera pas tous les matchs, mais on doit créer l’environnement pour donner le maximum.
Allez-vous nommer un groupe de leaders pour collaborer au quotidien ?
Je veux m’appuyer sur les joueurs. Par contre, on n’est pas leaders en se faisant nominer. Je veux des leaders par l’attitude. Je veux développer ces leaders. Tout doit tourner autour de l’équipe. Quand tu es leader, tu mets l’équipe en avant et au-dessus de tout. C’est la règle. Après, tu échanges avec les coachs. On va construire ce projet ensemble. On le fait dans la confiance.
Votre collaboration avec Franck Azéma suscite beaucoup de questions…
On le voit, les joueurs me reniflent aussi (rires). Avant tout, on est un staff. On a fait une journée de cohésion entre nous. On a gravé ce que l’on voulait : une unité. Si on l’est, les mecs le seront sur le terrain. Au plus les gens nous opposent, plus le staff se renforce. On se doit d’être le plus précis à notre poste pour l’équipe. Je dois être le premier à le faire. Et je ne veux pas le faire pour moi, pour Franck, ou pour un autre membre du staff, je le fais pour mes joueurs et l’équipe. Si on est dans cette mentalité, ça marche. On le sait.
Vous voulez mettre du calme dans un environnement bouillant. Comment ressentez-vous les attentes ?
Toulon est un club de passion, pas de pression. Ne me parlez pas de pression ! Wilkinson m’a dit : « C’est le plus endroit au monde pour jouer au rugby. » Et Toulon est le plus bel endroit du monde pour entraîner. Ici, tu dois rendre aux gens. C’est la règle. Quand tu comprends ça, notre job, c’est de le faire. Si tu as peur de gagner, ne viens pas à Toulon ! Quand on récupère Toulon, tu as un héritage. Ce club a une histoire. Elle est très importante. Ce n’est pas un poids, c’est un accélérateur de motivation. Si tu n’acceptes pas ça, tu n’as rien à faire à Toulon.
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